Doc Gynéco
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Plus gangsta que gangster, Doc Gynéco manie comme personne l'art de la nonchalance depuis le milieu des années 1990. Ce grand tout mou au regard vague a pris le contrepied du rap revendicatif de l'époque, le faisant basculer, avec une poésie un poil provocante, vers la variété française.
Bercé
par
la
culture
zook
antillaise
de
ses
parents
d'origine
guadeloupéennes,
et
les
rythmes
soul
et
reggae
de
ses
grands
frères,
Bruno
Beausir
grandit
dans
les
années
1980
à
Clichy-la-Garenne,
avant
que
son
père
ne
quitte
le
foyer
familial.
Âgé
de
16
ans,
il
part
de
la
ville
avec
sa
mère
et
ses
demi-frères
et
soeurs
direction
la
Porte
de
la
Chapelle,
dans
le
18ème
arrondissement
de
Paris.
Là-bas,
l'adolescent
joue
dans
un
club
amateur
de
football,
rue
Championnet,
avant
de
rencontrer
un
jeune
boxeur
du
nom
de
Stomy
Bugsy
dans
un
club
de
son
quartier.
Ce
dernier
va
lui
présenter
Passi,
l'un
de
ses
amis
de
Sarcelles.
Les
trois
compères
vont
découvrir
ensemble
la
culture
hip
hop,
qui
en
est
à
ses
balbutiements
en
France.
Tandis
que
Passi
et
Stomy
fondent
le
groupe
de
rap
Ministère
A.M.E.R.
avec
d'autres
Sarcellois,
Bruno
observe
sans
faire
partie
du
groupe.
Il
assiste
aux
répétitions
en
studio,
se
fond
dans
la
foule
de
leurs
concerts
mais
n'ose
pas
encore
rapper
derrière
le
micro.
Ce
n'est
qu'en
1993
qu'il
rejoint
le
groupe
sous
le
pseudo
de
Doc
Gynéco,
nom
attribué
par
ses
amis
pour
surligner
son
épanouissement
sexuel
précoce
et
sa
fascination
pour
le
sexe
féminin.
Le
Doc
improvise
sur
Radio
Nova
en
1991
puis
se
jette
dans
le
bain
avec
le
titre
Autopsie,
présent
dans
"95200",
le
deuxième
album
du
Ministère
A.M.E.R
sorti
en
1994.
L'année
suivante,
il
participe
également,
dans
les
choeurs
seulement,
au
titre
polémique
Sacrifice
de
poulets.
À
cette
époque,
alors
que
le
Ministère
A.M.E.R.
enregistre
ce
qui
sera
son
deuxième
album,
Doc
profite
du
studio
pour
enregistrer
la
nuit
ses
premières
maquettes
en
solo,
aidé
par
le
producteur
du
groupe,
Mariano
Beuve.
Le
rappeur
de
Clichy
tire
son
épingle
du
jeu
et
décroche
un
contrat
avec
le
groupe
Virgin
pour
un
premier
album,
tandis
que
le
collectif
se
sépare.
Doc
Gynéco
donne
sa
"Première
consultation"
en
1996,
déployant
un
rap
singulier
très
orienté
sur
la
variété
française
mais
tout
en
conservant
l'ADN
urbain
au
travers
des
textes.
Le
rappeur
évoque
le
suicide
dans
Nirvana,
trace
un
parallèle
entre
Paris
et
la
Guadeloupe
dans
Né
ici,
chante
une
ode
à
son
quartier
de
la
Porte
de
la
Chapelle
avec
Dans
Ma
rue,
campe
un
personnage
provocant
et
séducteur
dans
Viens
voir
le
docteur
et
fantasme
sur
Vanessa
Paradis
dans
l'érotique
Vanessa.
Avec
ces
tubes
chantés-rappés
nourris
de
l'actualité
et
davantage
désenchantés
que
virulents,
il
bouscule
les
lignes
du
rap
français
entendu
sur
les
ondes.
"Quand
je
l'ai
signé,
il
avait
19
ans
et
une
différence
frappante.
Alors
que
le
rap
était
revendicatif,
ce
Pierrot
lunaire
--
certes
nonchalant
mais
pas
endormi
--
avait
des
textes
drôles
et
nostalgiques,
et
des
envies
de
mélodie
"
confiait
Thierry
Planelle,
directeur
artistique
de
ses
trois
premiers
albums,
au
Parisien.
Des
mélodies
jouées
avec
de
vraies
instruments
et
non
des
boîtes
à
rythmes
comme
le
voulait
la
tradition
du
rap.
