Fille d'un grand violoniste et d'une couturière, elle est la seule fille d'une fratrie de trois. Elle commence le théâtre au sein d'un club de son école au Caire. Elle est marquée par le décès de son père en 1945, un an après être revenu d'un camp.
A 21 ans, devenue mannequin, elle remporte le concours Miss Egypte en 1954 puis tourne dans de petits films, avant de monter à Paris pour faire carrière dans le cinéma. Bruno Coquatrix remarque la jeune femme lors d'un spectacle en cabaret. Sur ses conseils, elle participe au concours pour amateurs Les Numéros 1 de demain en 1956 à l'Olympia où elle est repérée par Lucien Morisse, directeur des programmes d'Europe 1, qui la prend alors sous son aile.
Cet été-là, elle sort son premier 45 tours intitulé Madona, avant de publier quelques mois plus tard Bambino, qui se vend ainsi à un demi-million d'exemplaires et devient disque d'or. Quelques semaines plus tard, Dalida joue en première partie de Charles Aznavour à l'Olympia. Elle épouse Lucien Morisse en 1961, mais divorce l'année suivante après avoir entamé parallèlement une relation avec Jean Sobieski, rencontré en tournée, dont elle se sépare en 1963. Elle enchaîne les succès tels que Come prima, Gondolier, les Gitans, ou J'ai rêvé. Elle devient un véritable modèle pour la jeunesse féminine.
Naturellement brune, elle se teint en blond à l'arrivée de la vague yéyé dans les années 60 et triomphe avec Itsi bitsi petit bikini et La danse de Zorba. Fin 1966, son frère Bruno prend le nom de son frère aîné Orlando et prend en main la carrière de Dalida. La même année, elle tombe amoureuse de Luigi Tenco, jeune auteur-compositeur que lui a présenté la maison de disque italienne RCA. Alors qu'ils doivent tous les deux se présenter au festival de San Remo en 1967 pour interpréter Ciao Amore, qu'il a écrit pour elle, le jeune homme, angoissé et sous l'effet de l'alcool et des tranquillisants, furieux de voir le prix leur échapper, fustige le jury et fait un scandale. Alors que le couple vient de se fiancer, le jeune homme se suicide dans sa chambre d'hôtel. Dalida tentera elle aussi de se donner la mort avec des barbituriques quelques mois plus tard.
En 1970, se trouvant une nouvelle passion dans la lecture et la philosophie, l'artiste change de répertoire et interprète Avec le temps de Léo Ferré ou Je suis malade de Serge Lama. Très perturbée par la mort de celui qu'elle aimait, après être remontée sur la scène de l'Olympia, elle voyage en Inde pour suivre les enseignements d'un sage. En 1970, elle tourne avec Jacques Dutronc et chante le tube Darladiladada. La même année, elle connaît un nouveau drame avec le suicide de son pygmalion Lucien Morisse.
En 1972, elle débute une relation avec Richard Chanfray et enregistre le duo Parole, Parole avec Alain Delon. L'année suivante, elle interprète Il venait d'avoir 18 ans, titre écrit par Pascal Sevran et en vend 3,5 millions d'exemplaires. En 1974, elle chante Gigi l'Amoroso, son plus grand succès mondial. En 1975, Dalida est une pionnière du disco en France avec entre autre Laissez-moi danser (Monday, Tuesday) en 1979. Elle s'initie ensuite au raï en 1977 avec Salma ya Salama, adapté d'un folklore égyptien et triomphe la même année sur scène au Carnegie Hall de New York après avoir enchaîné trois Olympia en 1971, 1974 et 1977.
L'année suivante, on lui remet un disque de diamant pour 80 millions de disques vendus dans le monde, cinquante-cinq disques d'or interprétés en sept langues et l'ensemble de sa carrière. Richard Chanfray, avec qui elle a rompu un an plus tôt, se suicide alors. Profondément dépressive, elle se suicide le 3 mai 1987, après avoir incarné un an auparavant une grand-mère dans le film de Youssef Chahine Le Sixième Jour, adaptation du roman d'Andrée Chedid.
Discographie :
1956: Son nom est Dalida
1957: Miguel
1958: Gondolier
1958: Les Gitans
1959: Le disque d'or de Dalida
1959: Love in Portofino (A San Cristina)
1960: Les enfants du Pirée
1961: Garde-moi moi la dernière danse
1961: Loin de moi
1962: Le petit Gonzales
1963: Eux
1964: Amore Scusami (Amour excuse-moi)
1965: Il Silenzio (Bonsoir mon amour)
1967: Olympia 67
1968: Le temps des fleurs
1969: Canta in Italiano
1969: Ma mère me disait
1970: Ils ont changé ma chanson
1971: Une vie
1972: Il faut du temps
1973: Julien
1974: Manuel
1975: J'attendrai
1976: Coup de chapeau au passé
1977: Femme est la nuit
1977: Salma ya salama
1978: Génération 78 / Voilà pourquoi je chante / Ça me fait rêver
1979: Dédié à toi (Monday Tuesday)
1980: Gigi in Paradisco
1981: Olympia 81
1982: Spécial Dalida
1982: Mondialement vôtre
1983: Les p'tits mots
1984: Dali
1986: Le visage de l'amour
Filmographie :
1954 : Joseph et ses frères avec Omar Sharif (Dalida est une doublure)
1954 : Le masque de Toutankhamon
1954 : Un verre, une cigarette de Niazi Mostafa
1959 : Brigade des moeurs de Maurice Boutel
1958 : Rapt au Deuxième Bureau de Jean Stelli
1960 : Parlez-moi d'amour
1963 : L'Inconnue de Hong Kong de Jacques Poitrenaud avec Serge Gainsbourg
1965 : Ménage à l'italienne avec Ugo Tognazzi
1968 : Io ti amo de Antonio Margheriti
1977 : Comme sur des roulettes de Nina Companeez
1986 : Le Sixième Jour de Youssef Chahine
Récompenses :
1954 : Miss Egypte
1961 : L'Oscar de la chanson avec Charles Aznavour
1968 : Médaille de la Présidence de la République remise par Charles de Gaulle
1984 : légion d'honneur (refusée)
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Dalida : son suicide après une vie difficile
Chanteuse et actrice italo-égyptienne, naturalisée française, Dalida a connu son premier succès en 1956 avec le titre Bambino. Si elle est rapidement devenue une icône de la chanson française à travers le monde, sa vie a été marquée par une succession de drames : la mort de son père, le suicide de plusieurs de ses compagnons, son avortement la rendant stérile... Souffrant de dépression, l'artiste s'est suicidée le 3 mai 1987 à Paris.
Dalida lors de l'émission d'Ève Ruggieri, en novembre 1980.
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