Jérôme Cahuzac
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Le chirurgien devenu homme politique, député-maire puis brièvement ministre du Budget avant sa démission forcée par l'enquête de fraude fiscale lancée par Mediapart, qui donnera lieu à "l'affaire Cahuzac", naît le 19 juin 1952 à Talence, en Gironde.
Son
père
est
ingénieur,
sa
mère
professeur
d'anglais
à
Henri
IV.
Lui,
devient
d'abord
médecin.
Jérôme
Cahuzac
démarre
en
effet
sa
carrière
professionnelle
en
tant
qu'interne
des
hôpitaux
de
Paris,
en
chirurgie
viscérale
dans
l'établissement
de
Beaujon
à
Clichy,
puis
de
Broussais
dans
le
14e
arrondissement
parisien.
Le
hasard
de
la
vie
-
et
l'ambition
-
voudra
toutefois
qu'il
se
convertisse
en
politique.
Après
avoir
fait
la
connaissance
du
voisin
de
palier
de
ses
parents,
le
spécialiste
en
droit
constitutionnel
et
proche
de
Michel
Rocard,
Guy
Carcassonne,
le
jeune
homme
de
25
ans
adhère
au
Parti
socialiste.
Dix
ans
plus
tard,
Rocard
accède
à
Matignon
et
lui
devient
conseiller
de
Claude
Evin,
ministre
de
la
Santé.
Entre
autres
accomplissements,
"c'est
grâce
à
sa
pugnacité
qui
deviendra
légendaire"
que
la
loi
Evin
voit
le
jour
selon
celui
qui
était
alors
directeur
adjoint
du
cabinet,
Didier
Tabuteau,
cité
par
Le
Monde.
Lorsque
Michel
Rocard
est
remercié
par
le
Président
François
Mitterrand
en
1991,
Jérôme
Cahuzac
se
voit
contraint
de
reprendre
le
bistouri.
Mais
plutôt
que
de
revenir
à
la
santé
publique,
celui
qui
a
goûté
aux
hauts-rangs
de
la
société
préfère
se
tourner
alors
vers
la
chirurgie
esthétique,
se
spécialisant
dans
la
greffe
de
cheveux.
Pour
s'assurer
une
clientèle
mondaine,
il
montera
en
1996
une
clinique
capillaire
sur
les
Champs-Élysées
avec
sa
femme
dermatologue,
Patricia
Ménard
(devenue
Cahuzac
en
1980).
C'est
par
ailleurs
à
travers
sa
belle-famille
que
celui
qui
a
également
créé
une
société
de
conseil
au
service
des
laboratoires
pharmaceutiques,
et
intégré
la
franc-maçonnerie
au
Grand
Orient
de
France,
commence
son
exil
fiscal...
Le
cousin
de
sa
femme,
Jean-Pierre
Eymié,
est
l'associé
de
Philippe
Péninque
(deux
anciens,
au
passage,
du
groupuscule
d'extrême
droite
Groupe
Union
Défense),
soit
l'avocat
qui
lui
a
ouvert
son
premier
compte
en
Suisse,
auprès
de
la
banque
UBS
à
Genève,
en
1992.
Un
compte,
assurera-t-il
plus
tard,
dédié
au
financement
de
la
campagne
de
Michel
Rocard,
qu'il
espère
effectivement
voir
avec
d'autres
fidèles
partisans
concourir
à
la
présidentielle
de
1995.
Son
cheval,
désavoué
au
sein
du
Parti
socialiste,
ne
finira
toutefois
pas
la
course.
Alors
Jérôme
Cahuzac
doit
trouver
un
autre
moyen
d'exister
en
politique.
La
dissolution
de
1997
lui
permet
de
prétendre
à
une
place
à
l'Assemblée
nationale,
qu'il
parvient
à
décrocher
en
remportant
la
troisième
circonscription
du
Lot-et-Garonne.
En
2001,
il
devient
de
surcroît
maire
de
Villeneuve-sur-Lot,
mais
perd
ensuite
son
statut
de
député
aux
élections
législatives
de
2002.
À
cette
époque,
le
socialiste
mise
également
sur
un
autre
homme
:
Lionel
Jospin.
S'il
s'avère
être
un
très
mauvais
placement
à
l'issu
du
premier
tour
de
la
présidentielle
de
2002,
il
revient
tout
de
même
auprès
de
ce
dernier
dans
le
cadre
de
la
primaire
de
la
gauche
en
2006...
Mais
perd
à
nouveau
la
mise
face
à
son
abandon
et
...
En 2010, le député-maire est nommé à la tête de la commission des finances de l'Assemblée nationale. L'année suivante, il rejoint l'équipe menée par Jean-François Cambadélis pour soutenir la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la prochaine élection présidentielle. Décidément maudit, lorsque le dirigeant du Fonds Monétaire International tombe dans une affaire d'agression sexuelle, l'homme politique se voit contraint de retourner sa veste. Il mise cette fois sur le bon parti, puisqu'il soutient d'emblée François Hollande face à Martine Aubry. Un acte qui lui vaut, à l'investiture du candidat socialiste à la tête de l'État en 2012, le portefeuille convoité du Budget. C'est toutefois dans sa gloire que celui qui a enfin acquis une grande notoriété médiatique ne va pas tarder à sombrer...
Alors qu'il incarne la rigueur en ces temps de crise, Jérôme Cahuzac fait l'objet d'une enquête dévastatrice de Mediapart, qui dévoile dès décembre 2012 l'existence de son compte en Suisse. L'ironie est trop grande, venant de celui qui est en charge du redressement des comptes de la France, et donc de la lutte contre l'évasion fiscale, mettant de facto le gouvernement de gauche récemment élu dans l'embarras. Or la présomption d'innocence est d'abord de mise. L'homme politique dément avec fermeté, déclarant à Jean-Jacques Bourdin "les yeux dans les yeux" sur BFMTV : "Je n'ai pas, je n'ai jamais eu, à aucun moment, un compte en Suisse". Or le site d'information d'Edwy Plenel ne démord pas, enregistrements téléphoniques et autres documents en main, et demande l'ouverture d'une enquête.
Lorsque le Parquet de Paris annonce finalement l'ouverture d'une information judiciaire contre X, le ministre du Budget démissionne du gouvernement le 19 mars 2013. S'il clamait encore son innocence, il finit par passer aux aveux moins d'un mois plus tard. Les enquêtes et procès judiciaires menés à son encontre dévoileront une fraude dépassant largement l'ampleur des premières accusations. Le couple Cahuzac, face notamment aux profits débordants de sa clinique capillaire dans les années 1990, aurait ainsi dissimulé près de 3,5 millions d'euros en Suisse, mais aussi à Singapour et sur l'île de Man.
L'ancien ministre du Budget se voit condamné, le 8 décembre 2016, à trois ans de prison ferme, sans aménagement de peine, et cinq ans d'inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment. Celle qui est entre-temps devenue son ex-femme écope quant à elle d'une peine de deux ans de prison ferme, le procureur estimant que les deux font partie des "plus gros fraudeurs fiscaux que la justice a eu à connaître" selon Le Monde. L'avocat de Jérôme Cahuzac, Jean Veil, a toutefois annoncé sur Europe 1 que son client comptait faire appel. Affaire à suivre, donc.