Enfant agité, il s'épanouit notamment dans le sport et poursuit des études de médecine après le baccalauréat. Ces études, pourtant brillantes, peinent à le combler et le pousse à quitter l'internat pour suivre des cours de théâtre.
Il perce en 1990 avec une série de sketches pour Canal+, Les Sales Histoires, et son premier one-man-show, puis se fait remarquer par Patrick Sébastien, qui l'invite dans son émission et le fait connaître auprès du grand public.
Dupontel devient alors l'un des humoristes français les plus populaires, lui permettant de financer ses envies de cinéma. 1996 sera l'année de son explosion sur grand écran : il apparaît dans Un héros très discret de Jacques Audiard et surtout dans l'ovni Bernie, qu'il réalise et écrit lui même. Le film est salué par le public et la critique, et Dupontel affirme son personnage d'artiste intransigeant dans un cinéma français où il dénote.
Il se fait ensuite surtout remarquer en tant qu'acteur, avec La Maladie de Sachs (1999), Irréversible (2002), Le Convoyeur (2004), Un long dimanche de fiançailles (2004), Deux jours à tuer (2008), Le Bruit des glaçons (2010) ou encore La Proie (2011).
Depuis Bernie, ses propres films continuent d'affirmer son identité, sans connaître le même succès : Le Créateur (1999), Enfermés dehors (2006) et Le Villain (2009).
Avec son humour noir et ses pitchs barrés, Albert Dupontel est en marge du cinéma français traditionnel mais est néanmoins parvenu à se frayer une place, notamment aux côtés de ses compagnons de route Benoit Délépine et Gustave Kervern, qui lui confie un rôle d'outsider dans la comédie punk Le Grand soir (2012), aux côtés de Benoit Poelvoorde.
En 2013, il signe 9 mois ferme, son cinquième long-métrage, avec Sandrine Kiberlain dans la robe d'une juge découvrant qu'elle est enceinte d'un dangereux criminel (joué par lui-même), alors qu'elle ne se souvient de rien. Le film enregistre plus de 2 millions d'entrées en France et reçoit de nombreux prix (César du Meilleur scénario original, Globe de cristal du Meilleur film), devenant le plus gros succès du réalisateur depuis ses débuts en 1996.
Deux ans plus tard, il délaisse sa caméra pour jouer sous la direction de Denis Dercourt dans En équilibre, où il campe un ancien cascadeur équestre devenu handicapé, et donne la réplique à Bouli Lanners dans la comédie dramatique belge Les Premiers, les Derniers.
Filmographie :
Acteur
1988 : Encore de Paul Vecchiali
1988 : La Bande des quatre de Jacques Rivette
1989 : La Nuit du doute de Cheikh Djemai
1993 : Chacun pour toi de Jean-Michel Ribes
1994 : Giorgino de Laurent Boutonnat
1996 : Un héros très discret de Jacques Audiard
1996 : Bernie d'Albert Dupontel
1998 : Serial Lover de James Huth
1999 : La Maladie de Sachs de Michel Deville
1999 : Du bleu jusqu'en Amérique de Sarah Lévy
1999 : Le Créateur d'Albert Dupontel
2000 : Les Acteurs de Bertrand Blier
2001 : L'Origine du monde de Jérôme Enrico
2002 : Petites misères de Philippe Boon et Laurent Brandenbourger
2002 : Irréversible de Gaspar Noé
2002 : Monique : toujours contente de Valérie Guignabodet
2003 : Les Clefs de bagnole de Laurent Baffie
2004 : Le Convoyeur de Nicolas Boukhrief
2004 : Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet
2006 : Fauteuils d'orchestre de Danièle Thompson
2006 : Enfermés dehors d'Albert Dupontel
2006 : Avida de Benoît Delépine et Gustave Kervern
2006 : Président de Lionel Delplanque
2007 : Jacquou le croquant de Laurent Boutonnat
2007 : Odette Toulemonde d'Éric-Emmanuel Schmitt
2007 : Chrysalis de Julien Leclercq
2007 : L'Ennemi intime de Florent Emilio Siri
2007 : Louise-Michel de Gustave Kervern et Benoît Delépine
2008 : Paris de Cédric Klapisch
2008 : Deux jours à tuer de Jean Becker
2009 : Le Vilain d'Albert Dupontel
2010 : Le Bruit des glaçons de Bertrand Blier
2011 : La Proie d'Éric Valette
2011 : La Brindille d'Emmanuelle Millet
2012 : Le Grand Soir de Gustave Kervern et Benoît Delépine
2013 : Neuf mois ferme d'Albert Dupontel
2015 : En équilibre de Denis Dercourt
2015 : Les Premiers, les Derniers de Bouli Lanners
Réalisateur
1996 : Bernie
1999 : Le Créateur
2006 : Enfermés dehors
2009 : Le Vilain
2013 : 9 mois ferme
Récompenses :
1998 : Grand prix du meilleur film pour Bernie au Festival international du film fantastique de Yubari
2007 : Chevalier des Arts et des Lettres
2007 : Prix du Meilleur acteur pour L'Ennemi intime au Festival international du film du Caire
2013 : Prix Henri Jeanson
2014 : Étoiles d'or de la presse du cinéma français du Meilleur scénario pour 9 mois ferme
2014 : César du Meilleur scénario original pour 9 mois ferme
2014 : Globe de cristal du Meilleur film pour 9 mois ferme
© DR, StudioCanal
Le Vilain : duel au sommet entre Albert Dupontel et Catherine Frot
Que ce soit dans "Bernie" (1996), "9 mois ferme" (2013) ou "Le Vilain" (2009), les personnages qu'incarne Albert Dupontel dans ses films ne sont jamais des enfants de choeur. Dans le dernier, par exemple, il campe un braqueur de banques cherchant à supprimer sa bigote de mère (Catherine Frot, grimée en septuagénaire), alors que cette dernière essaie par tous les moyens de le faire rentrer dans le droit de chemin.
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