Jane Birkin

Devenue la petite fiancée des Français bien que née un 14 décembre 1946 à Londres, Jane Birkin n'est pas que le grand amour de Serge Gainsbourg. Sa voix, reconnaissable parmi tant d'autres avec son accent anglais et ses fautes pardonnables, enchante le monde de la musique comme celui du cinéma depuis la fin des années 1960.
À
la
fois
handicapée
et
sollicitée
à
cause
ou
grâce
à
son
foutu
accent
anglais
comme
elle
se
plait
à
le
dire,
Jane
Birkin,
née
Jane
Mallory,
savait
dès
le
départ
qu'elle
ne
ferait
pas
une
grande
carrière
au
cinéma.
On
ne
sait
pas
ce
qu'elle
entend
par
"grande
carrière",
car
la
grande
brindille
a
derrière
elle
un
honorable
tableau
filmographique
s'étalant
de
la
fin
des
années
1960
à
aujourd'hui,
et
comprenant
des
collaborations
avec
des
pointures
du
cinéma
français
comme
Jacques
Rivette,
Claude
Zidi,
Jean-Pierre
Mocky
ou
encore
Agnès
Varda.
Nous
sommes
en
1964
lorsque
cette
descendante
de
Charles
II,
roi
d'Angleterre
et
d'Ecosse
et
petite-nièce
de
Freda
Dudley
Ward,
qui
fut
la
maîtresse
d'Edouard
VIII,
roi
de
Grande-Bretagne
et
Prince
de
Galles,
décroche
son
premier
rôle
au
cinéma
dans
"Le
Knack...
et
comment
l'avoir".
Sous
sa
frange
et
son
minois
de
fille
fragile,
Jane
Birkin
y
campe
le
petit
rôle
de
l'une
des
filles
de
Tolen
(Ray
Brooks),
que
l'on
aperçoit
brièvement
sur
une
grosse
cylindrée.
La
comédie
repartira
avec
la
Palme
d'or
en
1965.
Le
film
de
l'Américain
Richard
Lester
remporte
un
franc
succès
et
la
carrière
de
Jane
Birkin
est
lancée.
Dès
lors,
elle
enchaîne
avec
le
troublant
"Blow
Up"
(1966),
Palme
d'or
signée
Michelangelo
Antonioni.
Prise
pour
le
rôle
après
que
ce
dernier
ait
testé
ses
aptitudes
à
pleurer
devant
la
caméra,
elle
ne
sait
pas
si
elle
doit
accepter
à
cause
de
la
scène
de
nue
et
consulte
alors
son
compagnon
de
l'époque,
le
compositeur
anglais
John
Barry
-
avec
qui
elle
aura
une
fille,
Kate
Barry,
célèbre
photographe.
"Toi
qui
éteins
les
lumières
à
chaque
fois
que
tu
te
déshabilles,
tu
n'auras
jamais
le
courage
de
jouer
une
scène
de
nue
même
chez
l'un
des
plus
grands
metteurs
en
scène
du
monde"
lui
réplique-t-il.
Il
n'en
faudra
pas
plus
à
la
pudique
de
nature
mais
pas
moins
peureuse
pour
accepter
le
rôle.
Les
spectateurs
la
découvrent
alors
en
baby
doll
blonde
apeurée
par
le
photographe
habité
par
David
Hemmings.
À
sa
sortie
en
Grande-Bretagne
le
film,
qui
montre
pour
la
première
fois
sur
grand
écran
des
corps
féminins
dénudés,
fait
scandale
mais
accroit
la
notoriété
de
notre
jeune
comédienne.
Deuxième
film
et
deuxième
Palme
d'or,
l'Anglaise
est
bien
partie
pour
suivre
les
pas
de
sa
mère,
grande
comédienne
de
théâtre
qui
se
permettait
de
refuser
un
rôle
avec
Peter
O'Toole
car
les
dialogues
ne
lui
plaisaient
pas.
Mais
peu
présente
à
la
maison,
c'est
avec
son
père
David,
un
ancien
héros
de
la
Seconde
Guerre
Mondiale
commandant
à
bord
de
la
Royal
Navy,
qu'elle
passera
le
plus
clair
de
son
temps
et
façonnera
la
militante
des
droits
de
l'Homme
que
l'on
connait
aujourd'hui.
Après
quoi,
lorsqu'elle
débarque
en
France
en
1968,
elle
qui
avait
déjà
marché
à
Londres
contre
la
peine
de
mort,
poursuit
sa
lutte
sans
se
poser
de
questions.
Célèbre
sur
le
sol
britannique,
les
Français
n'ont
jamais
entendu
parler
d'elle,
si
ce
n'est
comme
la
compagne
de
John
Barry
qu'elle
a
épousé
un
an
auparavant.
Mariage
qui
ne
fera
pas
long
feu
lorsque
l'actrice
va
tenter
sa
chance
pour
le
film
"Slogan"
(1968)
sur
le
tournage
duquel
se
trouve
Serge
Gainsbourg,
quant
à
lui
déjà
très
célèbre
en
France
depuis
dix
ans.
