Freda Josephine McDonald

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Freda Josephine McDonald©Abaca, Photoshot/ABACA

Comme toutes les grandes légendes de ce siècle, la vie de Josephine Baker est teintée de légendes, de rumeurs et de mythologie.
La future étoile du music-hall est née Freda Josephine McDonald, de Carrie McDonald, chanteuse noire-amérindienne et d'Eddie Carson, père supposé, un musicien de rue. La fillette commence sa vie dans la misère la plus profonde.
Quasiment abandonnée par son père, elle doit subvenir aux besoins de sa mère alors remariée, ainsi que de ses nouveaux frères et soeurs. Elle commence, comme beaucoup de petites filles de sa condition à cette époque des ménages dans des foyers blancs aisés. Entre tâches ingrates, mauvais traitements et racisme quotidien, rien ne prédestinait cette fillette à la vie d'artiste adulée.
Très vite, elle commence à parcourir les rues de sa ville natale pour rechercher de la nourriture et échapper à la froideur du taudis familial. Josephine a déjà un caractère affable, résolument positif et se montre battante. L'art et l'expression corporelle l'intéressent et la jeune fille commence à entonner des airs connus sur les trottoirs et à danser, encore modestement, pour qui veut bien la regarder.
Elle est alors repérée par une troupe de danseurs de rue qui désirent en faire le clou du spectacle, devant les théâtres. Le succès commence à poindre et Joséphine se décide : elle part tenter sa chance sur les mythiques scènes de Broadway, à New York.
Grâce à un spectacle plutôt léger de music-hall, une héritière mondaine repère la jeune Joséphine alors âgée de 17 ans et lui propose de l'emmener vers la destination rêvée de l'époque : Paris. Elle accepte sans hésiter, avant tout pour en finir avec la misère et surtout pour échapper à la ségrégation qui ne fait qu'enfler en Amérique. Joséphine espère trouver sur le vieux continent la paix, la tolérance et un travail qui lui correspond enfin.
Elle ne trouvera hélas pas moins de racisme ou de préjugés en France, mais avec une infinie intelligence elle saura apprivoiser ce pays et le public qui vient la voir, toujours plus grand. Elle essaie par tous les moyens de les faire rire, d'amener une irrévérence dans la manière de donner à cette audience ce qu'elle attend. Elle jouera alors dans la "Revue Nègre" à partir de 1927, au Théâtre des Champs Elysées.
C'est alors que le mythe Baker est lancé : elle effectue un numéro dansé et chanté où elle échauffaude une chorégraphie bien à elle, se contortionne, s'amuse avec le Charleston, la danse à la mode. Joséphine Baker intégrera à sa chorégraphie une scénographie particulière et ornera surtout sa taille de la légendaire ceinture de bananes pour accompagner ses mouvements de hanches chaloupés. Elle sait se moquer des préjugés qu'on lui porte très souvent, des préjugés réducteurs.
Joséphine Baker parvient à attirer la fascination des avant-gardistes et surréalistes de l'époque, Van Dongen, le photographe Man Ray, Colette... Tous regardent cette étoile du music-hall filer devant leurs yeux, les troublant par sa modernité et sa force de caractère.
Déjà très engagée pour la cause des noirs dans son pays, elle n'hésite pas à s'exprimer sur les violences qui ne font qu'amplifier en Amérique. Elle fut elle-même témoin des violentes émeutes raciales de 1917-1919, qui ont ensanglanté son pays.
Toujours en 1927, Joséphine Baker tient les rênes de la revue des Folies Bergères aux ... côtés d'un fameux léopard, numéro devenu légendaire. En 1928, son propre club "Chez Joséphine" ouvre et Henri Varna l'engagera en 1931 pour la revue de son théâtre : le Casino de Paris.
Cette année-là sort la chanson la plus connue de Baker, J'ai deux amours, écrite et composée par Vincent Scotto. Cette chanson reconnaissable entre toutes, touche par la légèreté de ses paroles, la nostalgie qui émane de la mélodie, rappellant un Paris bientôt disparu.
Même si tout semble sourire à la reine des revues, le cinéma ne lui ouvre que péniblement les bras. A part des apparitions chez Marc Allégret, des rôles de meneuse de revue, Joséphine Baker n'aura jamais obtenu de rôle consistant et suffisamment intéressant pour une artiste de son calibre.
En 1937, elle devient finalement française après avoir - en partie - fait une croix sur sa patrie d'origine, peu chaleureuse envers elle et la vie qu'elle a choisi de mener en France. Elle épouse Jean Lion, un français également. Sitôt devenue citoyenne de l'Hexagone, elle décide de s'engager en secret dans la Résistance pendant la guerre. Elle endossera le rôle d'agent du contre-espionnage, renseigne les services secrets de la France libre, allant jusqu'en Afrique du Nord.
Sa lutte contre le racisme restera à jamais sa cause première. Entre quatre mariages, elle aura également adopté douze enfants, tous venus de pays différents, ce qui en fait le symbole absolu de sa lutte contre les différences. Elle fait alors l'acquisition d'un château dans le département du Périgord, le fameux château des Milandes, toujours accessible au public de nos jours.

Le ciel éclatant de la star s'assombrit dès les années 60 : Joséphine Baker est criblée de dettes. Sa situation a touché la plupart des icônes de l'époque comme Brigitte Bardot, qui avait utilisé la télévision pour organiser un appel aux dons afin de sauver le domaine de Baker et assurer une subsistance à sa grande famille. Malgré tout, le domaine sera vendu pour éponger les déficits.
Elle trouve du réconfort auprès de sa grande amie la princesse Grace, qui mettra à la disposition de Josephine et des enfants un appartement à Monaco. En 1975, elle remontera une fois sur scène à Bobino dans son habit de meneuse de revue, un peu pour raviver son aura de star, surtout pour gagner de l'argent.
Ruinée et épuisée, cette étoile du Missouri succombe à une attaque cérébrale en plein retour. Le théâtre Bobino paiera les frais d'obsèques qui auront permis à des milliers de personnes de lui rendre hommage.
Joséphine Baker est enterrée sur le Rocher monégasque, après une grande cérémonie soutenue par l'Armée Française. Ses enfants veillent aujourd'hui sur son héritage et sa mémoire.
Filmographie :

1973 : Acht nach 8 (Série TV)
1954 : An jedem Finger zehn, d'Erik Ode
1945 : Fausse alerte, de Jacques de Baroncelli
1940 : Moulin Rouge, d'André Hugon et Yves Mirande
1935 : Princesse Tam-Tam, d'Edmond T.Gréville
1934 : Zouzou, de Marc Allégret
1929 : La folie du jour, de Joe Francis
1927 : La sirène des tropiques, de Mario Nalpas et Henri Etiévant
1927 : La revue des revues, de Joe Francis
1927 : Die Frauen von Folies Bergères, de Joe Francis et Max Obal

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