Henri-Georges Clouzot
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Surnommé le "Hitchcock français" pour sa maîtrise du cinéma policier, dont il s'est fait le spécialiste dans les années 1950, Henri-Georges Clouzot a oscillé dans sa carrière entre humanisme et cruauté, à l'image de sa personnalité. En effet, jugé tyrannique sur ses tournages, poussant Brigitte Bardot jusqu'à une tentative de suicide, il n'empêche pas moins qu'il fût multi-récompensé pour son oeuvre mémorable.
C'est
une
erreur
de
parcours
qui
le
mènera
au
cinéma.
Refusé
à
L'Ecole
Navale
de
Brest
pour
sa
myopie,
il
se
dirige,
poussé
par
ses
parents,
vers
des
études
de
droit
et
Sciences-Po
pour
embrasser
une
carrière
de
journaliste.
Rédacteur
à
Paris-Midi,
il
bifurque
finalement
vers
tout
autre
chose
en
entrant
à
la
maison
Osson,
au
sein
de
laquelle
il
va
signer
des
adaptations,
gérer
des
découpages
et
s'occuper
des
dialogues,
notamment
pour
Jacques
de
Baroncelli,
Carmine
Gallone
et
Viktor
Tourjansky.
Il
supervise
ensuite
les
versions
françaises
des
opérettes
allemandes,
portant
sa
casquette
d'assistant-réalisateur
entre
les
deux
pays.
Le
pied
à
l'étrier,
Clouzot
profite
des
débuts
de
la
guerre
et
de
l'absence
de
grands
réalisateurs
de
l'époque
(Jean
Renoir,
Julien
Duvivier,
René
Clair...)
exilés
aux
Etats-Unis,
pour
passer
derrière
la
caméra.
Cette
première
tentative
donnera
"L'Assassin
habite
au
21"
(1942).
Dans
cette
comédie
policière,
tournée
pendant
l'Occupation
pour
le
compte
de
la
société
Continental-Films
créée
par
Joseph
Goebbels,
le
cinéaste
y
reforme
le
couple
Pierre
Fresnay/
Suzy
Delair,
qu'il
avait
vu
joués
dans
"Le
Dernier
des
six",
de
Georges
Lacombe,
scénario
qu'il
avait
écrit
l'année
précédente.
Adapté
d'un
roman
à
succès
de
l'écrivain
belge
Stanislas-André
Steeman,
le
film
s'impose
comme
un
savoureux
Cluedo,
une
enquête
jubilatoire
à
la
recherche
d'un
assassin
qui
laisse
sur
ses
victimes
une
ironique
signature
:
Monsieur
Durand.
Tout
le
Paris
s'affole,
et
surtout
les
clients
de
la
pension
Mimosas,
qui
voient
débarquer
l'inspecteur
Wenceslas
Wens
(Pierre
Fresnay),
certain
que
le
suspect
se
cache
entre
ses
quatre
murs.
Après
ce
coup
de
maître,
le
natif
de
Niort
adapte
en
1943
un
fait
divers
survenu
à
Tulle
dans
les
années
1920
avec
"Le
Corbeau".
Mais
dans
ce
climat
d'Occupation
allemande,
la
noirceur
du
film
traitant
du
phénomène
de
délation
qui
va
contaminer
un
petit
village
français
passe
très
mal.
S'en
suit
alors
une
période
purgatoire
pour
le
cinéaste,
qui
connaît
des
déboires
judiciaires
à
la
Libération,
le
Comité
de
moralisation
du
cinéma
lui
ayant
obtenu
une
période
d'interdiction
de
filmer.
Interdit
jusqu'en
1947,
"Le
Corbeau",
bien
que
détesté
des
deux
camps
-
Alfred
Greven
de
la
Continental
Film
détruira
les
décors
avant
la
fin
du
tournage
-
apporte
une
notoriété
non
négligeable
à
Clouzot,
qui
s'est
entre
temps
consolé
en
écrivant
quatre
pièces
de
théâtre.
Violemment
défendu
par
des
professionnels
du
cinéma
français
tels
que
le
réalisateur
Jacques
Becker,
les
scénaristes
Pierre
Bost
et
Henri
Jeanson,
ce
dernier
écrivant
un
texte
corrosif
baptisé
"Cocos
contre
Corbeau",
dans
lequel
il
défendait
le
film
qu'il
comparait
à
Zola
et
Mirabeau,
Clouzot
peut
repasser
derrière
la
caméra
en
1947
avec
le
film
policier
"Quai
des
Orfèvres".
Pour
les
besoins
de
cette
énième
adaptation
d'un
roman
de
Stanislas-André
Steeman
après
"Le
Dernier
des
six"
et
"L'Assassin
habite
au
21",
le
réalisateur
passe
un
mois
dans
les
bureaux
de
la
Police
Judiciaire.
Il
couchera
la
trame
du
film
rien
qu'à
l'aide
de
sa
mémoire
du
livre,
n'ouvrant
plus
aucune
page
dès
lors.
Il
offre
dans
cette
peinture
de
moeurs,
jeu
de
piste
fabuleux
en
hommage
aux
petites
gens
de
cabaret,
le
dernier
rôle
de
Suzy
Delair,
danseuse
de
music-hall
qui
en
a
sous
le
manteau.
Réputé
sadique
sur
ses
tournages,
Georges
Clouzot
malmène
ensuite
la
jeune
actrice
Cécile
Aubry
dans
son
film
"Manon"
(1949),
film
d'amour
dans
le
climat
trouble
de
la
fin
de
l'Occupation
transposé
du
roman
"L'Histoire
du
Chevalier
et
des
Grieux"
de
Manon
Lescaut.
