Arnaud Desplechin

De cette formation, l'apprenti cinéaste en retire un enseignement dans le domaine de la réalisation / prises de vues et gagne la possibilité de se constituer un réseau professionnel. Ses premiers pas de réalisateur sont marqués par des hésitations artistiques qui l'empêchent de présenter un film de fin d'étude abouti.
Fortement inspiré par le cinéma d'Alain Resnais, Arnaud Desplechin souhaite orienter sa carrière vers le genre du cinéma d'auteur. Jusqu'à la fin des années 1980 il va d'abord collaborer à plusieurs films en tant que directeur de la photographie, avant de réaliser son premier moyen-métrage, La Vie des morts (1991), immédiatement remarqué par la critique. L'année suivante, il signe son premier long-métrage baptisé La Sentinelle, qui marque le début de sa complicité avec Mathieu Amalric, qui deviendra par la suite son acteur fétiche.
L'ensemble de la carrière d'Arnaud Desplechin sera alors placé sous le signe de la reconnaissance critique, avec des nominations régulières aux Césars ainsi qu'au Festival de Cannes. Parmi ses films emblématiques, on peut citer Esther Kahn (2002), hommage déclaré au cinéma de François Truffaut, Léo (2003), qui crée l'évènement en étant diffusé dans une seule salle parisienne ou encore Un Conte de Noël (2008), réunissant la crème du cinéma français avec Catherine Deneuve en tête d'affiche.
Arnaud Desplechin est par ailleurs un réalisateur engagé qui se montre à l'écoute de la bonne santé du cinéma français. Il l'a notamment prouvé en 1997 en initiant, aux côtés de son amie Pascale Ferran, le Manifeste des 66 cinéastes.
Pour son huitième long-métrage, la comédie dramatique Jimmy P. (Psychothérapie d'un indien des plaines), tournée aux États-Unis, il s'inspire des recherches de l'anthropologue et ethnopsychanalyste Georges Devereux, joué par Mathieu Amalric, et de ses travaux avec son premier patient, un vétéran américain indien de la Seconde Guerre mondiale atteint de troubles post-traumatiques, rôle confié à Benicio del Toro. Le film est présenté en compétition du Festival de Cannes 2013.
L'année suivante, il réalise le téléfilm La Forêt pour Arte, adaptation libre de la pièce La Forêt (1871) d'Alexandre Ostrovski, puis la préquelle de son film Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle), qu'il baptise Trois souvenirs de ma jeunesse (2015) et dans lequel il fait jouer pour la sixième fois Mathieu Amalric. Nommé dans onze catégories aux César 2016, Arnaud Desplechin reçoit pour l'occasion son premier César de Meilleur ... réalisateur.
En mai 2016, le cinéaste français fait pour la première fois parti du jury du Festival de Cannes. Il sera en charge, aux côtés entre autres de Kirsten Dunst, Mads Mikkelsen et Donald Sutherland, de juger les 21 films en compétition sous les ordres du président George Miller.
Filmographie :
2015 : Trois souvenirs de ma jeunesse
2014 : La Forêt (téléfilm)
2013 : Jimmy P. (Psychothérapie d'un Indien des plaines)
2008 : Un conte de Noël
2007 : L'Aimée (documentaire)
2004 : Rois et Reine
2003 : Léo, en jouant " Dans la compagnie des hommes "
2000 : Esther Kahn
1996 : Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle)
1992 : La Sentinelle
Récompenses :
2016 : Prix Lumières du meilleur réalisateur pour Trois souvenirs de ma jeunesse
2016 : César du meilleur réalisateur pour Trois souvenirs de ma jeunesse
2015 : Swann d'Or du meilleur réalisateur pour Trois souvenirs de ma jeunesse au Festival du film de Cabourg
2009 : Étoile d'or du réalisateur pour Un conte de Noël aux Étoiles d'or du cinéma français
2007 : Prix du meilleur documentaire de la Province autonome de Trente pour L'Aimée à la Mostra de Venise
2005 : Étoile d'or du film pour Rois et Reine aux Étoiles d'or du cinéma français
2005 : Étoile d'or du réalisateur pour Rois et Reine aux Étoiles d'or du cinéma français
2004 : Prix Louis-Delluc pour Rois et Reine
2000 : Grand Prix spécial des Étoiles de la presse pour Esther Kahn aux Étoiles d'or du cinéma français
1993 : Prix Tournage pour La Sentinelle aux Rencontres cinématographiques franco-américaines d'Avignon
1993 : Cercle Pré-colombien d'Argent pour La Sentinelle au Festival du film de Bogotá
1992 : Prix spécial du jury pour La Sentinelle au Festival du film français de Florence
1992 : Prix Georges-Sadoul pour La Sentinelle
1991 : Prix PROCIREP pour La Vie des morts au 3e Festival Premiers plans d'Angers
1991 : Grand Prix SACD du meilleur scénario pour La Vie des morts au Festival Premiers plans d'Angers
1991 : Prix du public pour le scénario de La Sentinelle lu par André Dussollier au Festival Premiers plans d'Angers
1991 : Prix Jean-Vigo du court-métrage pour La Vie des morts
1991 : Prix Georges-de-Beauregard pour La Vie des morts
1991 : Rosa Camuna de Bronze pour La Vie des morts au Bergamo Film Meeting