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Alain Delon
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Alain Delon vit une enfance un peu fragile, élevé en partie dans une famille d'accueil. Il connaît la prison de Fresnes où son père adoptif officie en tant que gardien. Il aura alors pour habitude de faire de ce lieu le terrain de ses jeux d'enfant.
Destiné à l'origine à une carrière de charcutier une fois son CAP en poche, Alain Delon sent qu'il ne souhaite pas d'une vie simple et rangée. Il se sauve de l'école, se fait souvent sermonner, renvoyer. L'armée lui donnera l'opportunité de quitter la France pour l'Indochine, alors en pleine guerre.
A son retour à Paris, il vit de petits boulots, traîne sur la rive gauche lorsque l'acteur Jean-Claude Brialy le repère dans les rues de Paris et l'invite au Festival de Cannes. Déjà, l'homme fascine par ses yeux très bleus, son allure féline qui semble être déjà taillée pour la notoriété. Il ne s'inscrit à aucun cours de théâtre, il se définira lui-même comme un "accident" du cinéma, comme un hasard heureux. Le jeune homme de Sceaux a surtout beaucoup de chance, il ne tarde pas à se faire remarquer et décroche enfin ses premiers rôles majeurs à la fin des années 1950.
Les frères Allégret s'intéressent de près au phénomène Delon. Il commence à faire ses armes dans Sois belle et tais-toi (1957) de Marc Allégret, Quand la femme s'en mêle (1957) d'Yves Allégret ou encore Christine (1958) cette fois chez Pierre Gaspard-Huit qui marque sa rencontre avec Romy Schneider.
Rencontre qui serait au départ montée de toutes pièces pour les photographes. Pour Christine, le galant acteur est venu accueillir Romy Schneider au pied de l'avion mais elle dira de lui qu'il était "trop jeune, trop beau, trop bien coiffé (...)" et qu'elle l'avait trouvé sans grand intérêt. Ils vivront pourtant un amour sous l'oeil des médias pendant près de cinq ans.
Peu à peu, Alain Delon a l'étoffe d'une star et se rapproche de cette nouvelle vague d'icônes à laquelle il sera vite associé, comme Brigitte Bardot ou Jane Birkin. Les années 1950 appartenaient aux stars très élégantes, peut-être un peu guindées et lisses. L'arrivée des films en couleurs, des publicités, des festivals ont révélé ces célébrités fougueuses, solaires, dynamiques et libérées.
Cependant, il est lassé de se voir mis en avant grâce à son physique. Alain Delon montre vite qu'il n'est pas nature à se laisser enfermer dans une image qui n'est pas la sienne. Il se démarque par ses ambitions, son travail sérieux et cherche des rôles où sa séduction peut certes opérer, mais frappe aussi là où l'on ne l'attend pas : il s'amuse à incarner le voyou ou le grand malfrat plutôt que le gendre rêvé.
Les années 1960 sont celles de la réussite avec le brûlant Plein Soleil (1960) de René Clément adaptation de l'ouvrage M. Ripley. Ce film marque également le début d'une petite rivalité entre Delon et l'acteur Maurice Ronet, son alter-ego plus sombre.
Il continue la décennie auprès des plus grands : Visconti, Antonioni, Henri Verneuil, Christian-Jaque, Jean-Pierre Melville ou Jacques Deray avec qui il multiplie les collaborations.
Rocco et ses frères (1960), Mélodie en sous-sol (1963) avec Jean Gabin, Le Samuraï (1967), ou Le clan des Siciliens (1969) sont les films fondateurs du mythe Delon. Ajoutons à ceux-ci Le Guépard (1963) et La Piscine (1969) où il retrouvera Romy Schneider. En 1964, il s'essaye pour la première fois à la production avec L'Insoumis et produira une vingtaine de films par la suite.
En 1970, il se fait une place aux côtés des grands, ces stars qu'il adore. C'est le maître du film noir Jean-Pierre Melville qui lui offre l'opportunité de tourner avec ses idoles, Bourvil et Yves Montand dans Le Cercle Rouge, considéré comme un chef-d'oeuvre du genre.
En 1970, il partage l'affiche avec une autre icône, Jean-Paul Belmondo dans Borsalino.
