Sensible et rêveur, le jeune garçon éprouve des difficultés d'adaptation au lycée. Sa mère l'envoie en Angleterre poursuivre ses études lors de l'année 1961. Mais à cause d'un problème d'inscription, il devient serveur dans un pub. Si Londres ne fait pas de lui un travailleur acharné et un élève exemplaire, la capitale a au moins le mérite de lui inspirer une carrière musicale et apprendre à ce jeune timide l'émancipation loin du foyer familial. À cet-âge-là, il écoute Barbara, Georges Brassens et Jacques Brel.
Rentré à Paris un an et demi plus tard, Alain Souchon décide de se consacrer à la musique, à la guitare et au chant. Avec l'aide de petits boulots à droite et à gauche, il survit et se produit de temps à autres dans les bars.
En 1974, il rencontre celui qui devient son acolyte de toujours Laurent Voulzy. Ce dernier lui arrange ses mélodies et le pousse sur la route de la reconnaissance. Les titres J'ai dix ans et Allo maman bobo connaissent un triomphe et définissent ensemble l'empreinte Souchon : la fragilité, la sensibilité et le spleen de la vie. Les deux hommes aiment s'isoler à la campagne ou en Bretagne pour composer.
C'est dans les années 80 avec un passage remarquable à l'Olympia que la carrière musicale d'Alain Souchon décolle. Il enregistre l'album Rame avec un certain Michel Jonasz, puis mène une double carrière puisqu'il s'essaye au cinéma aux côtés des plus grands : Isabelle Adjani, Catherine Deneuve, Serge Gainsbourg et Gérard Depardieu. Cette ascension et cette prise de confiance en soi vont l'amener à construire ses plus beaux titres : Foule sentimentale, C'est déjà ça, La ballade de Jim, L'amour à la machine. Tous sont devenus à ce jour des chansons incontournables du répertoire français.
En plus de sa carrière solo, Alain Souchon côtoie des grandes références de la culture musicale telle que Véronique Sanson avec qui il partage la scène du Palais des sports en 1986. Avant de faire partie des Enfoirés, il est rattaché à Sol En Si (solidarité enfants sida) avec Francis Cabrel, Maxime Le Forestier et Maurane.
Rien n'arrête le chanteur accompli qui accompagne ses albums de ville en ville et de pays en pays, lors de concerts où il fait salle comble.
En 2005, l'album La vie Théodore rend hommage à ses amis disparus, Théodore Monod et Françoise Sagan.
Alain Souchon est l'une des figures de la chanson française, inspirant volontiers les jeunes paroliers accompagnés d'une guitare tels que Bénabar , Julien Doré ou Vincent Delerm. À 70 ans, le chanteur est encore sur la scène et crée en 2015 avec son ami de toujours Laurent Voulzy, l'album Alain Souchon et Laurent Voulzy.
Discographie :
1974 : J'ai dix ans
1976 : Bidon
1977 : Jamais content
1978 : Toto 30 ans, rien que du malheur...
1980 : Rame
1981 : Alain Souchon en public (live)
1983 : On avance
1983 : Olympia 83 (live)
1985 : C'est comme vous voulez
1988 : Ultra moderne solitude
1990 : Nickel (live)
1993 : C'est déjà ça
1995 : Défoule sentimentale (live)
1999 : Au ras des pâquerettes
2002 : J'veux du live (live)
2005 : La vie Théodore
2008 : Écoutez d'où ma peine vient
2010 : Alain Souchon est chanteur (live)
2011 : A cause d'elles
2014 : Alain Souchon & Laurent Voulzy
Filmographie :
1980 : Je vous aime, de Claude Berri
1981 : Tout feu, tout flamme, de Jean-Paul Rappeneau
1983 : L'été meurtrier, de Jean Becker
1984 : L'homme aux yeux d'argent, de Pierre Granier-Deferre
1987 : Comédie !, de Jacques Doillon
1988 : Jane B. par Agnès V., d'Agnès Varda
1990 : La fête des pères, de Joy fleury
1991 : Contre l'oubli, de Patrice Chéreau
1998 : Charité biz'ness, de Thierry Barthes
2000 : Sans plomb, de Muriel Teodori
Récompenses :
1986 : Vidéo clip de l'année pour la chanson Ballade de Jim
1986 : Chanson de l'année pour la chanson Belle-Île-en-mer
1990 : Chanson de l'année pour la chanson Quand j'serai KO
1991 : Album de l'année pour l'album Nickel
1994 : Chanson de l'année pour la chanson Foule sentimentale
1996 et 2006 : Prix Vincent Scotto décerné par la SACEM
2006 : Globe de cristal, meilleur interprète parisien
© BestImage, LIONEL URMAN
Alain Souchon : son amour pour le Loir-et-Cher
Tout comme le regretté Michel Delpech, Alain Souchon adore le Loir-et-Cher. "J'ai passé ma jeunesse ici, tous mes étés, toutes mes petites vacances de Toussaint. C'est mon coin, quoi", disait-il à La Nouvelle République en septembre 2016. Il y retourne toujours, lui qui "adore la campagne", pour souffler loin du tumulte de la vie parisienne.
Alain Souchon lors du concert de clôture de la Fête de l'Humanité à la Courneuve, le 10 septembre 2016.
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