Cette
année-là,
le
réalisateur
s'adonne
à
un
film
à
sketches,
"Retour
à
la
vie",
aux
côtés
d'André
Cayatte,
Georges
Lampin
et
Jean
Dréville.
Lui
qui
a
fait
de
la
machination
son
thème
privilégié,
passe
à
tout
autre
chose
en
1953
avec
"Miquette
et
sa
mère",
une
comédie
vaudevillesque
en
costumes,
loin
du
monde
sombre
et
ambigu
qu'il
s'amuse
à
dépeindre
habituellement
dans
son
oeuvre.
Nouveau
coup
de
maître
en
1953
avec
"Le
Salaire
de
la
peur",
rare
film
à
avoir
été
récompensé
à
la
fois
d'une
Palme
d'or
(appelé
Grand
Prix
à
l'époque)
et
d'un
Ours
d'or,
Clouzot
impose
ici
Yves
Montand
comme
un
acteur
solide,
lui
qui
n'était
acclamé
alors
uniquement
dans
le
domaine
musical.
C'est
un
voyage
de
noce
au
Brésil
avec
l'actrice
Véra
Clouzot
qui
lui
inspirera
...
Deux ans plus tard, il fait de son épouse et de Simone Signoret, des femmes "Diaboliques" (1955), responsables du meurtre du mari (Paul Meurisse) de Christina (Véra Clouzot), directeur tyrannique d'un pensionnat pour garçon, qui lui mène la vie dure en s'affichant avec sa maîtresse Nicole Horner (Simone Signoret). Les deux femmes vont se liguer contre lui à leurs risques et périls. Adapté d'un roman de Boileau et Narcejac, Clouzot propose une nouvelle étude de la veulerie humaine. À noter que parmi les élèves du pensionnat, les cinéphiles les plus avertis auront pu remarquer la présence d'un certain Johnny Hallyday, qui fait là sa première apparition au cinéma.
Aussi à l'aise dans la fiction que dans le documentaire, il essaye avec "Le Mystère Picasso", d'en savoir davantage sur le peintre. Ne voulant à l'origine n'en faire qu'un court-métrage, lui qui a été marqué dès l'âge de 20 ans par les oeuvres du Minotaure en a décidé autrement lorsqu'il s'est retrouvé face au peintre. Lauréat du Grand Prix au Festival de Cannes, le documentaire a la particularité de ne jamais montrer Picasso mais son trait à l'envers de la Toile.
La suite de sa carrière ne sera constitué que d'échecs et de scandales, à l'image de ses débuts dans le milieu. Co-produit via sa société Vera Productions, le film d'espionnage "Les Espions" (1957) court à sa perte. Ce n'est pas mieux avec le film de procès "La Vérité", en 1960, dans lequel Brigitte Bardot incarne une fille jugée facile, accusée du meurtre de l'un de ses amants. Désirant avec de rôle dramatique, casser- en trois long mois de tournage - le mythe Bardot, il va plutôt réussir à briser l'actrice, qui fera une tentative de suicide peu de temps avant la sortie du film qui, sûrement aidé par les unes de la presse à scandale qui mettait le doigt sur les fortes ressemblances entre les personnages du film et la réalité, remporte l'Oscar du meilleur film étranger. Paul Meurisse déclarera après le film : "Je ne tournerai plus avec Clouzot. C'est un monstre.".
Dans les années 1960, après avoir abandonné la réalisation de sa grande oeuvre que devrait être "L'Enfer", qui sera finalement repris par Claude Chabrol en 1994, il tourne une série de cinq films pour la télévision sur le travail d'Herbert von Karajan. Dépassé par l'émergence de la Nouvelle Vague qui démodait son cinéma dit classique, il réalise son dernier film en 1968, "La Prisonnière".
Terrassé par une crise cardiaque le 12 janvier 1977 dans le 17ème arrondissement de Paris, Henri-Georges Clouzot aura marqué le cinéma d'après-guerre par son oeuvre noire et réaliste dans laquelle il décrivait mieux que quiconque l'ambigüité morale de l'âme humaine. Encore aujourd'hui, le cinéaste est comparé à son alter ego anglais, Alfred Hitchcock, s'amusant comme lui donner des sueurs froides à son public.
Filmographie :
1968 : La Prisonnière
1967 : Grands chefs d'orchestre
1960 : La Vérité
1957 : Les Espions
1956 : Le Mystère Picasso
1955 : Les Diaboliques
1953 : Le Salaire de la peur
1950 : Miquette et sa mère
1949 : Retour à la vie
1949 : Manon
1947 : Quai des Orfèvres
1943 : Le Corbeau
1942 : L'assassin habite au 21
Récompenses :
1960 : Meilleur réalisateur au Grand prix du cinéma français pour La Vérité
1956 : Prix du Jury au Festival de Cannes pour Le Mystère Picasso
1955 : Prix Edgar-Allan-Poe du meilleur film étranger pour Les Diaboliques
1955 : Prix Louis-Delluc pour Les Diaboliques
1953 : BAFTA du meilleur film pour Le Salaire de la peur
1953 : Prix Méliès pour Le Salaire de la peur
1953 : Grand prix au Festival de Cannes pour Le Salaire de la peur
1953 : Ours d'or au Festival de Berlin pour Le Salaire de la peur
1949 : Prix Méliès pour Manon
1949 : Lion d'or à la Mostra de Venise pour Manon
1947 : Meilleur réalisateur à la Mostra de Venise pour Quai des Orfèvres
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