Jean-Pierre Mocky
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Personnage fort en gueule et cinéaste indomptable, Jean-Pierre Mocky défend depuis les années 1950 un cinéma français populaire qu'il peine aujourd'hui à financer malgré les quelques centaines de films qu'il a signées. Né Jean-Paul Mokiejewski le 6 juillet 1933 à Nice, dans une famille d'origine juive polonaise, il débute comme acteur chez Marcel Carné avant de faire tourner des monstres sacrés du 7ème Art tels que Bourvil, Francis Blanche ou Michel Serrault.
Comme
la
vie,
et
surtout
la
sienne,
le
cinéma
de
Jean-Pierre
Mocky
part
dans
tous
les
sens.
Dès
son
enfance,
le
Niçois,
déjà
atteint
d'une
frénésie
aigüe,
ne
fait
en
effet
rien
comme
tout
le
monde.
Inscrit
au
baccalauréat
à
l'âge
de
12
ans,
marié
l'année
suivante
à
une
petite
voisine
qu'il
mettra
enceinte
-
ce
ne
sera
ni
la
première,
ni
la
dernière
puisqu'il
affirme
être
le
père
de
17
enfants
potentiels
!
-
le
jeune
homme
est
plus
que
précoce.
Lorsque
la
Seconde
Guerre
Mondiale
éclate,
son
père
le
vieillit
de
quatre
ans,
passant
sa
date
de
naissance
au
6
juillet
1929
pour
qu'il
puisse
prendre
un
bateau
pour
l'Algérie
afin
de
fuir
les
Nazis.
Or
il
ne
quittera
finalement
pas
la
France
et
se
cachera
dans
une
ferme
avant
de
rejoindre
Paris
au
début
des
années
1940.
Lui
qui
aspire
à
une
carrière
dans
le
cinéma,
depuis
ses
neuf
ans,
touche
enfin
son
rêve
du
bout
des
doigts.
Mais
la
route
sera
longue,
surtout
comme
chauffeur
de
taxi,
le
premier
métier
qu'il
décroche
à
son
arrivée
dans
la
capitale
et
qui
lui
permettra
de
faire
quelques
rencontres
essentielles.
Figurant
par-ci
par-là
chez
Marcel
Carné
("Les
Visiteurs
du
soir")
et
Jeff
Musso
("Vive
la
Liberté")
grâce
à
son
bagou
légendaire,
c'est
en
chargeant
un
jour
à
Neuilly
l'acteur
Pierre
Fresney
qu'il
va
réellement
entrer
dans
le
métier.
C'est
également
lors
d'une
course
qu'il
fera
la
connaissance
de
l'un
de
ses
futurs
acteurs
fétiches,
Jules
Berry,
dont
il
deviendra
l'assistant.
Il
s'occupera
aussi
d'aller
chercher,
le
matin
avant
ses
tournages,
les
cachets
(et
sandwiches)
de
Sacha
Guitry.
Grâce
à
l'appui
de
Fresney,
Mocky
décroche
entre
autres
son
premier
rôle
au
théâtre
dans
"Phèdre"
et
rejoint
ensuite
les
cours
de
Louis
Jouvet
au
Conservatoire
National
Supérieur
d'Art
Dramatique,
dans
la
même
promotion
qu'un
certain
Jean-Paul
Belmondo
-
pour
la
petite
anecdote,
il
prendra
d'ailleurs
Jean-Pierre
et
non
Jean-Paul
comme
prénom
de
scène
pour
éviter
de
lui
faire
concurrence.
En
1951,
après
avoir
notamment
tourné
sous
les
directions
de
Claude
Autant-Lara
("Occupe-toi
d'Amélie")
et
Jean
Cocteau
("Orphée"),
l'apprenti
acteur
campe
un
nudiste
dans
le
dernier
film
réalisé
par
le
duo
comique
Laurel
et
Hardy,
"Atoll
K".
Comédie
franco-italienne,
elle
va
permettre
au
comédien
de
percer
en
Italie,
où
il
connaîtra
ses
premiers
succès.
