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Claude Brasseur
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Chez les Brasseur la comédie est une histoire de famille. Claude Brasseur fait effectivement partie d'une longue dynastie du théâtre qui remonte à l'époque de la Restauration en 1820 : le premier Brasseur était le créateur du Théâtre des Nouveautés, il y a ensuite eu Jules, le directeur du Théâtre des Variétés, son frère Albert, comédien vedette, puis les grands-parents de Claude, dont la rencontre, dans un bus à impériale, va être raconté par Jacques Brel dans le refrain de sa chanson Bruxelles. Sans oublier le père de Claude, Pierre Brasseur, célèbre acteur rendu notamment célèbre pour ses rôles chez Marcel Carné ("Les Enfants du Paradis", "Le Quai des brumes"). Sept générations d'acteurs au total, ça en fait du monde à l'affiche dans les théâtres parisiens !
Arrivé à l'âge de raison, Claude Brasseur prend, comme son père avant lui, le nom de jeune fille de sa grand-mère maternelle : Brasseur. C'est vrai que Claude Joyeux, le nom de sa mère, comédienne illustre ("Le mariage de chiffon", "Douce"), aurait attiré plus de moqueries. Les moqueries il y en a eu dans la cour de récréation, notamment celle du Pensionnat où ses parents, peu présents à cause de leur métier prenant, l'envoie très jeune. Là-bas, s'il vit les prémices du métier d'acteur lorsqu'il fait marrer ses camarades, il vit aussi ses premières humiliations quand, préoccupé par les années d'Occupation, il mouille ses draps et doit déambuler avec devant tout le monde. Il prendra un jour sa revanche lorsque, faisant du fameux drap une cape, il fait le pitre avec des brindilles à la façon de D'Artagnan. Ce sera sa première ovation.
Quand il ne joue pas dans les couloirs du pensionnant, le fils unique de Pierre et Odette se fait trimballer sur les genoux des "collègues de bureau" de son père, comme il se plait à le dire : Jean-Paul Sartre, Jean Cocteau, Louis Jouvet, Yves Montand et Simone Signoret. Ernest Hemingway est même de la partie et deviendra son parrain. Comme cette joyeuse bande avant lui, Claude est plutôt réfractaire aux études, au grand dam de sa mère qui l'imaginait architecte. Et comme eux, il rêve de la vie d'artiste. Grâce à plusieurs contacts, il ne débute pas tout de suite comme comédien mais comme assistant photographe de Walter Carone à Paris Match au début des années 1950. Ensemble, ils produiront notamment un célèbre cliché pris en 1953 lors des inondations en Hollande. La photo se vendra à des millions d'exemplaires à travers le monde.
Un beau jour, alors qu'il rencontre la comédienne Elvire Popesco pour un reportage photo, cette dernière, qui vient de racheter le Théâtre de Paris, dans le IXe arrondissement, lui suggère d'arrêter le photojournalisme pour le métier d'acteur. Convaincue de son potentiel, elle lui propose un rôle dans sa pièce "Judas", de Marcel Pagnol, en 1955. Depuis, Claude Brasseur ne cessera de fouler les planches de théâtre comme celle du cinéma, qu'il rejoint l'année suivante. Il est Roland dans le film musical "Le Pays d'où je viens" de Marcel Carné, réalisateur qui avait déjà mis le pied à l'étrier à son père. Mais premier tournage et première complication. Installé dans une caserne avec l'équipe de tournage, le jeune comédien se voit contraint par les officiers sur place d'effectuer son service militaire qu'il n'a pas encore fait.
