Ses premiers pas de musicien interviennent à l'adolescence, au moment où il apprend le saxophone. C'est aussi à cette époque qu'une de ses pupilles se décolore, suite à un coup de poing donné par un camarade de classe, lui donnant un air mystérieux. Au début des années 60, le jeune David Robert Jones cumule les formations rock dans lesquelles il reprend les classiques du rhythm'n'blues. Mod jusqu'au bout de la cravate, le jeune homme cultive un certain dandysme et s'invente le surnom de Bowie, en référence à un héros de la conquête de l'Ouest. C'est aussi à cette époque que le chanteur trouve sa voix de crooner, dont les plus beaux exemples de l'époque sont gravés sur la compilation I Dig Everything : The 1966 Pye Singles, parue en 2006.
Après un premier album éponyme passé inaperçu en 1967, David Bowie décolle réellement en 1969 avec le titre Space Oddity, qui sert de bande-son au générique des émissions de la BBC consacrées à la mission Apollo. À l'époque, le chanteur tâtonne entre pop humoristique, music-hall et folk psychédélique.
Sa rencontre avec le producteur Tony Visconti et le guitariste Mick Ronson vont l'aider à peaufiner son univers et poser les bases du glam-rock, notamment sur l'album Hunky Dory (1971), son premier chef-d'oeuvre. Quelques mois après, David Bowie se teint les cheveux en rouge, qu'il porte mi-longs, porte des vêtements inspirés du folklore japonais et joue de son ambiguïté sexuelle. On est en 1972 et Bowie devient Ziggy Stardust, personnage lunaire et machine à fantasmes de l'Angleterre de l'époque.
Deux albums et un paquet de concerts plus tard, Bowie tue son personnage, s'exile aux Etats-Unis et se réinvente en chanteur soul clinquant sur Young Americans. On est en 1975 et la pop star écume les bars de Los Angeles avec ses nouveaux copains John Lennon et Harry Nilsson. La même année, il fait ses débuts au cinéma dans L'homme qui venait d'ailleurs, de Nicholas Roeg, un ovni artistique dans lequel il incarne un extraterrestre. Il enregistre dans le même temps l'album Station to Station et crée le personnage décadent du Thin White Duke.
L'année 1977 marque le début de la période berlinoise. David Bowie s'installe dans la capitale allemande et s'acoquine avec Brian Eno et Iggy Pop, qu'il sort du caniveau en produisant The Idiot (1977) puis Lust For Life (1977). Inspiré par le Krautrock et les prémices de la New-Wave, David Bowie s'entoure de nouveaux musiciens, dont les guitaristes Robert Fripp et Carlos Alomar qui définissent la patte sonore des trois albums cultes Low (1977), Heroes (1977) et Lodger (1979).
Les années 80 marquent un tournant mainstream pour David Bowie qui rencontre un succès inédit avec le single Ashes to Ashes. Toujours en 1980, il chante en duo avec Queen sur Under The Pressure. Trois ans plus tard, il s'entoure de Nile Rodgers (Chic) et publie l'album Let's Dance (1983), qui fait un énorme carton dans les charts de plusieurs pays du monde. Le single éponyme tourne en boucle sur MTV et participe à définir l'esthétique de la décennie.
À la fin des années 80, le chanteur est clairement moins inspiré et tente de refaire surface en montant le groupe de hard-rock Tin Machine. En vain. La star épouse le mannequin somalien Iman Abdulmajid en 1992, puis fait appel au producteur Nile Rodgers pour le jazzy Black Tie, White Noise (1993). Mais le vrai déclic arrive avec la bande-originale de The Buddha of Suburbia (1993), qui marque les retrouvailles avec Brian Eno. Il récidive avec ce dernier sur l'album Outside (1995), qui reçoit un beau succès critique. Deux ans après, il s'essaye à la drum'n'bass avec Earthling (1997) et son single I'm Afraid of Americans.
Le début des années 2000 redonne un coup de jeune à David Bowie qui revient en très grande forme avec deux très bons albums, Heathen (2002) et Reality (2003). Lors de la tournée de ce dernier album, Bowie est victime d'un accident vasculaire qui le met au repos après une angioplastie. Après dix ans de silence, le chanteur signe un retour aussi spectaculaire qu'inattendu le 8 janvier 2013 en dévoilant Where Are We Now?, le premier extrait de son album The Next Day (2013).