Si,
au
début,
ils
ne
s'entendaient
pas,
ils
finirent
par
se
mettre
en
couple.
De
cette
union
est
née
Charlotte
Gainsbourg
en
1971.
Durant
deux
ans,
elle
met
sa
carrière
déjà
riche
-
elle
a
tourné
entre-temps
avec
Alain
Delon
et
Romy
Schneider
dans
"La
Piscine"
(1969)
de
Jacques
Deray
-
entre
parenthèses.
De
retour
sur
la
scène
cinématographique
en
1973,
elle
incarne
l'amant
de
Brigitte
Bardot
dans
"Don
Juan
ou
si
Don
Juan
était
une
femme"
avant
de
faire
fureur
dans
deux
comédies
populaires
françaises
signée
Claude
Zidi
et
portées
par
le
gaffeur
Pierre
Richard
:
"La
moutarde
me
monte
au
nez"
(1974)
où
elle
est
la
starlette
pas
si
bête
Jackie
et
une
coiffeuse
au
fort
tempérament
dans
"La
Course
à
l'échalote"
(1975).
D'ailleurs,
comme
Pierre
Richard,
on
peut
dire
que
Jane
Birkin
avant
d'être
une
actrice
est
une
silhouette,
un
corps
qui
dit
déjà
beaucoup
du
personnage
avant
même
qu'il
ne
bouge
les
lèvres.
Frêle
et
délicat,
celui
de
Jane
se
mue
tantôt
en
baby
doll
à
qui
l'on
ne
veut
pas
faire
de
mal,
tantôt
en
femme
fatale.
On
l'a
connu
cheveux
longs
jusqu'aux
fesses
et
cheveux
courts
à
la
garçonne,
sous
des
mini-jupes
et
dans
des
pulls
marins,
la
frange
effrontée
jusqu'aux
cils,
les
petites
lunettes
rondes
de
la
sagesse.
En
somme,
une
femme
multiple
qui
n'en
finira
jamais
de
nous
surprendre.
L'année
suivante,
elle
incarne
le
personnage
principal
dans
le
tout
premier
film
du
pluridisciplinaire
Serge
Gainsbourg,
"Je
t'aime...
moi
non
plus".
Malgré
le
scandale
du
sujet,
traitant
de
la
sexualité
et
de
la
sodomie,
Jane
Birkin
reçoit
une
nomination
au
César
de
la
meilleure
actrice.
C'est
à
cette
même
époque
qu'elle
quitte
celui
qui
fût
son
mentor
et
son
compagnon
de
route
après
dix
ans
de
relation.
En
1980,
elle
devient
la
compagne
du
réalisateur
Jacques
Doillon,
qui
vient
de
la
faire
tourner
dans
son
film
"La
Fille
prodigue"
et
lui
permettra
de
recevoir
une
autre
nomination
au
César
de
la
meilleure
actrice
avec
"La
Pirate"
(1984).
Leur
unique
fille,
la
chanteuse
Lou
Doillon,
voit
le
jour
en
1982,
année
où
son
premier
mari
remporta
d'ailleurs
deux
Oscars.
Coeur
d'artichaut,
elle
le
quitte
finalement
dix
ans
après
la
naissance
de
Lou,
et
part
fréquenter
l'écrivain
Oliver
Rolin.
Si
les
années
1990
sont
plus
silencieuses
au
cinéma
-
mise
à
part
des
rôles
oubliables
chez
Jacques
Rivette,
Jean-Pierre
Mocky,
Agnès
Varda
...
L'opus "Amours des feintes" la sacre en effet deux ans plus tard Artiste féminine de l'année aux Victoires de la musique. Six ans plus tard, la chanteuse de La Gadoue reprend des morceaux méconnus de son ancien mari défunt dans "Version Jane", avant de proposer son premier opus ne contenant aucun titre de lui : "A la légère" (1999). Suivront "Rendez-vous" en 2004, "Fictions" en 2006 et "Enfants d'hiver" en 2008. En mars 2017 elle propose l'album "Gainsbourg Birkin le symphonique", dans lequel elle s'accompagne d'un orchestre symphonique.
Dans ces mêmes années 2000, la touche-à-tout s'essaie à la réalisation avec "Boxes" (2007), quand elle ne se glisse pas chez Carine Tardieu ("La Tête de maman"), Jacques Rivette ("36 vues du pic Saint-Loup") ou Benoît Pété pour la comédie légère "Thelma, Louise et Chantal" (2010), avec Caroline Cellier et Catherine Jacob. Pour "Boxes", Jane Birkin dirige les acteurs Geraldine Chaplin, fille de, comme elle, et Michel Piccoli.
Fortement autobiographique, elle s'y octroie un petit rôle de même qu'à sa fille Lou Doillon car chez les Birkin/Gainsbourg/Doillon, le cinéma est définitivement une affaire de famille. Conjuguée certes au pluriel singulier mais une histoire de famille quand même.
