Avant tout poète dans l'âme, Jean Cocteau signe son premier recueil en 1908, alors qu'il n'a que 19 ans. Par ailleurs passionné par l'art dramatique depuis tout petit, il se lance sur le grand écran en 1925 avec un court-métrage sobrement intitulé "Jean Cocteau fait du cinéma". Cinq ans plus tard, il évolue en signant un moyen-métrage, "Le sang d'un poète" avec Enrique Riveor et Elizabeth Lee Miller.
Mais, à peine commencée, sa carrière de réalisateur est mise entre parenthèses du fait de la Seconde Guerre mondiale. Au cours de cette dernière, il se voit accusé par les résistants de collaboration pour avoir accueilli Arno Breker, un sculpteur officiel du troisième Reich, et écrit pour l'hebdomadaire collaborationniste fondé par Alphonse de Châteaubriant, le bien nommé La Gerbe.
Aussi se contente-t-il alors de signer quelques scénarios, et de faire l'acteur pour Serge de Poligny dans "Le baron fantôme" (1943) et Sacha Guitry dans "La Malibran" (1944), avant de revenir à la fin du conflit avec son premier long-métrage. On oubliera vite son rôle ambigu dans le contexte de guerre lorsque sort en 1946 son chef d'oeuvre encensé par tous : "La Belle et la Bête". Le film marque un véritable tournant pour Jean Cocteau, non seulement puisqu'il lui apporte la reconnaissance du public comme celle du milieu, mais aussi puisqu'il y rencontre l'acteur Jean Marais.
Ce dernier devient son compagnon et sa muse, apparaissant depuis dans tous les films que le réalisateur enchaîne désormais : de "L'Aigle à deux têtes" (1947) jusque "Orphée" (1950) en passant par "Les parents terribles" (1948). Vient ensuite une seconde pause dans la carrière de Jean Cocteau, qui pendant toute une décennie délaisse le cinéma pour la poésie et la céramique, avant d'y revenir dans les années 1960.
Son grand retour dans les salles obscures est marqué par le long-métrage "Le Testament d'Orphée" (1960), puis le court "Jean Cocteau s'adresse à l'an 2000" (1962). Ce à quoi s'ajoutent les scénarios de "La Princesse de Clèves" (1961), réalisé par Jean Delannoy pour qui il avait déjà écrit "L'éternel Retour" en 1943, et "Thomas l'imposteur" (1965) signé Georges Franju.
Ce seront là les dernières participations au septième Art de Jean Cocteau, qui meurt d'une crise cardiaque le 11 octobre 1963. Enterré dans la chapelle Saint-Blaise-des-Simples de Milly-la-Forêt, qu'il avait lui-même décorée de ses peintures, l'artiste signe sur sa tombe un message posthume : "Je reste avec vous". Le poète perdure en effet par les fruits de son imagination, laissant derrière lui une oeuvre déterminante dans le champs culturel français.
Filmographie :
Acteur :
1960 : Le testament d'Orphée
1950 : Orphée (narrateur)
1948 : Les parents terribles (narrateur)
1946 : La belle et la bête (voix)
1944 : La Malibran
1943 : Le Baron fantôme
Réalisateur :
1960 : Le Testament d'Orphée
1950 : Orphée
1948 : Les Parents terribles
1947 : L'Aigle à deux têtes
1946 : La Belle et la bête
1930 : Le sang d'un poète
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Les deux musées Jean Cocteau à Menton
Si le délirant poète, cinéaste, graphiste et écrivain Jean Cocteau se découvre grâce à la visite de sa maison à Milly-la-Forêt (Essonne), le plus vaste hommage à son talent se trouve à Menton. Deux espaces, le musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman (2700 m²) et le Bastion musée Jean Cocteau (conçu par ce dernier en personne), exposent des oeuvres qui couvrent la totalité de son existence. La ville dispose ainsi de la plus importante ressource mondiale sur l'académicien ! Extérieur du musée Jean Cocteau à Menton.
Site officiel : http://www.museecocteaumenton.fr/
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