Il faudra patienter jusqu'à son retour d'Algérie pour le revoir au théâtre, au cinéma et sur le petit écran. Au cinéma, Claude Brasseur joue le fils de Jean Gabin dans "Rue des prairies" (1959) pour Denys de la Patellière et tourne pour d'autres grands réalisateurs comme Georges Franju ("Les Yeux sans visage"), Roger Vadim ("La Bride sur le cou"), Jean Renoir ("Le Caporal épinglé"), Jean Luc Godard ("Bande à part") ou Costa-Gavras ("Un homme de trop"). Dans les années 1970, sa carrière prend un nouveau tournant grâce au réalisateur Yves Robert qui lui confie l'un de ses rôles majeurs, celui du garagiste homosexuel Daniel dans "Un éléphant ça trompe énormément" (1976), qui lui vaut le César du meilleur acteur dans un second rôle, et sa suite "Nous irons tous au paradis" (1977). Sur le petit écran, il porte le chapeau melon de l'ancien bagnard devenu justicier Vidocq dans "Les nouvelles aventures de Vidocq" entre 1971 et 1973.
Impossible de passer à côté de lui au cinéma la décennie suivante, tant il monopolise le grand écran. Lauréat du César du meilleur acteur en 1980 pour son rôle du commissaire Jacques Fush dans "La Guerre des polices" (1979), il décroche l'année suivante ce qui est pour certains le rôle de sa carrière : celui du père de Vic (Sophie Marceau) dans "La Boum". Aussi dépassé que Brigitte Fossey face à la crise d'adolescence de sa fille de 13 ans, il excelle dans ce rôle de père protecteur maladroit. Le succès est tel que Claude Pinoteau se remet en piste pour "La Boum 2" (1982). Et quand il ne porte pas l'imperméable beige du père de Vic, il s'affiche dans plusieurs uniformes ("La Crime", "L'Union sacrée", "Radio Corbeau").
Plus discret dans les années 1990 où il s'exécute principalement sur les planches notamment dans le classique de Francis Veber, "Le Dîner de cons" - qu'il jouera plus de 400 fois (!) - et la pièce "À torts et à raisons", pour laquelle il recevra une nomination au Molière du meilleur comédien. Fabien Onteniente lui permet ensuite de briller dans sa comédie "Camping". Nous sommes en 2006 et Claude Brasseur, qui accepte de jouer Jacky Pic, ce vacancier routinier qui a ses habitudes au camping des Flots Bleus, était loin de s'imaginer le succès du film auprès des spectateurs qui se joignent en masse (5 millions) pour rire des aventures de Patrick Chirac (Franck Dubosc). Deux suites verront le jour : "Camping 2" en 2010 et "Camping 3" en 2016.
En 2015, Claude Brasseur sort sa toute première autobiographie, "Merci !", coécrite avec le journaliste Jeff Domenech. Cette année-là il campe également un vieux bougon au quotidien bouleversé par une jeune fille dans la comédie délicate "L'Etudiante et Monsieur Henri" et reçoit une nomination au Molière du meilleur comédien dans un spectacle de théâtre privé pour "La Colère du Tigre". On se demande bien comment le septuagénaire tient la forme. Son secret ? Le sport ! Copilote à six reprises au Paris-Dakar, il a également été sélectionné pour les Jeux Olympiques d'hiver de 1964 dans l'équipe de France de bobsleigh.