Un
parti
pris
qui
payera,
le
cabinet
du
Doc
affichant
complet
:
les
Inrockuptibles
le
sacre
meilleur
album
de
rap
français
et
les
Victoires
de
la
musique
le
nomme
dans
la
catégorie
Révélation.
Certifié
double
disque
de
platine
deux
ans
après
sa
sortie,
cet
album
le
fait
entrer
dans
les
hautes
sphères
du
show
business.
Une
notoriété
soudaine
qu'il
aura
du
mal
à
vivre
par
la
suite.
Mais
en
attendant,
c'est
sur
d'autres
artistes
peu
connus
que
le
Doc
va
braquer
le
projecteur.
En
1998,
il
produit
la
compilation
"Liaisons
dangereuses"
sur
laquelle
il
invite
les
rappeurs
Pit
Baccardi,
Mafie
Trece,
Assia,
La
Clinique
ou
encore
MC
Jean
Gab'1.
Des
personnalités
publiques
font
également
leur
apparition,
de
Renaud
à
Catherine
Ringer
en
passant
par
Bernard
Tapie.
Il
met
ensuite
...
En 2001, après une année de retraite médiatique, le plus cool des rappeurs français revient en force avec un deuxième album solo, "Quality Street". Enregistré à Londres, il raconte notamment dans cet album son parcours de Porte de la Chapelle à sa renommée et sa nouvelle vie de père de famille. De nouveaux invités surprenants font irruption : l'actrice Chiara Mastroianni, le rappeur RZA et même Laurent Voulzy. Mais cette deuxième consultation ne rencontre pas le même succès que l'opus précédent. Le rap en France se fait de plus en plus hardcore et la poésie langoureuse du Doc n'accroche plus. Sauf pour les Victoires de la musique, qui lui remettent le prix du meilleur album rap/hip-hop de l'année.
Solitaire, titre de son album suivant sorti en 2002, en dit long sur l'état d'esprit du Doc : "De plus en plus seul devant mon verre d'alcool... / Je dois faire semblant d'être heureux et faire des textes joyeux / Faire kiffer les gens de 7 à 77 ans / Moi dans la vie je reste seul, indépendant... /T'es obligé d'écouter les couplets / Si t'es pressé j'vais t'faire ton refrain préféré / Je m'étais marié avec le public / Je voulais chanter des problèmes politiques / Aider la vie avec ma musique / C'que tu attends, c'que tu ressens /C'est c'que je milite..." clame-t-il haut et fort dans le titre éponyme. Même s'il tente une nouvelle approche de la musique en s'appropriant le funk, le zouk et le R&B, il s'entoure de Mathieu Chedid aux guitares mais ne trouve plus sa place. Ne reste que sa réputation de fumeur de cannabis séducteur et décalé, invité sur les plateaux télé pour faire marrer les téléspectateurs. L'émission dans laquelle il intervient régulièrement comme chroniqueur fait plus que jamais écho à la phase difficile dans laquelle il se trouve : On ne peut pas plaire à tout le monde.
Et il ne plaira plus à personne lorsqu'après un court passage par la bande originale de "Taxi 3" de Luc Besson et deux apparitions au cinéma ("Gomez et Tavarès", "Le Fleuve"), il soutient le candidat Nicolas Sarkozy en 2007 via son livre "Les grands esprits se rencontrent - Sarkozy et moi, une amitié au service de la France." "L'homme nature", nom de son album de 2006 et de son autobiographie, peut néanmoins compter sur DJ Mosey alias Pierre Sarkozy, pour produire son dernier album ("Peace Maker"). En 2010, l'amant de l'écrivaine Christine Angot, pointe au chômage.
Mis au placard par les médias et son milieu artistique - Virgin a rompu leur contrat après 10 ans de collaboration - suite à son engagement politique et sa condamnation à dix mois de prison pour fraude fiscale, il revient discrètement à la télévision en 2014 dans l'émission Ça fait débat sur la chaîne Numéro 23. Deux ans plus tard, Doc Gynéco rouvre son cabinet et reprend les consultations à l'occasion des vingt ans de la sortie de son premier album, alors réédité avec des inédits. Une tournée française débute à l'Olympia le 25 mai 2016 et s'achève en novembre, probablement suivi d'un nouvel album. La porte du Doc reste ouverte.
Discographie :
2008 : Peace Maker
2006 : Un homme naturel/Doc Gynéco enregistre au quartier
2002 : Solitaire
2001 : Quality Street
1998 : Liaisons dangereuses
1996 : Première consultation
Récompense :
2001 : Victoire de la musique du meilleur album rap/hip hop de l'année pour "Quality Street"
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