Kraftwerk

Kraftwerk©Abaca, Loona/Abaca

Leur histoire commence au début des années 1970 en Allemagne. Ralf Hütter et Florian Schneider sont à la base des étudiants en musique classique à Düsseldorf, formés au conservatoire. De studieux étudiants qui décident de s'associer pour fonder une première formation musicale, Organisation. Ils ne perdent guère de temps et leur premier album "Tone Float" sort au Royaume-Uni.

Ils dissolvent très vite ce premier tandem et se rebaptisent Kraftwerk (que l'on peut traduire par Centrale, Centrale électrique). Un album taillé dans de l'électro minimale porte alors simplement le nom du groupe et encore aujourd'hui, lorsque l'on tend l'oreille vers son contenu, il est difficile d'ignorer que Kraftwerk était en avance sur son temps, propageant le son qui sera adopté par toute l'Europe dans les années 1990 jusqu'à nos jours, influençant nombre de courants musicaux. Les membres se sont enchaînés depuis 1970, mais la formation la plus stable et encore actuelle est composée de Ralf Hütter, Friz Hilpert, Stefan Pfaffe et Henning Schmitz.

Deux ans plus tard, après une petite séparation entre Hütter et Schneider, "Kraftwerk 2", le second album s'il était nécessaire de le préciser, voit le jour. "Kraftwerk" produit sa musique grâce à des instruments dits normaux, classiques, mais le tout est retravaillé, des effets y sont apposés, ce qui donne cette matière unique, un peu psychédélique, robotique voire expérimentale, que beaucoup annoncent comme la "musique du futur". L'idée de Kraftwerk est de s'approprier la technologie qui entoure l'humain et en faire de l'art, qui passe par l'esthétique, le son, bref une oeuvre totale. Pour le moment, la musique de Kraftwerk est essentiellement instrumentale, sans parole aucune.

En 1974, "Autobahn" (Autoroute allemande, ndlr.) remporte un succès frappant, notamment aux Etats-Unis. Il était encore rare à cette époque que la musique européenne parvienne à toucher l'Amérique, encore moins l'Allemagne des années 1970, mais la présence de paroles apporte une mélodie à cet alien métallique qu'est ... "Autobahn" et permet à Kraftwerk de sortir également de sa bulle underground pour toucher les plus curieux.

Kraftwerk travaille de plus en plus et délivre les albums à la vitesse de la lumière : "Radio Activity" (1975), "Trans Europe Express" (1977), "The Man-Machine" (1978) ou encore "Computer World" (1981). Pendant les années 1990, Kraftwerk s'est soudainement fait plus discret.

En 1986, paraît tout de même "Electric Café" suivi de leur première compilation baptisée "The Mix". Il faudra attendre douze ans pour que Kraftwerk daigne produire un nouvel opus, ce sera en 2003 avec "Tour de France Soundtracks", rendant hommage à la plus célèbre des courses de vélo du monde.

Kraftwerk sont les premiers à opter pour un rapport secret envers leur public, une manière de se cacher pour ne se concentrer que sur la musique, le produit fini et créer la surprise. D'autres s'en sont évidemment largement inspiré dans les années 1990, se camouflant sous des casques brillants pour ne pas les nommer... L'oeuvre totale fabriquée par Kraftwerk porte le nom de Die Menschemaschine, concept expliqué par Eric Deshayes, spécialiste du groupe qui a écrit "Kraftwerk - le mot et le reste" en 2014. Il est très difficile de trouver des interviews complètes ou des témoignages directs de la part des membres du groupe.

Avant d'être une révélation pour les futurs DJs et actuels musiciens électroniques, Kraftwerk a également influencé les groupes de new-wave et de l'EBM des années 1980 comme David Bowie ou encore Brian Eno.

Discographie :

2003 : Tour de France Soundtacks
1986 : Electric Café
1981 : Computer World
1978 : The Man-Machine
1977 : Trans-Europe Express
1975 : Radio-Activity
1974 : Autobahn
1973 : Ralf und Florian
1972 : Kraftwerk 2
1970 : Kraftwerk

Récompenses :

2015 : Grammy Hall of Fame Recipient
2014 : Grammy Award pour l'ensemble de leur carrière

Vos réactions doivent respecter nos CGU.