Mauvais élève, le jeune Michel s'arrête au certificat d'étude. Petit voyou, il traîne en bande et commet plusieurs larcins et enchaîne les petits boulots, qu'il ne garde jamais très longtemps.
S'intéressant au rock, il se rapproche de Paris, et à la fin des années 1960, décide de se lancer dans la musique. Il écume les terrasses des cafés avec ses reprises de chansons et se produit dans plusieurs cabarets. Mais c'est en fait vers la comédie qu'il se tourne, présent dès l'ouverture du café-théâtre le Café de la Gare en 1969. Il fonde ensuite la troupe "Le vrai chic parisien" et écrit son premier sketch "C'est l'histoire d'un mec", dont le succès sera immédiat. Il adopte ce personnage d'homme grossier, raciste, incapable de s'exprimer correctement, et toujours affublé d'une salopette à rayures bleues.
En parallèle du théâtre, le comédien se lance aussi dans le cinéma, dont le populaire L'aile ou la cuisse avec Louis De Funès en 1976. Il fait aussi de la radio, mais ne reste jamais bien longtemps à l'antenne, toujours victime de son ton résolument provocateur.
Mais Coluche ne s'arrête pas là et se présente aux élections présidentielles de 1981. Soutenu par Hara-Kiri, avec des slogans comme "Avant moi, la France était coupée en deux. Maintenant elle sera pliée en quatre" ou encore "Coluche, le seul candidat qui n'a pas de raison de mentir", personne ne le prend vraiment au sérieux, jusqu'à ce qu'un sondage le crédite de 16% des intentions de vote, et provoque alors l'énervement des partis politiques. Mitterrand charge alors des responsables du Parti Socialiste de le dissuader de se présenter. Son régisseur, René Gorlin, meurt assassiné et Coluche, après avoir entamé une grève de la faim, annonce alors qu'il se retire.
Commence alors pour l'humoriste une période difficile, faite de drogues et de dépression, avec la mort de deux autres amis Patrick Dewaere et Jean-Marc Reiser. C'est à ce moment là qu'il tourne le film dramatique Tchao Pantin, qui lui vaudra le César du meilleur acteur.
Après un exil au Caraïbes, il revient habiter Paris, prend part à la création de SOS Racisme aux côtés d'Harlem Désir, se lance dans la moto en allant jusqu'à participer au Paris-Dakar et continue de faire rire les gens, notamment grâce à son mariage parodique avec Thierry Le Luron.
Mais son vrai combat sera ailleurs. En 1985, il fonde les Restos du coeur, une aide alimentaire pour les plus démunis, initiative qui malheureusement sera pérenne. Il est aussi à l'origine de la loi "Coluche", votée en 1988 et qui permet de déduire de ses revenus 75% de la somme versée aux associations.
Quelques mois plus tard, le 19 juin 1986, Coluche meurt dans un accident de moto près de Cannes.
Filmographie :
1970 :Le Pistonné de Claude Berri
1971 : Laisse aller, c'est une valse de Georges Lautner
1971 : Madame, êtes-vous libre ? (téléfilm)
1973 : Elle court, elle court la banlieue de Gérard Pirès
1973 : L'An 01 de Jacques Doillon
1973 : Themroc de Claude Faraldo
1973 : Le Grand Bazar de Claude Zidi
1973 : La Ligne de démarcation (feuilleton) de Jacques Ertaud (1 épisode)
1975 : Salavin d'André Michel (téléfilm)
1975 : La Cloche tibétaine (téléfilm) de Serge Frydman
1976 : Les Vécés étaient fermés de l'intérieur de Patrice Leconte
1976 : L'Aile ou la Cuisse de Claude Zidi
1977 : Drôles de zèbres de Guy Lux
1977 : Vous n'aurez pas l'Alsace et la Lorraine de (et avec) Coluche et Marc Monnet
1980 :Inspecteur la Bavure de Claude Zidi
1980 : Reporters de Raymond Depardon
1981 : Signé Furax de Marc Simenon
1981 : Le Maître d'école de Claude Berri
1982 : Elle voit des nains partout ! de Jean-Claude Sussfeld
1982 : Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ de Jean Yanne
1983 : Banzaï de Claude Zidi
1983 : La Femme de mon pote de Bertrand Blier
1983 : Tchao Pantin de Claude Berri
1983 : Soleil, Soleil (Vidéo-clip du chanteur Ahmed Fakroun) de Jean-Baptiste Mondino
1984 : Le Bon Roi Dagobert de Dino Risi
1984 : La Vengeance du serpent à plumes de Gérard Oury
1984 : Les Rois du gag de Claude Zidi
1985 : Sac de noeuds de Josiane Balasko
1985 : Le Fou de guerre de Dino Risi
Récompenses :
1984 : César du meilleur acteur
© Abaca, Baril Pascal
Coluche : 16% d'intentions de vote
Au départ, il s'agissait d'une simple plaisanterie. Puis la candidature de Coluche lors de l'élection présidentielle de 1981 a pris un tournant bien plus sérieux lorsque des sondages l'ont crédité de plus de 16% d'intentions de vote. Dès lors, l'humoriste a été la cible d'attaques et d'intimidations. Il a ensuite renoncé à sa candidature "parce qu'elle commen(çait) à (le) gonfler".
Coluche sur le plateau de Canal+, en 1985.
1/10