Coutumier des scénarios inquiétants au cours desquels le véritable enjeu apparaît en filigrane, Alfred Hitchcock maîtrise aussi bien les codes cinématographiques que les ressorts de l'angoisse. Si François Truffaut - qui lui vouait une véritable fascination - a entretenu avec lui une longue correspondance, le cinéaste britannique a aussi été un modèle pour de nombreux autres réalisateurs. Charismatique et névrosé, il est aussi connu pour son caractère affirmé que pour le génie qui transparaît de son oeuvre.
Enfant, Hitchcock a été particulièrement marqué par une punition imaginée par son père. Pour le contraindre à se discipliner ce dernier décide, avec la complicité d'un policier, d'enfermer son fils une journée entière dans une véritable cellule. Très impressionné par cette "incarcération", Alfred Hitchcock y voit un premier aperçu de la noirceur de l'âme humaine et développe, dès lors, les bases de la réflexion qui servira plus tard de moteur à ses films. Après une première vague de films muets discrets, mais desquels émane déjà le talent qui le caractérise, Hitchcock se lance dans un nouveau chapitre de sa carrière et entame l'ère du parlant avec une série de films noirs dont le plus célèbre reste "L'homme qui en savait trop" (1934), dans lequel il dirige Peter Lorre (acteur du film de Fritz Lang, "M le maudit ").
Profitant du climat oppressant de la période d'avant-guerre pour asseoir son style, et désormais fort d'une solide reconnaissance nationale, Hitchcock quitte les frontières anglaises pour tenter une carrière américaine qu'il commence avec "Rebecca" (1940). Rencontrant un succès immédiat, il prend confiance en lui et enchaîne les chefs-d'oeuvre : "Soupçons" (1941) - dans lequel il dirige pour la première fois Cary Grant - "Les enchaînés" (1946), "Le Crime était presque parfait" (1954) ou encore "Fenêtre sur cour", la même année. À la fin des années 1950, "Hitch" est à son apogée. Après avoir réalisé "Sueurs froides" (1958) et "La Mort aux trousses" (1959), il signe son film le plus emblématique : "Psychose" (1960), dont la scène de la douche est l'une des plus connues du Septième Art. Avant de clore sa carrière au milieu des années 1970, il signe "Les Oiseaux" (1963), dont la dureté des conditions de tournage a valu à Tippi Hedren de faire une dépression.
Indissociable du compositeur Bernard Herrmann, dont la musique constitue une part essentielle de son oeuvre, Alfred Hitchcock a montré à son public de nombreuses facettes. Pratiquant l'art de la manipulation tant dans ses films que dans la façon dont il se mettait lui-même en scène dans les trailers, il est encore dans le coeur de nombreux aficionados qui apprécient de repérer chacune de ses fameuses apparitions dans ses films.
Filmographie :
1985 : Frontline (série TV)
1976 : Complot de famille
1972 : Frenzy
1969 : L'étau
1966 : Le rideau déchiré
1964 : Pas de printemps pour Marnie
1963 : Les oiseaux
1962 : Suspicion (série TV)
1961-1955 : Alfred Hitchcock présente (série TV)
1960 : Psychose
1960 : Startime (série TV)
1959 : La mort aux trousses
1958 : Sueurs froides
1957 : Suspicion (série TV)
1956 : Le faux coupable
1956 : L'homme qui en savait trop
1955 : Mais qui a tué Harry?
1955 : La main au collet
1954 : Fenêtre sur cour
1954 : Le crime était presque parfait
1953 : La loi du silence
1951 : L'inconnu du Nord-Express
1950 : Le grand alibi
1949 : Les amants du Capricorne
1948 : La corde
1947 : Le procès Paradine
1946 : Les enchaînés
1945 : La maison du docteur Edwardes
1944 : Lifeboat
1943 : L'ombre d'un doute
1942 : Cinquième colonne
1941 : Soupçons
1941 : M. et Mme Smith
1940 : Correspondant 17
1940 : Rebecca
1939 : La taverne de la Jamaïque
1938 : Une femme disparaît
1937 : Jeune et innocent
1936 : Sabotage
1936 : Quatre de l'espionnage
1935 : Les 39 marches
1934 : L'homme qui en savait trop
1934 : Le chant du Danube
1932 : Numéro 17
1931 : À l'est de Shanghaï
1931 : Mary
1931 : The Skin Game
1930 : Meurtre
1930 : Elstree Calling (sketchs)
1929 : Junon et le paon
1929 : Chantage
1929 : The Manxman
1928 : Champagne
1928 : Le passé ne meurt pas
1928 : Laquelle des trois?
1927 : C'est la vie
1927 : Le ring
1927 : Les cheveux d'or
1926 : The Mountain Eagle
1925 : Le jardin du plaisir
Récompenses :
1989 : Irving G. Thalberg Memorial Award, pour l'ensemble de sa carrière aux Oscars
1972 : Cecille B. DeMille Award, pour l'ensemble de sa carrière aux Golden Globes
1971 : Academy Fellowship aux BAFTA Awards
1960 : Etoile sur Hollywood Boulevard
© Sipa, BUSCA
"Psychose" d'Alfred Hitchcock (1960)
Tomber au mauvais endroit... C'est le destin tragique de Marion Crane (Janet Leigh), qui après avoir volé un butin très important prend la fuite avant de s'arrêter dans un motel pour y passer la nuit. Dirigé par Norman Bates (Anthony Perkins), il se montre dans un premier temps timide et courtois. Mais très vite, il se dévoile comme un homme perturbé. Réalisé par Alfred Hitchcock , ce thriller horrifique en noir et blanc est un véritable chef-d'oeuvre, qui élèvera Anthony Perkins au rang de grand comédien. Un film aux nombreuses scènes culte, dont celle de la douche... Janet Leigh dans la scène culte de la douche dans Psychose, en 1960.
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