En 1976, Alain Delon opte pour un choix difficile, qui fera office de tournant dans sa carrière, révélant d'autres facettes de son jeu. Il apporte une couleur sombre à sa filmographie, couleur qui tranche avec les films plein de panache du début des années 1960. Dans Monsieur Klein de Joseph Losey, il campe un marchand d'art parisien dont le nom est utilisé par un homonyme juif, sur fond d'Occupation. Dès lors, il se lance à sa recherche. Alain Delon produira ce projet qui lui tient à coeur et travaillera ce rôle complexe avec ferveur, ce qui lui fera gagner le respect de ses pairs et du public, mais hélas aucune récompense ne viendra auréoler ce grand succès critique.
Par la suite, il enchaîne les succès populaires, souvent grâce à des rôles de flics. Les années 1980 et 1990 sont cependant marquées par un certain ralentissement. Nouvelle vague (1990) de Jean-Luc Godard a les faveurs de la critique mais pas celles de public.
Entre ombre et lumière, il gagne son seul César en 1984 avec Notre histoire de Bertrand Blier et connaît aussi de nombreux échecs, dont Le jour et la nuit (1997) de Bernard-Henri Levy.
En 1998, il retrouve Jean-Paul Belmondo pour 1 chance sur 2 de Patrice Leconte et auprès de Vanessa Paradis. En 1999, il annonce qu'il se retire du milieu du cinéma mais l'année suivante, il apparaît dans Les Acteurs de Bertrand Blier.
Durant sa carrière, Alain Delon s'essaiera à la réalisation avec Les Granges Brûlées (1973), Pour la peau d'un flic (1981) et Le Battant (1983).
Enfin, 2008 marque son grand retour au cinéma avec Astérix aux Jeux Olympiques où il incarne Jules César. Dans le film, il déclame un monologue se comparant à un samouraï ou un guépard, un clin d'oeil aux rôles phares de sa longue carrière.
Alain Delon aura également joué au théâtre. La première fois remonte en 1961 dans Dommage qu'elle soit une putain de John Ford. Puis en 1968 dans Les yeux crevés de Jean Cau, et douze années plus tard dans Variations énigmatiques d' Eric Emmanuel Schmitt.
En 2004, il jouait dans Les Montagnes russes d' Eric Assous, Sur la route de Madison (2007), Love Letters (2008) et enfin Une journée ordinaire (2011-2013) également mis en scène par Eric Assous, sur les relations père-fille, pièce dans laquelle il retrouve sa fille Anouchka.
Alain Delon a eu trois enfants : Anthony lui-même acteur, Anouchka et Alain-Fabien Delon.
En 2013, le Festival de Cannes lui rend hommage en projetant Plein Soleil (1960) en version remasterisée. Une scène phare de ce film est d'ailleurs peinte sur l'un des immeubles de la ville.
Alain Delon jouit encore d'une grande popularité en Europe, mais il est célébré avec ferveur dans des pays tels que le Japon.
Filmographie :
2012 : Final cut - Hölgyeim és uraim
2010 : Un mari de trop, de Louis Choquette
2008 : Annie Girardot, ainsi va la vie, de Nicolas Beaulieu
2008 : Astérix aux Jeux Olympiques, de Thomas Langmann, Frédéric Forestier
2004 : Frank Riva (Série TV)
2003 : Frank Riva (Série TV)
2001 : Fabio Montale (Série TV)
2000 : Les acteurs, de Bertrand Blier
1998 : 1 chance sur 2, de Patrice Leconte
1996 : Le jour et la nuit, de Bernard-Henri Lévy
1994 : Les cent et une nuits de Simon Cinéma, d'Agnès Varda
1993 : L'Ours en peluche, de Jacques Deray
1992 : Le Retour de Casanova, d'Edouard Niermans
1992 : Un Crime, de Jacques Deray
1990 : Dancing machine, de Gilles Béhat
1990 : Nouvelle Vague, de Jean-Luc Godard
1988 : Ne réveillez pas un flic qui dort, de José Pinheiro
1985 : Parole de flic, de José Pinheiro
1984 : Le Passage, de René Manzor
1984 : Notre histoire, de Bertrand Blier
1984 : Un Amour de Swann, de Volker Schlöndorff
1983 : Le Battant
1982 : Le Choc, de Robin Davis
