Bob Marley

Bob Marley©Getty Images, Rob Verhorst

Robert Nesta Marley naît d'une liaison entre Cedella Malcolm, jeune afro-caribéenne d'à peine 19 ans, et d'un contremaître blanc d'origine anglaise, Norval Marley, deux fois plus âgé, qui quitte bientôt sa femme et son enfant pour un poste à Kingston. Le petit Bob vit les premières années de sa vie dans la communauté rurale de Nine Miles, puis se voit rapatrié à ses 5 ans par son père dans la capitale jamaïcaine. Mais lorsqu'elle apprend que son fils vit en réalité auprès d'un vieux couple et ne va pas à l'école, Cedella le ramène à Saint Ann et coupe définitivement les liens avec son mari.

La famille retourne finalement à Kingston, dans l'espoir d'une vie meilleure, lorsque Bob a 14 ans. Elle est accompagnée du nouveau compagnon de sa mère et du fils de ce dernier, un certain Bunny Livingston, avec qui le petit Marley a noué une forte amitié autour de la musique. Alors qu'ils évoluent dorénavant dans le climat de violence urbaine du quartier de Trench Town, les deux adolescents rêvent d'un avenir musical. Un rêve qui ne tarde pas à devenir réalité...

Grâce à sa rencontre avec Jimmy Cliff alors qu'il n'a encore que 17 ans, Bob Marley est présenté au producteur local Leslie Kong qui publie en 1962 son premier single, Judge Not. Le jeune chanteur s'entoure par la suite de ses amis Bunny Livingston et Peter McIntosh pour former les Wailing Wailers. Après un premier single, Simmer Down, devenu en 1964 un hit instantané en Jamaïque, l'album éponyme du groupe sort deux ans plus tard et contribue d'autant plus à sa notoriété.

Mais alors qu'il ne récupère pas grand-chose des profits générés d'autres tubes comme Rude Boy ou une première version de One Love, le trio finit par se disperser. Bob Marley emménage aux Etats-Unis pour rejoindre sa mère dans le Delaware, et épouse Rita Anderson en février 1966. Seulement huit mois s'écoulent toutefois avant qu'il ne revienne en Jamaïque et reforme le groupe, sous le simple nom des Wailers, avec ses fidèles acolytes. S'ils étaient jusque-là largement influencés par le ska, les récemment convertis au Rastafarisme introduisent dorénavant un message de paix, sur un tempo davantage emprunt de rocksteady, pour évoluer vers ce qui deviendra plus tard le reggae.

Après avoir été associés à Johnny Nash puis Lee "Scratch" Perry, sur des hits comme Stir It Up ou Trench Town Rock, les Wailers obtiennent au début des années 1970 un contrat avec le label Island qui croit en leur capacité à populariser ce nouveau son jamaïcain. La société de production fait la promotion de l'album "Catch a Fire" (1973), qui comprend une reprise de Stir It Up et le prochain tube que sera Concrete Jungle, en organisant des tournées à travers la Grande Bretagne et les États-Unis.

Dans la patrie de l'Oncle Sam, les Wailers font notamment la première partie de Bruce Springsteen. Leur titre I Shot The Sheriff, tiré de l'album "Burnin'", est par ailleurs popularisé par une reprise d'Eric Clapton en 1974. Mais alors qu'ils commencent ainsi à connaître un succès international, ceux qui se font désormais appelés Bunny Wailer et Peter Tosh quittent le groupe chacun leur tour. Le premier, souffrant du mal du pays, n'a même pas participé à la tournée américaine. Le second s'est quant à lui lassé de voir les feux des projecteurs se braquer sur Bob Marley.

Loin de se laisser abattre, ce dernier s'entoure d'un nouveau trio - féminin cette fois, les I-Threes, avec notamment sa femme Rita - et renomme la formation Bob Marley and the Wailers. Leur premier album, "Natty Dread", sorti à l'automne 1974, dévoile l'inquiétude du chanteur jamaïcain quant aux tensions politiques qui subsistent dans son pays en raison de la rivalité entre le People's National Party (PNP) et le Jamaica Labor Party (JLP). Des violences dont il a lui-même été victime à l'aube de l'élection présidentielle de 1972, aussi son titre Revolution est-il souvent interprété comme un soutien envers le parti social-démocrate PNP.