Filmographie :
Actrice
2014 : Bleu catacombes, de Charlotte Brandström (Téléfilm)
2013 : Quai d'Orsay, de Bertrand Tavernier
2012 : Venir au monde, de Sergio Castellitto
2012 : Hiver rouge, de Xavier Durringer (Téléfilm)
2011 : Si tu meurs, je te tue, d'Hiner Saleem
2010 : Thelma, Louise et Chantal, de Benopit Pétré
2009 : 36 vues du pic Saint-Loup, de Jacques Rivette
2006 : Les aventures des mers du Sud, de Daniel Vigne (Téléfilm)
2006 : La Tête de Maman, de Carine Tardieu
2006 : Boxes, de Jane Birkin
2003 : Mariées mais pas trop, de Catherine Corsini
2002 : Merci Docteur Rey, d'Andrew Litvack
2001 : Reines d'un jour, de Marion Vernoux
2001 : Ceci est mon corps, de Rodolphe Marconi
1999 : The Last September, de Deborah Warner
1998 : La fille d'un soldat ne pleure jamais, de James Ivory
1997 : On connait la chanson, de Jean-Pierre Bacri et Agnès Jaoui
1995 : Les Cent et Une Nuits de Simon Cinéma, d'Agnès Varda
1995 : Noir comme le souvenir, de Jean-Pierre Mocky
1991 : La Belle Noiseuse, de Jacques Rivette
1990 : Daddy nostalgie, de Bertrand Tavernier
1987 : Soigne ta droite, de Jean-Luc Godard
1988 : Jane B. par Agnès V., d'Agnès Varda
1987 : Kung-Fu Master, d'Agnès Varda
1987 : Comédie !, de Jacques Doillon
1986 : La Femme de ma vie, de Régis Wargnier
1985 : Dust, de Marion Hänsel
1985 : Le Neveu de Beethoven, de Paul Morrissey
1984 : Le Garde du corps, de François Leterrier
1984 : La Pirate, de Jacques Doillon
1983 : L'Amour par terre, de Jacques Rivette
1983 : Circulez y a rien à voir, de Patrice Leconte
1983 : L'Ami de Vincent, de Pierre Granier-Deferre
1982 : Meurtre au soleil, de Guy Hamilton
1981 : Rends-moi la clé, de Gérard Pirès
1981 : Egon Schiele, enfer et passion, d'Herbert Vesely
1980 : La Fille prodigue, de Jacques Doillon
1979 : Au bout du bout du banc, de Peter Kassovitz
1978 : Mort sur le Nil, de John Guillermin
1978 : Melancoly Baby, de Clarisse Gabus
1977 : L'Animal, de Claude Zidi
1976 : Le Diable au coeur, de Bernard Queysanne
1976 : Je t'aime moi non plus, de Serge Gainsbourg
1975 : Sept morts sur ordonnance, de Jacques Rouffio
1975 : Catherine et compagnie, de Michel Boisrond
1975 : La Course à l'échalote, de Claude Zidi
1974 : Sérieux comme le plaisir, de Robert Benayoun
1974 : Comment réussir quand on est con et pleurnichard, de Michel Audiard
1974 : Le Manoir des fantasmes, de Don Sharp
1974 : La moutarde me monte au nez, de Claude Zidi
1974 : Le Mouton enragé, de Michel Deville
1974 : Bons baisers de Tarzan, de Pierre Desfons (Téléfilm)
1973 : Projection privée, de François Leterrier
1973 : Les Diablesses, d'Antonio Margheriti
1973 : Don Juan 73 ou si Don Juan était une femme, de Roger Vadim
1973 : Dark Places, de Don Sharp
1972 : Trop jolies pour être honnêtes, de Richard Balducci
1971 : Melody, de Jean-Christophe Averty (Téléfilm)
1971 : Le Roman d'un voleur de chevaux, d'Abraham Polonsky
1971 : 19 filles et un marin, de Milutin Kosovac
1970 : Cannabis, de Pierre Koralnik
1970 : Alba Pagana, d'Ugo Liberatore
1970 : Sex Power, d'Henry Chapier
1970 : Trop petit mon ami, d'Eddy Matalon
1969 : Les Chemins de Katmandou, d'André Cayatte
1969 : La Piscine, de Jacques Deray
1968 : Slogan, de Pierre Grimblat
1967 : Wonderwall, de Joe Massot
1966 : Blow-Up, de Michelangelo Antonioni
1966 : Le Gentleman de Londres, de Jack Smight
1964 : Le Knack... et comment l'avoir, de Richard Lester
Réalisatrice
2007 : Boxes
Discographie :
2017 : Gainsbourg Birkin le symphonique
2008 : Enfants d'hiver
2006 : Fictions
2004 : Rendez-vous
1999 : À la légère
1996 : Versions Jane
1990 : Amours des feintes
1987 : Lost Song
1983 : Baby Alone in Babylone
1978 : Ex-Fan des Sixties
1975 : Lolita Go Home
1973 : Di Doo Dah
1969 : Jane Birkin - Serge Gainsbourg
Récompense :
1992 : Victoire de la musique de l'artiste interprète féminine de l'année
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