Femi Kuti
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Celui que l'on surnomme le "Prince de l'Afrobeat" n'a pas seulement repris le flambeau de son père Fela Kuti - qui demeurera ad vitam aeternam le Roi incontesté du genre. Il a fait revivre sa musique, la revisitant au gré d'influences plus modernes pour la porter aux oreilles de toute une nouvelle génération autour du globe.
Olufela
Olufemi
Anikulapo
Kuti,
de
son
nom
complet,
est
le
premier
né,
du
premier
des
vingt-huit
mariages,
du
grand
Fela.
Il
voit
le
jour
le
16
juin
1962
à
Londres
mais
grandit
dans
la
capitale
nigériane
de
Lagos.
Son
père,
qui
enflamme
bientôt
le
monde
avec
son
afrobeat,
lui
transmet
sa
passion
pour
la
musique
et
lui
apprend
à
jouer
de
son
instrument
fétiche,
le
saxophone,
dès
le
plus
jeune
âge.
Par
ailleurs
ultra-politisé,
en
tant
que
figure
prééminente
de
l'opposition
au
gouvernement
militaire
du
pays,
il
lui
donne
le
choix
à
l'adolescence
soit
de
rester
vivre
auprès
de
sa
mère,
Remi,
soit
de
le
rejoindre
dans
la
communauté
indépendante
qu'il
a
baptisée
la
"République
de
Kalakuta".
Bien
que
celle-ci
soit
prise
pour
cible
en
1977
par
l'armée
nigériane,
lors
d'un
violent
raid
qui
voit
sa
grand-mère
assassinée
par
défenestration
à
78
ans,
le
jeune
Femi
Kuti
choisit
de
rester
auprès
de
son
père.
Pourtant
terrorisé,
il
admire
déjà
le
courage
de
l'homme
qui,
par
geste
de
protestation,
organise
les
funérailles
de
sa
mère
devant
le
palais
présidentiel,
et
n'arrêtera
jamais
de
dénoncer
la
dictature
militaire
au
Nigéria.
Femi
devient
ainsi
l'un
des
plus
fidèles
disciples
de
Fela,
abandonnant
ses
études
pour
se
consacrer
entièrement
à
la
musique.
Après
un
apprentissage
rigoureux,
le
jeune
homme
entre
à
17
ans
dans
les
rangs
de
l'Africa
70,
en
tant
que
saxophoniste,
et
commence
ainsi
à
suivre
son
père
en
tournée.
Étant
donné
ses
positions
politiques,
Fela
Kuti
fera
l'objet
de
nombreuses
arrestations.
Et
ce
notamment
au
milieu
des
années
1980,
forçant
son
premier
héritier
à
prendre
la
relève
de
ses
activités
:
le
management
de
son
club,
le
célèbre
Shrine
à
Lagos,
mais
aussi
la
tête
de
son
groupe,
depuis
renommé
Egypt
80.
"The
show
must
go
on",
comme
on
dit,
et
lorsque
Fela
se
voit
arrêté
juste
avant
d'embarquer
pour
un
concert
aux
États-Unis,
le
fils
prodige
est
encore
là
pour
le
remplacer.
Même
si
cette
fois
l'enjeu
est
de
taille
:
il
s'agit
de
monter,
à
tout
juste
23
ans,
sur
les
devants
de
la
scène
du
Hollywood
Bowl
à
Los
Angeles.
Le
public,
d'abord
déçu,
forcément,
est
finalement
conquis
par
la
progéniture
qui
montre
déjà
un
charisme
et
un
talent
de
toute
évidence
hérités
de
son
père.
Une
fois
le
Roi
de
l'afrobeat
libéré,
Femi
Kuti
lui
rend
néanmoins
le
flambeau.
Il
s'émancipe,
même,
formant
dès
1986
son
propre
groupe
dénommé
Positive
Force,
avec
un
ami
d'enfance
et
deux
de
ses
soeurs,
les
danseuses
Sola
et
Yeni.
Une
décision
qui
ne
manque
pas
d'exacerber
des
tensions
déjà
palpables
entre
le
père
et
le
fils,
nées
principalement
de
leurs
modes
de
vie
bien
différents
-
l'un
succombant
aux
excès
tandis
que
l'autre
préférant
rester
sobre,
et
monogame...
Les
deux
ne
s'adresseront
plus
la
parole
pendant
cinq
ans,
jusqu'à
finalement
se
croiser
par
hasard
dans
un
club
de
Lagos.
Une
fois
l'eau
coulée
sous
les
ponts,
Femi
Kuti
dira
dans
une
interview
auprès
de
l'hebdomadaire
canadien
Maclean's
:
"Je
lui
ressemble,
je
danse
comme
lui,
je
parle
même
comme
lui
parfois.
