Le petit parisien se découvre très tôt une passion pour les États-Unis, et surtout pour le cinéma et le rock'n'roll. Alors qu'il n'a que quatorze ans, il monte premier groupe de rock français : Les Chaussettes Noires. Ils sortent quatre albums sous le label Barclay et connaîtront un énorme succès en France. Claude Moine choisit alors un surnom qui sonne américain et devient Eddy Mitchell en hommage à l'acteur et chanteur Eddie Constantine, dont il est grand admirateur.
À la fin de son service militaire en 1963, Eddy Mitchell décide de commencer une carrière solo et sort alors de nombreux albums sur des airs de rythm and blues. À l'instar de son ami Johnny Hallyday, il popularise la musique américaine dans l'Hexagone, en adaptant en français de nombreuses chansons, dont celles d'Elvis Presley, Chuck Berry et Gene Vincent.
Mais le tournant des années 70 est difficile. Eddy Mitchell a du mal à trouver un style propre, et sort une flopée d'albums au succès moindre. Loin du style yé-yé qui cartonne à l'époque, le jeune rocker doit se contenter d'un public de fidèles pour remplir les salles.
En 1974, un best of des Chaussettes Noires et la sortie simultanée de son album solo Rocking in Nashville lui permettent de connaître enfin le succès espéré.
C'est aussi à partir de cette année qu'il commence à enregistrer ses albums à Nashville, au Tennessee, capitale du rock et de la country (il sera d'ailleurs fait citoyen d'honneur de la ville en 1975). C'est alors un triomphe pour le chanteur, qui en effectuant un retour au rock'n'roll enchaîne des séries de tubes : Pas de Boogie Woogie, Sur la route de Memphis, Il ne rentre pas ce soir, Tu peux préparer le café noir et La Dernière séance.
Dans les années 80-90, Schmoll, comme ses amis le surnomme, adopte un style plus crooner et offre quelques-unes des ses plus belles chansons comme Couleur menthe à l'eau ou La Peau d'une autre. Il se produit aussi régulièrement sur scène, et devient un chanteur incontournable du paysage français.
Sa passion pour le septième art l'a amené naturellement à fréquenter les plateaux de cinéma, et il a joué dans plus d'une trentaine de films depuis ses débuts en 1962. Il présente aussi pendant près de quinze ans la célèbre émission La Dernière Séance. Diffusé à partir de 1982 sur FR3, ce ciné-club est consacré aux films américains qu'il affectionne tant, et c'est aussi l'un des rares programmes à diffuser des films en V.O.
Après plus de cinquante de carrière, il fait ses adieux à la scène lors de son ultime tournée Ma dernière séance en 2011. Eddy Mitchell remonte tout de même sur scène à Bercy en 2014 accompagnés de ses vieux copains de route Jacques Dutronc et Johnny Hallyday pour le spectacle des Vieilles Canailles.
Discographie :
1963 : Voici Eddy... c'était le soldat Mitchell
1963 : Eddy in London
1964 : Panorama
1964 : Toute la ville en parle... Eddy est formidable
1965 : Du rock 'n' roll au rhythm 'n' blues
1966 : Perspective 66
1966 : Seul
1967 : De Londres à Memphis
1968 : 7 Colts pour Schmoll
1969 : Mitchellville
1971 : Rock 'n' Roll
1972 : Zig-zag
1972 : Dieu bénisse le rock'n'roll
1974 : Ketchup électrique
1974 : Rocking in Nashville
1975 : Made in USA
1976 : Sur la route de Memphis
1977 : La Dernière Séance
1978 : Après minuit
1979 : C'est bien fait
1980 : Happy Birthday
1982 : Le Cimetière des éléphants
1984 : Fan Album
1984 : Racines
1986 : Eddy Paris Mitchell
1987 : Mitchell
1989 : Ici Londres
1993 : Rio Grande
1996 : Mr. Eddy
1999 : Les Nouvelles Aventures d'Eddy Mitchell
2003 : Frenchy
2006 : Jambalaya
2009 : Grand écran
2010 : Come Back
2013 : Héros
Filmographie :
1962 : Les Parisiennes, de Jacques Poitrenaud
1962 : Une grosse tête, de Claude de Givray
1963 : Comment réussir en amour, de Michel Boisrond
1963 : Cherchez l'idole, de Michel Boisrond
1980 : Je vais craquer de François Leterrier
1981 : Coup de torchon, de Bertrand Tavernier
1983 : Attention ! Une femme peut en cacher une autre, de Georges Lautner
1984 : Ronde de nuit, de Jean-Claude Missiaen
1983 : À mort l'arbitre, de Jean-Pierre Mocky
1984 : Frankenstein 90, d'Alain Jessua
1986 : La Galette du roi, de Jean-Michel Ribes
1986 : Autour de minuit, de Bertrand Tavernier
1989 : Un père et passe, de Sébastien Grall
1990 : Promotion canapé, de Didier Kaminka
1991 : Jusqu'au bout du monde de Wim Wenders
1991 : La Totale ! de Claude Zidi
1992 : Ville à vendre, de Jean-Pierre Mocky
1994 : La Cité de la peur, d'Alain Berberian
1995 : Le bonheur est dans le pré, d'Étienne Chatiliez
1998 : Cuisine américaine, de Jean-Yves Pitoun
2000 : Kitchendales, téléfilm de Chantal Lauby
2001 : Tanguy, d'Étienne Chatiliez
2003 : Lovely Rita, sainte patronne des cas désespérés, de Stéphane Clavier
2003 : Les Clefs de bagnole, de Laurent Baffie
2006 : Un printemps à Paris, de Jacques Bral
2007 : Big City, de Djamel Bensalah
2009 : Bambou, de Didier Bourdon
2011 : Au bistro du coin, de Charles Nemes
2012 : L'Oncle Charles d'Etienne Chatiliez
2012 : Populaire de Régis Roinsard
2013 : Les Petits Princes de Vianney Lebasque
2013 : Grand Départ de Nicolas Mercier
2013 : Salaud, on t'aime de Claude Lelouch
Récompenses :
1992 : Victoire de la musique du concert de l'année pour Eddy Mitchell au Casino de Paris
1994: Victoire de la musique du meilleur album de l'année pour Rio Grande
1995: Victoire de la musique du concert de l'année
996 : César du meilleur acteur dans un second rôle pour Le bonheur est dans le pré d'Étienne Chatiliez
1997: Victoire de la musique du meilleur album de l'année pour Mr. Eddy
2011: Victoire de la musique du concert de l'année pour Ma dernière séance
© Abaca, Reynaud Julien/APS-Medias
Eddy Mitchell alias Schmoll
Eddy Mitchell, de son vrai nom Claude Moine, a été surnommé Schmoll par ses proches, puis par son public. En 2010, il expliquait les origine de ce surnom au Parisien : "Quand j'étais môme, j'étais grand. J'appelais tout le monde petit, en anglais cela faisait 'small' et cela a été déformé. Mais surtout, il y a une amie de religion juive, très proche, qui faisait les marchés. Elle m'appelait 'schmock' parce que je faisais tout le temps le con. Je devais être un peu idiot. 'Schmock', cela veut dire idiot, crétin. Et cela a été déformé en Schmoll."
Eddy Mitchell lors du 9e Festival Lumière à Lyon, le 14 octobre 2017.
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