À ses débuts, Claude Sautet commence par expérimenter un poste de critique musical pour le journal Combat, mais se laisse très vite dépasser par son goût pour le cinéma qu'il cultive auprès de sa grand-mère, avant d'étudier sur les bancs de l'Institut Des Hautes Etudes Cinématographiques (IDHEC).
Sa première expérience, il la connaît en 1949 en tant qu'assistant réalisateur auprès d'André Cerf sur "Le Mariage de Mademoiselle Beulemans". Il assiste par la suite Yves Robert ("Les Hommes ne pensent qu'à ça") et Jean Devaivre ("Le Fils de Caroline chérie") entre autres.
Après avoir réalisé un court-métrage dans le cadre de l'IDHEC en 1951 ("Nous n'irons plus au bois"), il débute réellement sa carrière de réalisateur en 1955 avec "Bonjour Sourire", une comédie portée à l'écran par Jean Carmet et Louis de Funès. Un succès qui se poursuit avec le film policier "Classe Tous Risques" (1960), et qui le fait connaître véritablement au grand public.
En 1969, commence alors sa période la plus faste avec "Les choses de la vie", dans lequel Romy Schneider se remémore sa vie passée avec Michel Piccoli, tué dans un accident de voiture. Sa filmographie se poursuit avec "Max et les ferrailleurs" (1971) ou encore "César et Rosalie" (1972), dans lesquels ils filment de nouveau le regard bleu-vert hypnotique de Romy Schneider. En 1974, il retrouve Michel Piccoli dans la comédie dramatique "Vincent, François, Paul... et les autres", dans lequel il fait également tourner Yves Montand, Serge Reggiani et Gérard Depardieu.
Ces films représentent à eux seuls un symbole de son talent et lui permettent de s'imposer comme un scénariste et réalisateur hors du commun, soucieux du détail et de l'esthétique. Mais aussi en tant que grand adepte des personnages charismatiques et des intrigues finement menées.
Il connait une période de doutes en 1980, où il se met en quête d'un nouveau souffle qu'il trouvera finalement dans le film "Un Mauvais fils" qui réunit à l'écran Patrick Dewaere et Jacques Dufilho. S'en suit ensuite "Garçon !" (1983), un film qui ne lui permet pas de reprendre totalement confiance en lui. En 1995, Claude Sautet met en scène "Nelly et Monsieur Arnaud" qui fait figure de film-testament et grâce auquel il est enfin parvenu à faire tomber le masque de sa vraie personnalité. Michel Serrault et Emmanuelle Béart ont prêté leur talent à ce film plusieurs fois récompensé.
En résumé, Claude Sautet, décédé en 2000, à l'âge de 76 ans, représente 43 ans de carrière et 35 films et séries. Une longue période durant laquelle il aura reçu cinq prix, dont notamment le César du meilleur réalisateur en 1993 pour "Un Coeur En Hiver", une récompense qu'il obtiendra à nouveau en 1996, pour "Nelly et Monsieur Arnaud".
Filmographie :
1995 : Nelly et Monsieur Arnaud
1991 : Un coeur en hiver
1988 : Quelques jours avec moi
1983 : Garçon !
1980 : Un mauvais fils
1978 : Une histoire simple
1976 : Mado
1974 : Vincent, François, Paul... et les autres
1972 : César et Rosalie
1971 : Max et les Ferailleurs
1970 : Les Choses de la vie
1965 : L'arme à gauche
1960 : Classe tous risques
1955 : Bonjour sourire
Récompenses :
1996 : César du meilleur réalisateur pour Nelly et Monsieur Arnaud
1996 : Prix Louis-Delluc pour Nelly et Monsieur Arnaud
1993 : César du meilleur réalisateur pour Un coeur en hiver
1992 : Lion d'argent pour Un coeur en hiver
1969 : Prix Louis-Delluc pour Les Choses de la vie
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Yves Montand et Claude Sautet : une grande histoire artistique
Dans les années 1970, Yves Montand fait la rencontre de Claude Sautet. Deux artistes qui s'apprécient et vont travailler ensemble sur plusieurs grands films : "Vincent, François, Paul et les autres" ou encore "César et Rosalie", dans lequel le comédien donne la réplique à la sublimeRomy Schneider. On peut également mentionner "Garçon".
Michel Piccoli et Yves Montand dans "Vincent, François, Paul et les autres" (1974) de Claude Sautet.
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