Je
ne
nierai
jamais
le
fait
que
je
suis
son
fils."
S'il
se
heurte
d'abord
à
la
réticence
des
critiques,
accusé
de
vouloir
copier
son
père
en
profitant
de
son
nom,
Femi
Kuti
ne
tarde
pas
à
se
frayer
son
propre
chemin
dans
l'industrie
musicale.
Remarqué
par
un
producteur,
il
enregistre
un
premier
album
intitulé
"No
Cause
for
Alarm"
en
1987.
Celui-ci
lui
permet
déjà
d'effectuer
quelques
scènes,
à
travers
le
continent
africain
bien
sûr,
mais
aussi
en
France
et
notamment
au
célèbre
club
de
jazz
New
Morning
à
Paris.
Son
deuxième
opus,
titré
à
son
nom
en
1994,
le
fait
ensuite
accéder
aux
États-Unis.
Mais
c'est
avec
"Shoki
Shoki",
en
1998,
que
le
chanteur
et
musicien
nigérian
fait
un
véritable
carton
sur
la
scène
internationale.
Son
père
ne
vivra
pas
pour
assister
à
ce
grand
...
Elle est sans doute là, la recette du succès mondial de "Shoki Shoki". Porté par des titres comme Beng Beng Beng et Sorry Sorry, l'album mélange les genres avec brio, de l'afrobeat au jazz, en passant par la funk, la dance, et même le hip hop. Ce qui n'empêche pas celui que l'on adoube dès lors "Prince de l'Afrobeat", reconnaissant au passage son immense talent de saxophoniste, d'aborder des sujets politiques qui lui sont chers... Comme sur le titre Blackman Know Yourself. Ou dans la création en 1988 du "Mouvement contre un deuxième esclavage", MASS ("Movement Against Second Slavery"). Si ce dernier rappelle le "Mouvement du Peuple" de Fela Kuti, son fils ne veut pas d'un parti politique mais plutôt d'une simple organisation, déclarant à The Independent : "Je ne veux pas le pouvoir. Je me fiche de qui est au pouvoir, tant qu'ils fournissent de l'électricité, du pétrole, de l'eau."
Après avoir par ailleurs rouvert le club mythique de son père, renommé New Africa Shrine en 2000, Femi Kuti revient dans les bacs l'année suivante avec "Fight to Win". Effort encore de modernisation de l'afrobeat, avec notamment des participations des rappeurs Mos Def (Do Your Best) et Common (Missing Link), ce dernier comprend un titre très personnel, 97, évoquant les tragédies familiales vécues cette année-là - la mort de son père, bien sûr, mais aussi quelques mois plus tard celle de sa soeur Sola, atteinte d'un cancer. En 2002, c'est sa mère qui succombe à son tour à une longue maladie alors qu'elle n'avait que 60 ans. L'aîné du clan Kuti poursuit néanmoins sa carrière musicale, revenant aux sources avec un "Live at the Shrine" publié deux ans plus tard, puis tournant la page avec "Day by Day" en 2010.
Cette année-là, Femi Kuti enchaîne les projets avec tant de frénésie qu'il devra faire un tour à l'hôpital pour épuisement : il célèbre les 10 ans de la réouverture du Shrine - qui tient bon malgré les tentatives de fermeture par les autorités -, participe à la cérémonie d'ouverture de la Coupe du Monde de Football à Johannesburg, s'envole à New York pour assister à la comédie musicale de Broadway dédiée à son père, Fela!, et dévoile son sixième album, "Africa for Africa". Ce dernier lui permet d'effectuer une nouvelle tournée internationale, d'obtenir une place à Bercy en première partie des Red Hot Chili Peppers, et de décrocher une prestigieuse nomination aux Grammy Awards. L'artiste nigérian aura bientôt droit à une deuxième, pour son "No Place for My Dream" présenté en 2013.
Deux ans plus tard, la cinquantaine entamée et déjà plus de trente ans de carrière derrière lui, Femi Kuti monte pour la première fois sur scène avec son petit frère Seun, qui s'est entre-temps occupé de reprendre la tête de l'Egypt 80. Un concert exceptionnel organisé à Lagos, démontrant, une fois de plus, que l'héritage du Roi de l'afrobeat est entre de bonnes mains.
Discographie :
2013 : No Place for My Dream
2010 : Africa for Africa
2008 : Day by Day
2001 : Fight to Win
1998 : Shoki Shoki
1994 : Femi Kuti
1987 : No Cause for Alarm