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Marie Trintignant
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Enfant de la balle, Marie foule les plateaux de tournage aux côtés de ses parents. Son père, Jean-Louis, est l'un des plus grands acteurs français, il s'est notamment illustré dans des chefs-d'oeuvre, chez Roger Vadim avec "Et Dieu... créa la femme" (1956) ou Claude Lelouch pour "Un Homme et une Femme" (1966). Nadine, qui fut mariée à Jean-Louis de 1961 à 1976, est une metteur en scène et activiste féministe qui a notamment signé le "Manifeste des 343 salopes" paru dans Le Nouvel Observateur en 1971, où elle prend position aux côtés de 342 autres femmesen faveur de la légalisation de l'IVG.
C'est à l'âge de 4 ans que Marie accompagne son père sur le film "Mon amour, mon amour", mis en scène par sa mère et où elle tourne quelques scènes. Marie ne souhaite pas forcément suivre la voie de ses parents, mais elle récidive malgré elle et en 1978, elle décroche son premier vrai rôle dans "Série Noire" d'Alain Corneau, l'un des compagnons de sa mère. Sur le plateau, elle côtoie les acteurs du moment comme Patrick Dewaere ou Myriam Boyer, mère de Clovis Cornillac.
Néanmoins c'est en 1988 que Claude Chabrol lui fait confiance et lui offre une partition plus consistante dans "Une Affaire de Femmes", avec Isabelle Huppert et François Cluzet, avec qui elle est alors en couple. Ils auront un enfant ensemble. Définitivement installée dans le métier, Marie continue sa collaboration avec le metteur en scène qui cette fois en fait sa vedette principale dans "Betty" en 1992, un drame sur la bourgeoisie, ses moeurs et ses impasses, les thèmes de prédilection du réalisateur.
Marie Trintignant ne semble guère s'intéresser à la comédie, sa timidité, son calme et son visage romantique la porte naturellement vers des rôles tragiques, chargés d'émotions complexes. Elle se laisse pourtant séduire par une comédie dramatique en 1993 au côté de Jean Rochefort chez Pierre Salvadori dans "Cible émouvante". Elle s'y plaît, réitère l'expérience et donne la réplique à Jean-Hugues Anglade et Jacqueline Bisset dans "Les Marmottes" la même année, sous la houlette du réalisateur Elie Chouraqui.
Elle se tourne vers l'horreur en 2000 avec "Promenons-nous dans les bois" avec Clotilde Courau, et l'aventure dans la comédie "Le Prince du Pacifique" avec Thierry Lhermitte et Patrick Timsit. Elle retrouve François Cluzet pour leur troisième film ensemble réalisé par son compagnon Samuel Benchetrit : "Janis et John", une histoire loufoque de sosies un peu paumés. Pour sa mère, elle tourne "Colette, une femme libre" avec Lambert Wilson, biopic sur l'auteure éprise des mots grande amoureuse et écrivain de génie. Marie signe par ailleurs le scénario.
En 2003, un 26 juillet, alors qu'elle est en tournage en Lituanie, une dispute éclate entre l'actrice et son compagnon d'alors, le chanteur de Noir Désir, Bertrand Cantat. Son ami lui assène alors plusieurs coups, notamment au visage ce qui la plonge dans un coma profond. D'abord hospitalisée en urgence à Vilnius, Lambert Wilson accourt auprès d'elle et fait partie des premiers et des derniers qui veillent sur l'actrice, déjà dans un état critique. Rapatriée à Paris, l'acteur chante par ailleurs sept heures d'affilées pour "l'accompagner dans la mort" selon ses mots, exprimés chez l'animateur Marc-Olivier Fogiel. Malgré une ultime intervention chirurgicale menée par Stéphane Delajoux, rien ne peut la sauver.
L'actrice Marie Trintignant meurt de ses blessures le 1er août 2003, elle n'avait que 41 ans. Elle laisse derrière elle quatre garçons : Roman, qu'elle a eu avec le musicien Richard Kolinka du groupe Téléphone, Paul né de son union avec son ex-mari François Cluzet, un troisième garçon, Léon et enfin Jules, fils qu'elle a eu avec Samuel Benchetrit. Elle est inhumée entièrement vêtue de blanc, auréolée de tournesols au Père Lachaise au côté du compagnon de sa mère, Alain Corneau.
Bertrand Cantat est quant à lui condamné en 2004 à huit dans de prison pour homicide involontaire. Une fois incarcéré en France, il est libéré pour bonne conduite trois ans plus tard et doit suivre un programme de suivi en psychothérapie.