Filmographie :
2016 : Camping 3, de Fabien Onteniente
2015 : La Minute vieille (Série TV)
2015 : L'Étudiante et Monsieur Henri, d'Ivan Calbérac
2014 : No Limit (Série TV)
2013 : Y'a pas d'âge (Série TV)
2013 : Le Renard jaune, de Jean-Pierre Mocky
2012 : Un autre monde, de Gabriel Aghion (Téléfilm)
2010 : Camping 2, de Fabien Onteniente
2012 : Quand je serai petit, de Jean-Paul Rouve
2012 : Ma bonne étoile, d'Anne Fassio
2011 : Le Grand Restaurant 2, de Gérard Pullicino (Téléfilm)
2011 : Légitime Défense, de Pierre Lacan
2010 : Vieilles Canailles, d'Arnaud Sélignac (Téléfilm)
2010 : Au bas de l'échelle, d'Arnaud Mercadier (Téléfilm)
2007 : Myster Mocky présente (Série TV)
2007 : Les Prédateurs, de Lucas Belvaux (Téléfilm)
2007 : Sa Majesté Minor, de Jean-Jacques Annaud
2006 : L'Oncle de Russie, de Francis Girod (Téléfilm)
2006 : Les Petites Vacances, d'Olivier Peyon
2006 : J'invente rien, de Michel Leclerc
2006 : Fauteuils d'orchestre, de Danièle Thompson
2006 : Camping, de Fabien Onteniente
2006 : Le Héros de la famille, de Thierry Klifa
2005 : Edda, de Giorgio Capitani (Téléfilm)
2005 : L'Amour aux trousses, de Philippe de Chauveron
2005 : Les Parrains, de Frédéric Forestier
2004 : Malabar Princess, de Gilles Legrand
2003 : Frank Keller (Série TV)
2003 : Soraya, de Lodovico Gasprini (Téléfilm)
2003 : Chouchou, de Merzak Allouache
2001 : Le Lait de la tendresse humaine, de Dominique Cabrera
2000 : Toreros, d'Éric Barbier
2000 : La Taule, d'Alain Robak
2000 : Les Acteurs, de Bertrand Blier
1999 : Le Plus Beau Pays du monde, de Marcel Bluwal
1999 : Vega, de Laurent Heynemann
1999 : Fait d'hiver, de Robert Enrico
1999 : Matrimoni, de Cristina Comencini
1999 : La Débandade, de Claude Berri
1997 : L'Autre Côté de la mer, de Dominique Cabrera
1996 : Petite Soeur, de Marion Sarraut (Téléfilm)
1996 : Le Juste (Série TV)
1994 : Délit mineur, de Francis Girod
1993 : Le Fil de l'horizon, de Fernando Lopes
1993 : Un, deux, trois, soleil, de Bertrand Blier
1992 : Prêcheur en eaux troubles, de George Lautner (Téléfilm)
1992 : Le Bal des casse-pieds, d'Yves Robert
1992 : Le Souper, d'Édouard Molinaro
1990 : Dancing Machine, de Gilles Béhat
1990 : Sale comme un ange, de Catherine Breillat
1989 : Haute Tension (Série TV)
1989 : L'Argent, de Jacques Rouffio (Téléfilm)
1989 : Radio Corbeau, d'Yves Boisset
1989 : L'Union sacrée, d'Alexandre Arcady
1989 : L'Orchestre rouge, de Jacques Rouffio
1987 : Dandin, de Roger Planchon
1986 : Taxi Boy, d'Alain Page
1986 : La Gitane, de Philippe de Broca
1986 : Descente aux enfers, de Francis Girod
1985 : Détective, de Jean-Luc Godard
1985 : Palace, d'Édouard Molinaro
1985 : Les Rois du gag, de Claude Zidi
1985 : Les Loups entre eux, de José Giovanni
1984 : Souvenirs, Souvenirs, d'Ariel Zeitoun
1984 : Le Léopard, de Jean-Claude Sussfeld
1983 : La Crime, de Philippe Labro
1983 : T'es heureuse ? Moi, toujours... , de Jean Marboeuf
1983 : Signes extérieurs de richesse, de Jacques Monnet
1982 : La Boum 2, de Claude Pinoteau
1982 : Josepha, de Christopher Frank
1982 : Guy de Maupassant, de Michel Drach
1982 : Légitime Violence, de Serge Leroy
1981 : Une affaire d'hommes, de Nicolas Ribowski
1981 : L'Ombre rouge, de Jean-Louis Comolli
1980 : La Banquière, de Francis Girod
1980 : La Boum, de Claude Pinoteau
1980 : Une robe noire pour un tueur, de José Giovanni
1979 : Au revoir, à lundi, de Maurice Dugowson