Dans la nuit du 10 janvier 2016, le chanteur britannique décède, après une bataille de 18 mois contre le cancer. Il avait 69 ans et venait de sortir, deux jours plus tôt, son 25ème album studio, Blackstar.
Discographie :
1967 : David Bowie
1969 : Space Oddity
1970 : The Man Who Sold the World
1971 : Hunky Dory
1972 : The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars
1973 : Aladdin Sane
1973 : Pin Ups
1974 : Diamond Dogs
1974 : David Live
1975 : Young Americans
1976 : Station to Station
1976 : ChangesOneBowie
1977 : Low
1977 : "Heroes"
1978 : Stage
1979 : Lodger
1980 : Scary Monsters (and Super Creeps)
1980 : The best of-ktel compilation
1982 : ChangesTwoBowie
1983 : Let's Dance
1983 : golden years
1984 : fame and fashion
1984 : Tonight
1987 : Never Let Me Down
1990 : changesbowie
1993 : Black Tie White Noise
1993 : The Buddha of Suburbia
1993 : The Singles Collection
1995 : 1. Outside
1997 : Earthling
1997 : The best of Bowie 1969-1973
1998 : The best of Bowie 1974-1987
1999 : 'hours...'
2000 : Bowie at the beeb
2000 : Bowie at the BBC theater
2002 : Heathen
2002 : Best of Bowie
2003 : Reality
2005 : The best of Bowie 1980-1987
2005 : The platiniun collection
2010 : Reality live
2013 : The Next Day
2014 : Nothing Has Changed (best-of)
2015 : Blackstar
Filmographie :
1967 : The Image : The Boy
1969 : The Virgin Soldiers : Soldier
1976 : L'Homme qui venait d'ailleurs (The Man Who Fell to Earth) : Thomas Jerome Newton
1979 : C'est mon gigolo (Schöner Gigolo, armer Gigolo) : Paul Ambrosius von Przygodski
1981 : Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée... : lui-même
1982 : Baal (TV) : Baal
1982 : The Snowman : Narrateur (réédition)
1983 : Les Prédateurs (The Hunger) : John
1983 : Furyo (Merry Christmas Mr. Lawrence) : Maj. Jack 'Strafer' Celliers
1983 : Barbe d'or et les pirates (Yellowbeard) : The Shark
1984 : Jazzin' for Blue Jean (vidéo) : Screamin' Lord Byron / Vic
1985 : Série noire pour une nuit blanche (Into the Night) : Colin Morris
1986 : Absolute Beginners : Vendice Partners
1986 : Labyrinthe (Labyrinth) : Jareth the Goblin King
1988 : La Dernière Tentation du Christ (The Last Temptation of Christ) : Ponce Pilate
1991 : The Linguini Incident de Richard Shepard : Monte
1991, dans la série télévisée Dream on : Sir Roland
1992 : Twin Peaks: Fire Walk with Me : Phillip Jeffries
1996 : Basquiat : Andy Warhol
1998 : Il Mio West : Jack Sikora
1999 : Everybody Loves Sunshine : Bernie
2000 : Mr. Rice's Secret : Mr. Rice
2000 : Les Prédateurs (The Hunger) (série TV) : Julian Priest
2002 : Zoolander : lui-même
2006 : Arthur et les Minimoys (Arthur and the Invisibles) : Maltazard
2006 : Le Prestige (The Prestige) : Nikola Tesla
2007 : Bob l'éponge (Spongebob Squarepants) : LRH : le roi heureux (voix)
2008 : August (August) : Ogilvie
2008 : College Rock Stars : Lui-même
© Sipa, MARY EVANS
David Bowie a reçu un coup à l'oeil
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la première chose que l'on remarque dans le regard de David Bowie n'est pas son hétérochromie. Car le chanteur britannique n'a pas toujours eu cette coquetterie dans l'oeil. C'est à la suite d'une bagarre lorsqu'il était jeune et d'un violent coup porté à l'oeil que l'artiste voit sa pupille se dilater complètement et de manière permanente. Depuis lors, l'oeil du chanteur n'a plus jamais réussi à capter la luminosité ambiante de manière efficace. Un déficit de lumière pour son iris, qui a peu à peu fini par changer de couleur, devenant ainsi marron tandis que le second oeil est resté bleu.
David Bowie sur le plateau du late night-show allemand "Die Harald Schmidt Show", le 11 juillet 2002.
1/10