Installé
en
effet
de
l'autre
côté
des
Alpes
dans
les
années
1950
après
sa
rencontre
en
1952
avec
Michelangelo
Antonioni
sur
le
tournage
du
drame
"Les
Vaincus",
présenté
à
la
Mostra
de
Venise
l'année
suivante,
Jean-Pierre
Mocky
se
fait
ensuite
rapidement
engager
par
les
studios
italiens
Ponti-De
Laurentis
qui
font
de
lui
une
star.
On
l'aperçoit
alors
dans
"Graziella"
(1955),
de
Giorgio
Bianchi,
ou
encore
dans
"Les
Egarés"
(1955),
de
Francesco
Maselli,
quand
il
ne
travaille
pas
comme
assistant-réalisateur
sur
le
"Senso"
(1954)
de
Luchino
Visconti.
Également
stagiaire
de
Federico
Fellini
sur
"La
Strada"
(1954),
le
Français
apprend
beaucoup
auprès
de
ces
maîtres
italiens.
De
retour
dans
l'Hexagone
en
1956,
Jean-Pierre
Mocky
va
tourner
brièvement
pour
les
cinéastes
Gilles
Grangier
("Le
rouge
est
mis"),
Bernard
Borderie
("Le
Gorille
vous
salue
bien")
ou
encore
Georges
Franju
("La
Tête
contre
les
murs"),
pour
lequel
il
signe
le
scénario),
mais
ne
trouve
pas
le
même
succès
qu'en
Italie.
De
peur
de
s'ennuyer
et
de
ne
pas
trouver
de
rôles
à
sa
taille,
il
met
rapidement
un
terme
à
sa
carrière
d'acteur
en
1959
pour
se
consacrer
pleinement
à
celle
de
réalisateur.
Il
continuera
néanmoins
d'apparaître
occasionnellement
chez
Jean-Luc
Godard
et
Michel
Gondry
-
deux
autres
phénomènes
du
cinéma
français
(!)
-
dans
les
années
1980.
Nous
sommes
donc
en
1959
lorsque
Jean-Pierre
Mocky
propose
"Les
Dragueurs",
une
comédie
dramatique
tournée
en
noir
et
blanc,
qui
va
faire
un
tabac
dans
le
monde
entier
malgré
une
fin
imposée
par
les
producteurs.
Portée
par
Jacques
Charrier
et
Charles
Aznavour
dans
les
rôles-titres
de
deux
dragueurs
invétérés,
l'un
finira
par
se
marier
et
l'autre
retournera
finalement
à
sa
solitude
après
une
rencontre
bouleversante
avec
une
infirme.
À
l'origine,
Jean-Pierre
Mocky
avait
pensé
à
Jean-Paul
Belmondo,
son
ami
du
Conservatoire,
pour
le
rôle.
Ce
dernier
lui
en
voudra
pendant
longtemps
de
ne
pas
l'avoir
finalement
engagé,
mais
réussira
malgré
tout
à
construire
la
carrière
qu'on
lui
connaît
aujourd'hui.
L'année
suivante,
le
cinéaste
adapte
"Un
couple"
avec
Raymond
Queneau,
sur
la
demande
de
la
maison
Pathé
qui
voulait
encore
frapper
fort
après
le
succès
de
"Dragueurs".
Le
film
étant
pensé
comme
une
suite,
la
caméra
de
Mocky
se
braque
ici
sur
l'amour
physique
devenu
un
amour
utilitaire,
du
quotidien,
à
travers
un
couple
formé
par
Juliette
Mayniel
et
Kean
Kosta.
S'étant
pourtant
juré
de
se
parler
à
la
moindre
dégradation
de
leur
histoire
d'amour,
celui-ci
ne
va
pas
tenir
sa
promesse.
"Un
couple"
va
moins
marcher
que
la
plupart
des
autres
films
de
Jean-Pierre
Mocky,
mais
plaira
néanmoins
aux
Cahiers
du
cinéma
et
à
son
chef
de
file
François
Truffaut.