Mais s'il y a bien un single qui ressort de cet opus, c'est incontestablement le fameux No Woman, No Cry qui devient vite un tube international - et dont la version la plus connue est celle enregistrée lors d'un concert en Angleterre sur l'album "Live!" (1975). Avec "Rastaman ... Vibration", sorti en 1976, Bob Marley assied sa notoriété, notamment aux Etats-Unis, grâce au hit Roots Rock Reggae. Un autre titre, War, illustre encore un peu plus la philosophie politique et sociale du chanteur à travers un message de paix et d'égalité largement inspiré d'un discours de l'empereur éthiopien Haile Selassie, véritable messie des Rastafaris.

En Jamaïque, où il est dorénavant lui-même idolâtré par le peuple, Bob Marley vit toutefois une réalité bien éloignée de ses aspirations utopistes. Alors qu'ils se préparent à un concert organisé pour apaiser les tensions avant la prochaine élection législative, Bob, sa femme Rita et son manager Don Taylor sont victimes d'un assaut organisé sur la maison des Marley, criblée de balles par des tireurs soupçonnés d'être liés au parti conservateur JLP. Tous blessés, ils n'en annulent pas la représentation pour autant et Bob Marley monte sur scène deux jours plus tard, affichant ses bandages aux quelques 80 000 spectateurs d'autant plus électrifiés par la persévérance de leur icône adorée.

Ne se sentant plus en sécurité dans son pays natal, le chanteur jamaïcain plie néanmoins bagages juste après le concert, et part s'exiler en Angleterre. Il y enregistre un album au titre on-ne-peut-plus révélateur, "Exodus", qui sera bientôt considéré comme sa plus grande oeuvre, et même l'une des plus importantes jamais réalisées dans l'industrie musicale. De cet opus émergent notamment quatre nouveaux tubes : le single titre d'abord, mais aussi Waiting in vain, One Love/People Get Ready, et bien sûr le célèbre Jammin'.

S'en suit à peine un an plus tard "Kaya", composé de morceaux enregistrés au moment d'"Exodus" mais gardés au chaud pour réaliser cet album sur le thème de l'amour - qui comprend notamment l'hymne intemporel de Bob Marley, Is This Love. Tout juste un mois après sa sortie, le chanteur fait son grand retour en Jamaïque pour un nouveau concert de paix entre partisans socialistes et conservateurs. Avec ce "One Love Peace Concert", il construit d'autant plus son image de pacificateur - et sa légende - en invitant les leaders rivaux Michael Manley (PNP) et Edward Seaga (JLP) à venir se serrer la main sur scène, alors qu'il est en pleine interprétation de son tube Jammin'.

La même année, Bob Marley s'envole pour la première fois sur le continent noir. Une expérience qui lui inspire "Survival", sorti en 1979, un album particulièrement engagé pour la cause panafricaine qui donne entre autres lieu aux titres Africa Unite et Zimbabwe. C'est notamment grâce à ce dernier que le chanteur jamaïcain est invité, dans la nuit du 17 avril 1980, à donner un concert exceptionnel pour célébrer l'indépendance du pays, anciennement nommé Rhodésie du Sud.

Toujours auprès des Wailers, Bob Marley sort quelques mois plus tard l'opus "Uprising", sur lequel figurent les tubes Could You Be Loved et Redemption Song. Dernier morceau de ce qui sera le dernier album de son vivant, ce titre acoustique apparaît comme un dernier souffle appelant, encore et toujours, à la paix. Et sera classé, près d'un quart de siècle plus tard, parmi les "500 meilleures chansons de tous les temps" sélectionnées par le magazine Rolling Stone.

Souffrant d'un cancer généralisé (pourtant découvert quatre ans plus tôt après une blessure au pied, qu'il a toutefois refusé d'amputer étant donné ses croyances), le chanteur jamaïcain meurt en pleine tournée aux Etats-Unis le 11 mai 1981. Après des funérailles nationales organisées à Kingston, où ont assisté des centaines de milliers de personnes, Bob Marley est enterré dans son village natal de Nine Miles. S'il laisse un large héritage derrière lui - tant musical que familial, avec au moins sept enfants officiellement reconnus, dont les artistes Ziggy, Stephen, Ky-Mani et Damian "Jr. Gong" - nul ne pourra jamais lui prendre le titre, ô combien mérité, de Roi du Reggae.

Discographie :

1985 : Bob, Peter, Bunny & Rita
1983 : Confrontation
1980 : Uprising
1979 : Survival
1978 : Kaya
1977 : Exodus
1976 : Rastaman Vibration
1974 : Natty Dread
1973 : Burnin'
1973 : Catch a Fire
1971 : Soul Revolution Part II
1970 : Soul Rebels
1966 : The Wailing Wailers

Distinctions :

1994 : Rock and Roll Hall of Fame
1981 : Ordre du Mérite jamaïcain
1980 : Médaille de la Paix décernée par les Nations unies

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