Culture Club

Culture Club©Abaca, Mpi04/MediaPunch/ABACAPRESS.COM

Impossible pour Culture Club de passer inaperçu avec les looks haut en couleur de son leader, l'icône gay Boy George. En effet, dès les débuts du groupe, qui se produit principalement dans de petits bars anglais, le chanteur à la voix lancinante mais puissante fait des étincelles, tant visuelles qu'auditives.

Repéré par le label EMI, Culture Club ne signera pourtant pas leur premier album avec lui mais avec Virgin, qui les prend sous son aile en 1982. "Kissing to Be Clever" sort cette année-là dans les bacs et frappe fort avec son troisième single, Do you really want to hurt me, dont les tonalités reggae raisonnent encore aujourd'hui sur nos ondes. Vendu à 6,5 millions d'exemplaires et classé aux sommets des charts anglais, américains et canadiens, cette complainte mélancolique d'un rasta blanc établit leur notoriété dans le monde entier.

Sur les chapeaux de roue, le quatuor sort son deuxième opus dès l'année suivante. Baptisé "Colour by Numbers" et enregistré de l'autre côté de l'Atlantique, il rencontre un beau succès aux Etats-Unis mais aussi en Europe, notamment grâce au premier single, Church of the Poison Mind, sur lequel participe la chanteuse anglaise Helen Terry mais surtout grâce à Karma Chameleon, morceau culte avec ses airs d'harmonica et ses mélodies dansantes. Vendu à 7 millions d'exemplaires, il est suivi des titres Victims, Miss Me Blind et It's a Miracle, qui reçoivent tous trois un bel accueil.

On ne pourra pas en dire autant de leur troisième opus. S'il était difficile pour eux d'égaler les 16 millions d'exemplaires de leur album précédent, "Waking Up with the House on Fire" ne passera même pas les 3 millions d'exemplaires. Un échec avant le déclin. Mais avant la chute, le quatuor participe à la bande originale du film "Electric Dreams", écrivant les titres The Dream et Love Is Love. Quant à Boy George, il amorce ses premières collaborations en solo à l'occasion du premier album d'Helen Terry et du Passing Friend des Beach Boys.

Même chose pour l'album suivant, "From Luxury to ... Heartache" (1986), qui essuie les critiques du milieu. Les problèmes de drogue de George n'arrangent pas la situation, encore moins sa bataille judiciaire avec les parents du défunt claviériste Michael Rudetsky, mort par overdose, qui collaborait régulièrement avec Culture Club. Sans surprise, le groupe éclate et les membres prennent chacun un nouveau cap musical. Boy George sort le single No Clause 28 en 1987, sur lequel il évoque les discriminations envers les homosexuels, Jon et Mikey montent leur studio tandis que Roy compose des bandes originales pour le cinéma et la télévision.

Il y aura bien par la suite pléthores de tentatives de reformation, comme en 1989, mais ce n'est qu'à la fin de la décennie suivante que Culture Club renaît véritablement de ses cendres avec le hit I just wanna be loved. Chapeau rasta vissé sur la tête et rythmes langoureux, le morceau n'est pas sans rappeler les titres de leurs débuts. Le succès est au rendez-vous, mais sans égaler leurs coups de maître des années 1980, et un album voit le jour en 1999. Mais "Don't Mind If I Do", au lieu de les relancer, sonne une nouvelle séparation fatale. Le groupe n'intéresse plus que les tabloïds, guettant les moindres frasques de Boy George, tombé dans la spirale infernale de la drogue.

Il ne s'en relèvera pas totalement mais fera savoir dès 2014 que Culture Club est de nouveau en studio. Si le single More Than Silence fait mouche l'année suivante, l'album Tribes, jamais sorti à ce jour, plonge Culture Club dans le silence. Le silence de George, victime d'un polype et de problèmes aux cordes vocales. Mais la patience a du bon puisque le groupe donne de plus en plus de dates en 2016 et a fait appel à la générosité de leurs fans pour la sortie de "Tribes".

Discographie :

1999 : Don't Mind If I Do
1986 : From Luxury to Heartache
1984 : Waking Up with the House on Fire
1983 : Colour by Numbers
1982 : Kissing to Be Clever

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