1979 : La Guerre des polices, de Robin Davis
1979 : Ils sont grands, ces petits, de Joël Santoni
1979 : Une langouste au petit-déjeuner, de Giorgio Capitani
1978 : L'État sauvage, de Francis Girod
1978 : L'Argent des autres, de Christian de Chalonge
1978 : Une histoire simple, de Claude Sautet
1977 : Monsieur Papa, de Philippe Monnier
1977 : Nous irons tous au paradis, d'Yves Robert
1976 : Attention les yeux !, de Gérard Pirès
1976 : Le Guêpier, de Roger Pigaut
1976 : Barocco, d'André Téchiné
1976 : Un éléphant ça trompe énormément, d'Yves Robert
1976 : Le Grand Escogriffe, de Claude Pinoteau
1975 : Il faut vivre dangereusement, de Claude Makovski
1975 : L'Agression, de Gérard Pirès
1974 : Les Seins de glace, de Georges Lautner
1973 : Bel ordure, de Jean Marboeuf
1972 : Les Héros, de Duccio Tessari
1972 : Le Viager, de Pierre Tchernia
1972 : Une belle fille comme moi, de François Truffaut
1971-1973 : Les Nouvelles Aventures de Vidocq (Série TV)
1971 : La Brigade des maléfices, de Claude Guillemot (Téléfilm)
1971 : Un cave, de Gilles Grangier
1971 : Le Portrait de Marianne, de Daniel Goldenberg
1970 : Trop petit mon ami, de Eddy Matalon
1969 : Les Eaux mêlées, de Jean Kerchbron (Téléfilm)
1969 : La Chasse royale, de François Leterrier
1968 : Catherine, de Bernard Borderie
1968 : Caroline chérie, de Denys de La Patellière
1967 : Un homme de trop, de Costa-Gavras
1967 : La Bonne Peinture, de Philippe Agostini (Téléfilm)
1966 : Du rififi à Paname, de Denys de La Patellière
1966 : Le Chien fou, d'Eddy Matalon
1965 : Dom Juan ou le Festin de pierre, de Marcel Bluwal (Téléfilm)
1965 : Le Mystère de la chambre jaune, de Jean Kerchbron (Téléfilm)
1965 : La Misère et la Gloire, d'Henri Spade (Téléfilm)
1965 : La Bonne Occase, de Michel Drach
1964 : Lucky Jo, de Michel Deville
1964 : Bande à part, de Jean-Luc Godard
1963 : Germinal, d'Yves Allégret
1963 : Peau de banane, de Marcel Ophüls
1963 : Dragées au poivre, de Jacques Baratier
1962 : Le Caporal épinglé, de Jean Renoir
1962 : Les Ennemis, d'Édouard Molinaro
1962 : Un clair de lune à Maubeuge, de Jean Chérasse
1962 : Nous irons à Deauville, de Francis Rigaud
1961 : La Bride sur le cou, de Roger Vadim
1960 : Le Paysan parvenu, de René Lucot (Téléfilm)
1960 : Les Yeux sans visage, de Georges Franju
1960 : Les Distractions, de Jacques Dupont
1959 : Rue des prairies, de Denys de La Patellière
1959 : La Verte Moisson, de François Villiers
1957 : L'amour descend du ciel, de Maurice Cam
1956 : Rencontre à Paris, de Georges Lampin
1956 : Le Pays d'où je viens, de Marcel Carné
Récompenses :
1980 : César du meilleur acteur pour "La Guerre des polices"
1977 : César du meilleur acteur dans un second rôle pour "Un éléphant ça trompe énormément"
© BestImage, Bruno Bebert
Claude Brasseur a remporté l'édition 1983
Claude Brasseur - également grand amateur de bobsleigh dont il faisait partie de l'équipe de France dans les années 1960 - a fait plus que disputer le Rallye Dakar, il a carrément gagné la course en 1983. Il était alors copilote de Jacky Ickx, un professionnel ayant rencontré le succès autant en rallye-raid qu'en Formule 1 ou aux 24 Heures du Mans. L'acteur a en outre participé à 5 autres Dakar.
Claude Brasseur au Monte Carlo Film Festival de la Comédie au Grimaldi Forum à Monaco, le 6 mars 2016.
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