La
suite
de
sa
carrière
de
réalisateur
est
ponctuée
de
nombreuses
collaborations
avec
des
acteurs
qu'il
tient
en
admiration,
de
Bourvil
(trois
films
dont
"Un
drôle
de
paroissien")
à
Michel
Serrault
(douze
films
dont
"Le
Miraculé"),
en
passant
par
Francis
Blanche
(cinq
dont
"La
Cité
de
l'indicible
peur"),
Jacqueline
Maillan
("Les
Saisons
du
plaisir")
et
Jean
Poiret
("Le
Miraculé").
Souvent
controversée
("L'Etalon"),
une
fois
pornographique
("Les
couilles
en
or")
-
il
ne
faut
pas
oublier
qu'il
a
été
un
temps
vendeur
de
vignettes
érotiques
sur
une
plage
cannoise
-,
parfois
adulée
("Les
Dragueurs",
"Un
drôle
de
paroissien",
"L'Ibis
rouge"),
mais
rarement
diffusée
à
la
télévision
ni
même
citée
dans
les
encyclopédies
de
cinéma,
la
filmographie
de
Mocky,
riche
d'une
centaine
de
films,
est
à
l'image
du
personnage
:
instable
et
...
L'enfant terrible du cinéma français, qui a dévergondé à l'écran Jacqueline Maillant ("Y'a-t-il un Français dans la salle ?", 1982) et Catherine Deneuve ("Agent trouble", 1987), reconnaît pour FilmoTV que "tourner avec (lui) c'est ne plus tourner avec les autres". Très critique envers le cinéma français contemporain, il n'hésite pas à descendre quelques-uns de ces représentants dans divers ouvrages, dont le dernier en date, "Je vais encore me faire des amis", paru en 2015. Toujours au micro de FilmoTV, Jean-Pierre Mocky parle de sa vision du cinéma, en désaccord total avec les productions d'aujourd'hui : "Je représente un cinéma qui fait des références à Franz Kafka, Henri Michaux, Jonathan Swift, Raymond Queneau, Truman Capote, et aujourd'hui on ne fait pas ce cinéma-là."
Dans les années 2000, Jean-Pierre Mocky s'est lancé dans la réalisation d'une série télévisée : "Mister Mocky Présente... d'après les nouvelles d'Alfred Hitchcock". Réalisée en effet dans la droite lignée des histoires policières, mêlant suspense et humour noir, qu'Hitchcock présentait dans les années 1950 et 1960, celle-ci s'étale sur trois saisons diffusées entre 2007 et 2013 sur 13ème rue puis Canal Jimmy.
Jean-Pierre Mocky décède le 8 août 2019.
Filmographie :
Acteur
- : Le Redoutable, de Michel Hazanavicius
2011 : Americano, de Mathieu Demy
1989 : Vingt p'tites tours, de Philippe Truffaut et Michel Gondry
1986 : Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma, de Jean-Luc Godard (Téléfilm)
1983 : Prénom Carmen, de Jean-Luc Godard
1983 : La Route inconnue (Série TV)
1980 : Cocktail Morlock, de Gérard Courant
1971 : Le Sourire vertical, de Robert Lapoujade
1958 : La Tête contre les murs, de Georges Franju
1957 : Le Gorille vous salue bien, de Bernard Borderie
1957 : Le rouge est mis, de Gilles Grangier
1955 : Les Egarés, de Francesco Maselli
1955 : Graziella, de Girgio Bianchi
1954 : Senso, de Luchino Visconti
1954 : Le Comte de Monte-Cristo, de Robert Vernay
1953 : Le Grand Pavois, de Jack Pinoteau
1953 : Maternité clandestine, de Jean Gourguet
1952 : I condottieri, de Paul Herbiger
1952 : Les Vaincus, de Michelangelo Antonioni