Marie Trintignant demeure dans la mémoire collective comme une femme douce, une actrice passionnée, adorée de ses partenaires mais aussi un symbole sombre que représente l'horreur de la violence au sein des couples. Militante comme sa mère, elle avait également joué dans son téléfilm "Victoire ou la douleur des femmes", réalisé en 2000 sur le droit à l'avortement. Proche de sa mère, elle aura joué dans quasiment la totalité de sa filmographie.
Le réalisateur Samuel Benchetrit sort un ouvrage en 2016, "La Nuit avec ma Femme", relatant la rencontre fictive avec son ancienne femme décédée à cause d'un autre, avec qui il échange quelques mots entre poésie, tristesse et amour.
Filmographie :
2003 : Colette, une femme libre, de Nadine Trintignant
2002 : Ce qu'ils imaginent, d'Anne Théron
2002 : Janis et John, de Samuel Benchetrit
2001 : Corto Maltese, la cour secrète des arcanes, de Pascal Morelli
2001 : Les Marins perdus, de Claure Devers
2001 : Petites misères, de Philippe Boon, Laurent Branderbourger
2001 : Total Khéops, d'Alain Bévérini
2000 : Harrison's Flowers, d'Elie Chouraqui
2000 : Le Prince du Pacifique, d'Alain Corneau
2000 : Promenons-nous dans les bois, de Lionel Delplanque
2000 : Victoire ou la douleur des femmes (Téléfilm)
1997 : Comme elle respire, de Pierre Salvadori
1997 : La famille Sapajou, d'Elisabeth Rappeneau
1996 : Le cousin, d'Alain Corneau
1996 : Le cri de la joie, d'Yvon Marciano
1996 : Le secret d'Iris, d'Elisabeth Rappeneau
1996 : Les démons de Jésus, de Bernie Monvoisin
1996 : L'insoumise, de Nadine Trintignant
1996 : Ponette, de Jacques Doillon
1996 : Portraits chinois, de Martine Dugowson
1995 : Des nouvelles du bon Dieu, de Didier Le Pêcheur
1995 : Fugueuses, de Nadine Trintignant
1995 : Les Apprentis, de Pierre Salvadori
1994 : Arrêt d'urgence, de Denys Granier-Deferre
1994 : Rêveuse jeunesse, de Nadine Trintignant
1993 : Cible émouvante, de Pierre Salvadori
1993 : Les marmottes, d'Elie Chouraqui
1992 : Betty, de Claude Chabrol
1992 : L'instinct de l'ange, de Richard Dembo
1991 : Contre l'oubli, de Jacques Doillon, Michel Deville
1991 : Les amants du Pont-Neuf, de Leos Carax
1990 : Alberto Express, d'Arthur Joffé
1990 : Les Ailes de la renommée, d'Otakar Votocek
1990 : Nuit d'été en ville, de Michel Deville
1989 : Marat, de Maroune Bagdadi
1988 : La Garçonne, d'Etienne Périer
1988 : Une affaire de femmes, de Claude Chabrol
1987 : La maison de Jeanne, de Magali Clément
1987 : Noyade interdite, de Pierre Granier-Deferre
1985 : L'été prochain, de Nadine Trintignant
1983 : Les îles, d'Iradj Azimi
1981 : Eaux profondes, de Michel Deville
1981 : Un matin rouge, de Jean-Jacques Aublanc
1980 : La terrasse, d'Ettore Scola
1979 : Premier voyage, de Nadine Trintignant
1979 : Série Noire, d'Alain Corneau
1975 : Le voyage de Noces, de Nadine Trintignant
1973 : Défense de savoir, de Nadine Trintignant
1971 : Ca n'arrive qu'aux autres, de Nadine Trintignant
1967 : Mon amour, mon amour, de Nadine Trintignant
© Getty Images, Alain BENAINOUS
Marie Trintignant, symbole des violences faites aux femmes
Après la couverture polémique des Inrockuptibles accordée à Bertrand Cantat le 11 octobre, le magazine Elle a tenu à rappeler dans un édito du 17 octobre combien Marie Trintignant, tuée sous les coups du chanteur en 2003, représentait un "symbole" des violences faites aux femmes. Qu'elle est même "le visage des 123 anonymes tuées par leur conjoint l'an dernier. Celui des 33 inconnues qui, chaque jour, dénoncent un viol en France. Celui des femmes harcelées ou agressées - 216 000 plaintes en 2016".
Marie Trintignant au Festival du film américain de Deauville, le 4 septembre 2000.
4/6