Né le 11 septembre 1940 aux Etats-Unis, Brian De Palma travaille essentiellement sa plume pendant ses études, concentré sur divers écrits et bien sûr, scenarii. La caméra l'attire et il ambitionne de sortir un court documentaire, The Responsible Eye qui voit le jour en 1966. Par la suite suivent en 1968 des longs-métrages comme "Greetings", "Meurtre à la mode" et "The Wedding Party" où il met en scène un très jeune acteur encore inconnu au bataillon, Robert de Niro.
Il vit sa première sélection en festival grâce à son "Dionysus in '69" présenté à Berlin en 1970. Pilier du cinéma américain des années 1970, il explose avec le film d'horreur "Soeurs de sang" (1973) avec Margot Kidder, la comédie musicale baroque "Phantom of the Paradise" (1974) adapté du "Fantôme de l'opéra", "Obsession" (1976) puis enfin, "Carrie au bal du diable" (1976)... Ce film d'horreur, adapté de l'ouvrage de Stephen King sur une adolescente rejetée de ses camarades et dotée d'un don de télékinésie, fait trembler les cinémas d'Amérique. Le long-métrage est une proposition très aboutie où de Palma ne se contente pas de montrer du sang et la mort pour seulement divertir, mais pour souligner la terreur, la folie que peut provoquer le rejet par les autres, l'exclusion d'un milieu social tel que le lycée, microcosme montré impitoyable. Succès énorme, qui vaut à Sissy Spacek et Piper Laurie une nomination aux Oscars.
Cinéaste hitchcockien, adoubé par la critique, adepte des univers étranges voire tordus, il enchaîne avec "Furie" (1978) avec Amy Irving et John Cassavettes, "Pulsions" (1980) avec Michael Caine et "Blow Out" (1981) avec John Travolta.
Le tournant de sa carrière hollywoodienne se fait avec "Scarface" (1983) où il filme Al Pacino et Michelle Pfeiffer dans un drame ultra-violent sur le milieu du crime organisé du Miami des années 1980. Au-delà d'un énième film sur la mafia, le long-métrage est encore et toujours considéré comme une inspiration majeure pour les réalisateurs, tant au niveau du propos exprimé que de l'esthétique. Tony Montana, incarné par Pacino est passé du Michael Corleone de Coppola dans "Le Parrain", personnage tourmenté par ses forfaits, à un immigré cubain, prêt à presque tout, qui désire plus que tout de faire sa place et de s'en sortir dans une Amérique raciste, à l'époque des golden boys et des nightsclubs. Le film vaut à Al Pacino une nomination aux Golden Globes, la musique est par ailleurs signée Giorgio Moroder.
Après "Body Double" (1984) avec Melanie Griffith, il réalise "Les Incorruptibles" (1987) avec Kevin Costner et Sean Connery ainsi qu'un petit nouveau : Andy Garcia. Il met en scène la troupe d'Eliot Ness, flic mythique des années 1930 et son équipe de choc qui a traqué sans relâche Al Capone. Connery empoche l'Oscar du meilleur second rôle.
Le début des années 1990 est une très mauvaise période pour le réalisateur qui aborde une période d'échecs retentissants comme "Outrages" (1989) avec Sean Penn, puis se heurte violemment à la critique une nouvelle fois avec "Le Bûcher des vanités" (1990) avec Tom Hanks et Bruce Willis ou "L'Esprit de Caïn" (1992). Il retrouve Pacino pour "L'Impasse" (1993) puis cède à l'envie de faire un vrai film d'action en signant le premier épisode de la future franchise "Mission : Impossible " (1996) avec Tom Cruise. Le long-métrage est tout de même sélectionné au Festival du film américain de Deauville. La relation houleuse entre les deux hommes n'empêche pas le film d'être un franc succès critique et public.
Il continue à tourner "Snake Eyes" (1998) avec Nicolas Cage pour les studios, puis récupère le film de science-fiction "Mission to Mars" (2000) qui sera un échec public et critique cinglant. "Femme fatale" (2002) puis "Le Dahlia noir" (2006) avec Josh Hartnett et Scarlett Johansson semblent enterrer sa renommée.
En 2007, il retrouve une crédibilité avec "Redacted", un film sur la guerre en Irak filmé comme un documentaire, récompensé par le Lion d'argent de la Mostra de Venise. En 2012, il y présente le thriller "Passion" avec Noomi Rapace et Rachel McAdams, remake du film "Crime d'amour" d' Alain Corneau, mal reçu par la critique et le public.
De Palma est très attendu en 2017 pour "Lights Out" où il revient au thriller et à l'action.
Les cinémas de Brian de Palma et Francis Ford Coppola ont souvent été mis en parallèle pour l'hyper-esthétisation de la violence, l'élégance de la photographie. Brian de Palma a également un point commun avec Martin Scorsese : le couturier Giorgio Armani a habillé les différents acteurs de leurs films.
Filmographie :
2017 : Lights out
2012 : Passion
2007 : Redacted
2006 : Le dahlia noir
2002 : Femme Fatale
2000 : Mission to Mars
1998 : Snake Eyes
1996 : Mission Impossible
1993 : L'impasse
1992 : L'esprit de Caïn
1990 : Le bûcher des vanités
1989 : Outrages
1987 : Les incorruptibles
1986 : Mafia Salad
1984 : Body Double
1983 : Scarface
1981 : Blow Out
1980 : Pulsions
1979 : Home Movies
1978 : Furie
1976 : Carrie au bal du diable
1976 : Phantom of the Paradise
1973 : Soeurs de sang
1972 : Get to know your rabbit
1970 : Hi, Mom !
1970 : Dionysus in '69
1969 : The wedding party
1968 : Greetings
1968 : Meurtre à la mode
Récompenses :
2015 : Prix Jaeger-Le Coultre de Venise
2007 : Lion d'or de Venise pour Redacted
1969 : Ours d'or de Berlin pour Greetings
© Sipa, RONALDGRANT/MARY EVANS
"Carrie au bal du diable" de Brian de Palma (1976)
Avant le succès de "Scarface", Brian de Palma réalise le mythique "Carrie au bal du diable" en 1976. Cette adaptation du roman "Carrie" de Stephen King, sorti en 1974, est portée par Sissy Spacek qui joue une adolescente subissant la colère de sa mère (Piper Laurie) et de ses camarades de classe. Le soir de son humiliant bal de promo, elle se découvre certaines capacités... Sans surprise, Sissy Spacek est nommée pour l'Oscar de la meilleure actrice. Sissy Spacek dans "Carrie au bal du diable" en 1976.
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