1952 : La neige était sale, de Luis Saslavsky
1952 : Foreign intrigue (Série TV)
1951 : Eternel Espoir, de Max Joly
1951 : Deux sous de violettes, de Jean Anouilh
1950 : Bibi Fricotin, de Marcel Blistène
1950 : Dieu a besoin des hommes, de Jean Delannoy
1949 : Une nuit de noces, de René Jayet
1949 : Orphée, de Jean Cocteau
1949 : Au grand balcon, d'Henri Decoin
1949 : Occupe-toi d'Amélie, de Claude Autant-Lara
1949 : Portrait d'un assassin, de Bernard Roland
1948 : Le Paradis des pilotes perdus, de Georges Lampin
1948 : Les Casse-pieds, de Jean Dréville
1946 : La Cabane aux souvenirs, de Jean Stelli
1946 : Rêves d'amour, de Christian Stengel
1946 : L'Homme au chapeau rond, de Pierre Billon
1945 : L'affaire du collier de la reine, de Marcel L'Herbier
1944 : Vive la liberté, de Jeff Musso
1942 : Les Visiteurs du soir, de Marcel Carné
Réalisateur
2017 : Vénéneuses
2016 : Rouges étaient les lilas
2016 : Le Cabanon rose
2015 : Monsieur Cauchemar
2015 : Les Compagnons de la pomponette
2015 : Tue es si jolie ce soir
2014 : Calomnies
2014 : Le Mystère des jonquilles
2013 : Hitchcock by Mocky (Série TV)
2013 : Le Renard jaune
2013 : Dors mon lapin
2012 : A votre bon coeur, mesdames
2012 : Le Mentor
2011 : Le Dossier Toroto
2011 : Crédit pour tous
2011 : Les Insomniaques
2009 : Colère (Téléfilm)
2007-2009 : Mister Mocky présente (Série TV)
2007 : 13 French Street
2007 : Le Bénévole
2006 : Le Deal
2005 : Grabuge !
2004 : Les Ballets écarlates
2004 : Touristes, oh yes !
2003 : Le Furet
2002 : Les Araignées de la nuit
2001 : La Bête de miséricorde
2000 : Le Glandeur
1999 : La Candide Madame Duff
1999 : Tout est calme
1998 : Vidange
1997 : Alliance cherche doigt
1997 : Robin des mers
1995 : Noir comme le souvenir
1993 : Le Mari de Léon
1992 : Bonsoir
1991 : Ville à vendre
1991 : Mocky Story
1990 : Il gèle en enfer
1988 : Divine enfant
1988 : Une nuit à l'Assemblée nationale
1987 : Les Saisons du plaisir
1987 : Agent trouble
1987 : Le Miraculé
1986 : La Machine à découdre
1985 : La Pactole
1983 : A mort l'arbitre
1982 : Ya-t-il un Français dans la salle ?
1982 : Litan : La cité des spectres verts
1979 : Le Piège à cons
1978 : Le Témoin
1976 : Le Roi des bricoleurs
1975 : L'Ibis rouge
1974 : Un linceul n'a pas de poches
1973 : L'Ombre d'une chance
1972 : Chut !
1971 : L'Albatros
1970 : Solo
1970 : L'Etalon
1969 : La Grande Lessive ( !)
1967 : Les Compagnons de la marguerite
1965 : La Bourse et la Vie
1964 : La Grande Frousse ou La Cité de l'indicible peur
1963 : Un drôle de paroissien
1962 : Les Vierges
1961 : Snobs !
1960 : Un couple
1959 : Les Dragueurs
Récompenses :
2015 : Prix Lumières d'honneur pour l'ensemble de son oeuvre
2012 : Polar d'Honneur au Festival Polar de Cognac pour l'ensemble de son oeuvre
2013 : Prix Alphonse-Allais pour l'ensemble de son oeuvre
2010 : Prix Henri-Langlois pour l'ensemble de sa filmographie
1982 : Prix de la critique au Festival d'Avoriaz pour "Litan : La cité des spectres verts"
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