Il s'exerce au piano et au violon dans l'appartement familial situé au 67 rue de Provence, dans le 9ème arrondissement de Paris. Durant les années lycées, le garçon fréquente le Golf-Drouot, première discothèque rock de la capitale. C'est là qu'il fait la connaissance de Johnny Hallyday et Eddy Mitchell. Profitant de la maladie de Bouillaud, qui le cloue au lit pendant des mois, il apprend la guitare, histoire d'être en phase avec l'époque.
Jacques Dutronc participe au début de l'ère yéyé en tant que guitariste dans les groupes El Toro et les Cyclones, puis Fantômes, pour qui il compose Fort Chabrol en 1960. Le morceau deviendra Le Temps de l'amour, un des premiers hits chantés par Françoise Hardy. Jacques Wolfsohn, découvreur de Johnny Hallyday et Françoise Hardy, propose à Jacques Lanzmann, alors directeur du magazine Lui et romancier, d'écrire des chansons. Le parolier propose au jeune chanteur Benjamin une première chanson, Cheveux longs, qui ne rencontre pas le succès. Jacques Lanzmann lui propose alors un deuxième titre, en vain. Le texte est finalement confié à Jacques Dutronc, qui semble avoir le ton et la musique qui conviennent le mieux. Baptisé Et moi, et moi, et moi, le morceau est le premier tube signé Jacques Dutronc et le début d'une longue et fructueuse aventure entre le chanteur et le parolier.
Après ce gros tube de l'été 1966, Dutronc réitère le succès avec d'autres chansons. Mini, mini, mini, en particulier, mais aussi Les gens sont fous et J'ai mis un tigre dans ma guitare (plus de 300 000 exemplaires vendus). La même année, son premier album, sorti chez Vogue, est un succès et devient disque d'or en atteignant le million d'exemplaires vendus. Les tubes continuent de pleuvoir : Les Plays-Boys, Les Cactus, J'aime les filles, L'Idole, Le plus difficile... En 1968, sa chanson Il est cinq heures, Paris s'éveille est un de ses plus grands succès. Elle atteindra les sommets des hit-parades de l'époque, non seulement en France, mais aussi en Belgique (n°2) et en Hollande (n°3).
Au début des années 70, Jacques Dutronc fait ses débuts au cinéma devant la caméra de son ami et ex-photographe de Salut les copains, Jean-Marie Périer. Antoine et Sébastien, tourné dans le Bordelais, marque ainsi les débuts de l'acteur Jacques Dutronc. Suivra une longue carrière aussi importante que celle de chanteur. Le Parisien tournera avec les plus grands cinéastes, d'Andrzej Żuławski à Jean-Luc Godard, de Barbet Schroeder à Maurice Pialat, lequel lui permet de décrocher un César grâce au film Van Gogh (1991).
Son dernier disque en date, Madame l'existence (2003), marque les retrouvailles du chanteur avec le parolier Jacques Lanzmann. Malgré une promotion réduite à peau de chagrin, l'album se vend bien et devient disque d'or avec plus de 100 000 exemplaires écoulés. En novembre 2014, Jacques Dutronc retrouve ses vieux copains Johnny Hallyday et Eddy Mitchell le temps de la tournée Vieilles Canailles.
Discographie :
1966 : Et moi, et moi, et moi (Vogue)
1968 : Il est cinq heures (Vogue)
1969 : L'Opportuniste (Vogue)
1970 : L'Aventurier (Vogue)
1971 : Jacques Dutronc (Vogue)
1972 : Jacques Dutronc (Vogue)
1975 : Jacques Dutronc (Vogue)
1980 : Guerre et pets (Gaumont Musique)
1982 : C'est pas du bronze (Gaumont Musique)
1987 : C.Q.F.D...utronc (CBS)
1995 : Brèves Rencontres (Columbia)
2003 : Madame l'existence (Columbia)
Filmographie :
1973 : Antoine et Sébastien de Jean-Marie Périer
1973 : OK patron de Claude Vital
1974 : L'important c'est d'aimer d'Andrzej Żuławski
1976 : Le Bon et les Méchants de Claude Lelouch
1976 : Mado de Claude Sautet
1976 : Violette et François de Jacques Rouffio
1977 : Le Point de mire de Jean-Claude Tramont
1977 : L'État sauvage de Francis Girod
1978 : Sale rêveur de Jean-Marie Périer
1978 : Pierrot mon ami (TV) de François Leterrier
1978 : Retour à la bien-aimée de Jean-François Adam
1979 : Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard
1979 : Le Mors aux dents de Laurent Heynemann
1979 : Le Mouton noir de Jean-Pierre Moscardo
1979 : L'Entourloupe de Gérard Pirès
1979 : À nous deux de Claude Lelouch
1980 : Rends-moi la clé de Gérard Pirès
1980 : Malevil de Christian de Chalonge
1981 : L'Ombre rouge de Jean-Louis Comolli
1981 : Une jeunesse de Moshé Mizrahi
1982 : Paradis pour tous d'Alain Jessua
1982 : Y a-t-il un Français dans la salle ? de Jean-Pierre Mocky
1983 : Sarah de Maurice Dugowson
1983 : Tricheurs de Barbet Schroeder
1988 : Mes nuits sont plus belles que vos jours d'Andrzej Żuławski
1989 : Chambre à part de Jacky Cukier
1990 : Le Pinceau à lèvres de Bruno Chiche (court-métrage)
1991 : Van Gogh de Maurice Pialat (récompensé par le César du
meilleur acteur)
1991 : Toutes peines confondues de Michel Deville
1994 : Le Maître des éléphants de Patrick Grandperret
1995 : Les Victimes de Patrick Grandperret
1997 : Place Vendôme de Nicole Garcia
2000 : Merci pour le chocolat de Claude Chabrol
2001 : C'est la vie de Jean-Pierre Améris
2001 : Embrassez qui vous voudrez de Michel Blanc
2004 : Pédale dure de Gabriel Aghion
2006 : Ma place au soleil de Éric de Montalier
2007 : U.V. de Gilles Paquet-Brenner
2007 : Le Deuxième Souffle d'Alain Corneau
2010 : Joseph et la Fille de Xavier de Choudens
2014 : Les Francis de Fabrice Begotti
Récompenses :
1992 : César du meilleur acteur pour Van Gogh
2005 : César d'honneur pour l'ensemble de cette carrière
© BestImage, LIONEL URMAN
Jacques Dutronc, des lunettes et un style de dur à cuire
Depuis ses débuts, le look du chanteur Jacques Dutronc ne change pas : un blouson en cuir sur les épaules, un cigare à la bouche et des lunettes de soleil noires sur le nez. S'il a toujours laissé courir les rumeurs sur les raisons qui le poussent à porter des lunettes constamment, certaines, plus crédibles que d'autres, portent à croire à un problème de vision ou des yeux trop sensibles au soleil.
Jacques Dutronc en concert lors de la 19e édition du festival des Vieilles Charrues à Carhaix, le 15 juillet 2010
2/5