1981 : Pour la peau d'un flic
1980 : Trois hommes à abattre, de Jacques Deray
1979 : Airport 80 Concorde, de David Lowell Rich
1980 : Teheran 43. Nid d'espions, d'Alaeksandr Alov, Vlamdimir Naumov
1979 : Le Toubib, de Pierre Granier-Deferre
1978 : Attention, les enfants regardent, de Serge Leroy
1977 : Le Gang, de Jacques Deray
1977 : Mort d'un pourri, de Georges Lautner
1976 : Armaguedon, d'Alain Jessua
1976 : Comme un boomerang, de José Giovanni
1976 : L'Homme pressé, d'Edouard Molinaro
1976 : Monsieur Klein, de Joseph Losey
1975 : Flic Story, de Jacques Deray
1975 : Le Gitan, de José Giovanni
1975 : Zorro, de Duccio Tessari
1974 : Borsalino, de Jacques Deray
1974 : Les Seins de glace, de Georges Lautner
1973 : Big Guns - Les Grands fusils, de Duccio Tessari
1973 : La race des seigneurs, de Pierre Granier-Deferre 1973 : Les Granges brûlées
1973 : Scorpio, de Michael Winner
1973 : Traitement de choc, d'Alain Jessua
1972 : Il était une fois un flic, de Georges Lautner
1972 : Le Professeur, de Valerio Zurlini
1971 : Fantasia chez les ploucs, de Gérard Pirès
1971 : La Veuve Couderc, de Pierre Granier-Deferre
1971 : L'Assassinat de Trotsky, de Joseph Losey
1971 : Soleil Rouge, de Terence Young
1971 : Un flic, de Jean-Pierre Melville
1970 : Borsalino, Jacques Deray
1970 : Doucement les basses, de Jacques Deray
1970 : Le Cercle Rouge, de Jean-Pierre Melville
1969 : Jeff, de Jean Herman
1969 : La Piscine, de Jacques Deray
1969 : Le Clan des Siciliens, d'Henri Verneuil
1969 : Madly, de Roger Kahane
1968 : Adieu l'ami, de Jean Herman
1968 : Histoires extraordinaires, de Federico Fellini et Louis Malle
1968 : Diaboliquement vôtre, de de Julien Duvivier
1967 : La Motocyclette, de Jack Cardiff
1967 : Le Chien, de François Chalais
1967 : Le Samouraï, de Jean-Pierre Melville
1967 : Les Aventuriers, de Robert Enrico
1966 : Les Centurions, de Mark Robson
1966 : Paris brûle-t-il ? de René Clément
1966 : Texas nous voilà, de Michael Gordon
1965 : La Rolls-Royce jaune, d'Anthony Asquilth
1965 : Les Tueurs de San Francisco, de Ralph Nelson
1964 : Les Félins, de René Clément
1964 : L'Insoumis, d'Alain Cavalier
1963 : Carambolages, de Marcel Bluwal
1963 : La Tulipe noire, de Christian-Jaque
1963 : Le Guépard, de Luchino Visconti
1963 : Mélodie en sous-sol, d'Henri Verneuil
1962 : L'Amour à la mer, de Guy Gilles
1962 : Le Diable et les dix Commandements, de Julien Duvivier
1962 : L'Eclipse, de Michaelangelo Antonioni
1962 : Marco Polo, de Christian-Jaque
1961 : Amours célèbres, de Michel Boisrond
1961 : Quelle joie de vivre, de René Clément
1960 : Plein soleil, de René Clément
1960 : Rocco et ses frères, de Luchino Visconti
1959 : Faibles femmes, de Michel Boisrond
1959 : Le Chemin des écoliers, de Michel Boisrond
1958 : Christine , Pierre Gaspard-Huit
1957 : Quand la femme s'en mêle, d'Yves Allégret
1957 : Sois belle et tais-toi, de Marc Allégret
Récompenses :
1995 : Ours d'or d'honneur de la Berlinale
1985 : César du meilleur acteur pour Notre Histoire
© BestImage, Borde
Alain Delon, très ému, et sa fille Anouchka
S'il a foulé le tapis rouge qui le menait vers le Grand Théâtre Lumière seul, c'est au côté de sa fille, Anouchka, qu'Alain Delon a monté les célèbres marches du Festival. L'acteur, qui était présent afin de recevoir une Palme d'honneur pour l'ensemble de sa carrière, était visiblement ému lorsqu'il a posé en sa compagnie. Sur sa veste, il portait une broche lourde de sens représentant une couverture miniature d'un numéro de Paris Match de 1991 sur lequel il posait avec ses "deux amours" son ex-compagne, Rosalie van Breemen, et leur fille, alors âgée d'un an, Anouchka.
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