Né le 20 janvier 1920 à Rimini en région Emilie-Romagne, il est issu d'une famille bourgeoise. Federico Fellini débute sa carrière en tant que journaliste. Rapidement, il s'essaye à l'écriture de scenarii. Il rencontre et épouse une jeune actrice, Giulietta Masina, en 1943.
En 1945, il coécrit le scénario de "Rome, Ville ouverte" pour un autre réalisateur de poids, Roberto Rossellini, puis celui de "Sans pitié" pour Alberto Lattuada. Trois ans plus tard, il collabore de nouveau avec Rossellini sur le scénario du film à sketches, "Amore".
En 1952, Fellini réalise son premier long-métrage, "Le Cheik blanc". C'est en 1954 qu'il se fait connaître avec "La Strada", un drame social sublime sur le petit peuple italien, avec Anthony Quinn et Giulietta Masina, son épouse, pour lequel il reçoit l'Oscar du Meilleur film étranger.
Fellini devient dès lors l'une des figures mythiques du néoréalisme italien. En 1960, il reçoit la Palme d'or pour "La Dolce Vita", son chef-d'oeuvre. Porté par Marcello Mastroianni, le film qui suit le parcours d'un journaliste désabusé par le monde, fait scandale. Fellini révèle également la plus suédoise des muses italiennes, Anita Ekberg, divine et mémorable dans son bain dans la fontaine de Trévi... Deux ans plus tard, il retrouve Mastroianni pour "Huit et demi", un film fantasmagorique sur les notions de création et de désir. Très vite, Fellini sculpte l'image de Marcello, l'acteur italien plein de majesté et d'élégance, parfois fripon, surtout anxieux. Thème évoqué dans "Huit et demi". Dans "Casanova de Fellini" (1976), il démystifie le célèbre séducteur, puis "La Cité des Femmes" (1979) et "Ginger et Fred" (1985), une satire où il s'inspire des deux acteurs Ginger Rogers et de Fred Astaire, pour laquelle il met en scène Marcello Mastroianni et Giulietta Masina.
L'oeuvre Fellinienne reste monumentale, le réalisateur demeure un artiste visionnaire, aspirant à briser les codes classiques du vieux cinéma. Le foisonnement des matières et des couleurs, ainsi que le chaos visuel que peuvent inspirer les films de Federico n'en sont pas moins une mise en valeur du propos tenu par le réalisateur, souvent réaliste ou philosophique sur les rapports entre les hommes et les femmes, la société de son époque et la nostalgie.
En 1990, il signe son dernier film, "La voce della luna". Trois ans plus tard, les Oscars lui décernent une statuette pour l'ensemble de sa carrière, des mains de Sophia Loren et Marcello Mastroianni, deux de ses acteurs fétiches. Le réalisateur déclare avec sa malice caractéristique : "Je ne m'y attendais pas... Ou peut-être que si..." Il rend également un hommage vibrant à son épouse Giulietta, qui restera l'amour de sa vie et éternelle Gelsomina de la "Strada".
A la retraite mais au sommet d'une carrière quasiment sans faux-pas, Federico Fellini rend son dernier souffle à Rome, le 31 octobre 1993.
Le réalisateur Rob Marshall tente de rendre hommage au réalisateur et au film "Huit et demi" avec "Nine", sorti en 2009, mis en scène sous forme de comédie musicale. Le résultat ne fut pas à la hauteur de l'attente du public...
Filmographie :
1990 : La voce della luna (parfois intitulé La Voix de la lune)
1987 : Intervista
1985 : Ginger et Fred (Ginger e Fred)
1983 : Et vogue le navire... (E la nave va...)
1980 : La Cité des femmes (La città delle donne)
1979 : Répétition d'orchestre (Prova d'orchestra)
1976 : Le Casanova de Fellini (Il Casanova di Federico Fellini)
1973 : Amarcord
1972 : Fellini Roma (Roma)
1971 : Les Clowns (I clowns)
1969 : Bloc-notes d'un cinéaste (Block-notes di un regista), documentaire TV
1969 : Satyricon (Fellini Satyricon)
1965 : Juliette des esprits (Giulietta degli spiriti)
1963 : Huit et demi (Otto e mezzo)
1960 : La dolce vita, (parfois intitulé La Douceur de vivre)
1957 : Les Nuits de Cabiria (Le notti di Cabiria)
1954 : La strada
1953 : Les Vitelloni ou Les Inutiles (I vitelloni)
1952 : Le Cheik blanc ou Courrier du coeur (Lo sceicco bianco)
1950 : Les Feux du music-hall (Luci del varietà) coréalisation avec Alberto Lattuada
Récompenses :
1993 : Oscar d'honneur
1985 : Lion d'or d'honneur de la Mostra de Venise
1985 : Lion d'or d'honneur de la Mostra de Venise
1978 : BAFTA du meilleur décor pour Casanova
1975 : Oscar du meilleur film étranger pour Amarcord
1964 : Oscar du meilleur film étranger pour Huit et demi
1960 : Palme d'or du 13e Festival de Cannes pour La Dolce Vita
1958 : Oscar du meilleur film étranger pour Les Nuits de Cabiria
1957 : Oscar du meilleur film étranger pour La Strada
1954 : Lion d'argent de la Mostra de Venis pour La Strada
1953 : Lion d'argent de la Mostra de Venise pour Les Vitelloni
© Sipa, DALMAS
Le moins intellectuel : "La Dolce Vita" de Federico Fellini (1960)
En 1960, "La Dolce Vita" est devenu pour Federico Fellini un vrai cauchemar... Après la projection, les téléspectateurs sont outrés par l'image d'Anita Ekberg se baignant dans la fontaine de Trevi et du manque d'intelligence du scénario... Le réalisateur aura droit à des insultes et se fera même cracher à la figure. Néanmoins le film s'en sort avec la Palme d'or. Federico Fellini pendant le tournage d'une scène de "La Dolce Vita" en 1960.
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