Agnès Varda

Elle rencontre la femme du comédien de théâtre et metteur en scène Jean Vilar alors qu'elle n'est qu'adolescente. Elle se passionne pour les arts et plus particulièrement la photographie, qu'elle part étudier à l'Ecole des beaux-arts de Paris. Elle fréquente également l'Ecole du Louvre, où elle s'initie à l'histoire de l'art, puis se fait engager par Jean Vilar, qui lui offre un emploi de photographe au Théâtre national populaire qu'il dirige à l'époque.
Très proche des acteurs qui fréquentent le Théâtre où elle travaille, elle profite de ses connexions pour passer derrière la caméra. Le résultat donne La Pointe courte (1955), un film tourné en 35mm avec peu de moyens, dans lequel on retrouve Philippe Noiret et Silvia Monfort. Monté par Alain Resnais, le film raconte la vie d'un couple fragile en marge d'un village de pêcheurs. Sans le savoir Agnès Varda, âgée de 26 ans à l'époque, signe un film-référence qui signe les prémices de ce que sera la Nouvelle Vague.
Surnommée la "grand-mère" de la Nouvelle Vague, elle inspire à l'époque toute une génération de jeune cinéastes, attirés par les décors naturels et le jeu minimaliste des acteurs.
Sa manière neuve d'aborder le fond comme la forme se retrouve dans son deuxième film, le classique Cléo de 5 à 7(1962).Une comédie dramatique qui met en scène une jeune chanteuse (Corinne Marchand) qui craint d'être atteinte d'un cancer.
Réalisatrice de nombreux documentaires, la cinéaste est saluée par la critique pour la qualité de ses plans et son sens aigu de la photographie. Marquée par de grands succès, sa filmographie tourne parfois autour du féminisme comme dans Les Créatures(1966) et L'une chante, l'autre pas (1977). En réalisant Sans toit ni loi en 1985, un drame sur la condition d'une SDF jouée par Sandrine Bonnaire - récompensée d'un César pour sa prestation - Agnès Varda signe un film unique et poignant. Le long-métrage est couronné du Lion d'Or à Venise en 1985.
Véritable essayiste du 7ème Art, ... Agnès Varda est derrière de nombreux projets à la fois originaux et singuliers comme le faux documentaire Lions Love et Jacquot de Nantes, une biographie reconstituée de son mari Jacques Demy ou encore son mythique reportage sur Les Glaneurs et la glaneuse.
En 2001, l'Académie des César lui remet une statuette d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Huit ans plus tard, elle reçoit le César du meilleur film documentaire pour Les Plages d'Agnès, dans lequel elle revient sur les plages qui ont marqué sa vie de femme et de photographe.
En 2015, quatre ans après avoir réalisé la mini-série documentaire Agnès de ci de là Varda, elle reçoit une Palme d'honneur au Festival de Cannes. L'année d'après elle réalise avec le photographe JR le documentaire "Visages Villages". En 2017, c'est un Oscar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière qu'elle se voit remettre des mains d'Angelina Jolie.
Agnès Varda décède le 29 mars 2019, à l'âge de 90 ans.
Filmographie (longs métrages uniquement)
1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma
1991 : Jacquot de Nantes
1987 : Jane B. par Agnès V.
1987 : Kung-fu Master
1985 : Sans toit ni loi
1981 : Documenteur
1977 : L'Une chante, l'autre pas
1969 : Lions Love
1966 : Les Créatures
1965 : Le Bonheur
1962 : Cléo de 5 à 7
1955 : La Pointe courte
Récompenses :

2015 : Palme d'honneur au Festival de Cannes
2014 : Léopard d'honneur Swisscom au Festival international du film de Locarno
2009 : Commandeur de la Légion d'honneur
2009 : César du meilleur film documentaire pour Les Plages d'Agnès
2002 : Prix René-Clair pour l'ensemble de son oeuvre
2001 : César d'honneur
1985 : Lion d'or pour Sans toit ni loi à la Mostra de Venise
1984 : César du meilleur court métrage documentaire pour Ulysse
1955 : Prix de L'Âge d'or à Bruxelles pour La Pointe courte
1955 : Grand Prix du film d'avant-garde de Paris pour La Pointe courte