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Marlon Brando
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Marlon Brando Jr. voit le jour à Omaha dans le Nebraska. Son père Marlon Brando Sr. et Dorothy Pennebaker, sa mère, élèvent trois enfants dans des conditions modestes. On sait peu de choses de l'origine de cette famille, sauf que le nom Brando est sûrement issu du nom "Brandau", porté par l'un de leur ancêtre allemand.
Marlon évolue dans un foyer où l'alcoolisme est un compagnon de vie. C'est notamment le cas pour sa mère qui est relativement négligeante avec ses enfants, à cause de son addiction, mais qui les aime à n'en pas douter. Son père lui, a la main un peu lourde sur les corrections physiques. De ces épisodes dramatiques, Marlon garde une solitude profonde, inscrite dans son ADN d'acteur mais aussi dans sa vie personnelle d'adulte.
Malgré ce marasme, les enfants Brando ont tous des âmes d'artistes, et deviennent par la suite des professionnels de l'art : Jocelyn sa soeur aînée est actrice (elle prendra sous son aile Henry Fonda), et Fran, son frère est également plasticien. Les trois Brando fuient leur Oklahoma natal, laissant derrière eux leur enfance chaotique, entre amour et désespoir.
Dans les années 1940, Marlon est déjà passé par l'armée, dont il s'est fait exclure pour quelque raison inconnue, et il décide de suivre une voie particulière : celle de l'art dramatique. Il s'inscrit aux austères classes de Stella Adler à New York, à l'Erwin Piscator Dramatic Workshop. Il est initié aux méthodes du théâtre russe, rude école où l'on privilégie le ressenti pour la construction du personnage plutôt que la déclamation, dépassée et sans émotion. Marlon travaille dur, il ne sait pas encore qu'il sera l'incarnation de "La Méthode", celle qu'affectionne la majorité des acteurs d'aujourd'hui, une révolution qu'il met en oeuvre dès les années 1950.
Nous sommes en 1944 et Marlon n'a que 20 ans. C'est un grand colosse aux cheveux clairs, au regard dur mais qui sait occuper l'espace d'une scène. Le 19 octobre de la même année, le jeune homme connaît son premier succès au théâtre grâce à "I Remember Mama", mis en scène par John Van Druten. Vite repéré par Fred Zinnemann qui en fait un soldat paraplégique en 1950 pour son film "C'étaient des hommes", Brando n'opte pas pour le mimétisme mais pour la vérité dans le mouvement, la sincérité dans le texte. Par la même occasion, un film adapté de l'oeuvre de Tennessee Williams est en train d'être pensé. Elia Kazan, réalisateur audacieux pense à Marlon pour incarner Stanley Kowalski, un ouvrier d'origine polonaise, brutal à la personnalité intrusive et dérangeante pour "Un Tramway nommé désir"...
Une rencontre est même arrangée entre le jeune loup du théâtre américain et l'auteur à succès qui assène aux producteurs qu'il tient "son Stanley". Pour incarner la femme qu'il tourmente à l'écran, on choisit la légende Vivien Leigh, éternelle Scarlett O'Hara, fragilisée cependant par une santé mentale sur le déclin. Elle incarne dans ce film Blanche Dubois, une femme hantée par ses secrets que Stanley décide de faire parler par la manière forte. Le résultat est là : le film suinte la violence et le désir, Marlon Brando joue cette brute épaisse avec conviction, dérange le spectateur, n'articule quasiment jamais, ce qui lui vaut le surnom de Mr. Mumbles (Monsieur Marmonnements), son physique déchire l'écran et il explose en tant que sex symbol. Il triomphe et Brando renverse les codes traditionnels du cinéma américain : un nouvel acteur est né. Le film est nommé aux Oscars, Vivien remporte celui de la meilleure actrice, mais Marlon est pourtant oublié...
Le réalisateur d'origine grecque Elia Kazan aime repérer les jeunes acteurs qui savent proposer de grandes choses. Connu pour avoir fait travailler James Dean (concurrent indirect de Brando) ou encore Warren Beatty, Kazan voit en Brando l'incarnation d'une Amérique qui peut-être sublime de l'extérieure, grâce à une mise en lumière de son physique exceptionnel, mais qui sait être déçue ou angoissée à l'intérieur. Marlon sait livrer ce type de prestation. Le réalisateur lui fait travailler le rôle d'Emiliano Zapata, dans "Viva Zapata !" rebelle mexicain du début XXe siècle. L'Oscar échappe une nouvelle fois de peu à Brando. Il donne par la suite corps au discours de Marc-Antoine, dans "Jules César" réalisé par Joseph L.Mankiewicz en 1953.
Deux rôles en l'espace de deux ans vont définitivement former l'image de Marlon Brando. Dans "L'équipée sauvage" son rôle de Johnny Strabler, rebelle de cuir vêtu sur sa moto conforte le public (et les studios) dans l'image de sex symbol reflétée par Brando.
Lui continue de casser les règles du jeu, ne pense pas une seconde à incarner les jeunes premiers, mais des hommes cassés, à la personnalité double, peu sympathiques et difficiles à cerner. Il retrouve Elia Kazan en 1954 pour "Sur les Quais", sublime drame social où il incarne Terry Malloy, ancien boxeur reconverti en docker qui décide de résister aux méthodes corrompues de son syndicat. Une scène de dialogue désespéré dans une voiture reste encore dans les mémoires du cinéma. L'Oscar revient enfin à Marlon, la consécration est arrivée. En 1957, il épouse sa première femme Anna Kashfi, une actrice indienne avec qui il aura un fils, Christian.
Cependant, dès les années 1960 le déclin se fait déjà sentir pour Marlon qui choisit ses films avec soin, voire engagement, mais la réception du public est toujours moyenne. Ses éternelles querelles de tournages avec Sam Peckinpah et Stanley Kubrick pour "La Vengeance aux deux visages" contribuent à la légende noire associée à Brando : un homme dur, insatisfait, colérique. Après avoir renvoyé ces deux réalisateurs pourtant talentueux, Brando devient le metteur en scène de ce film particulièrement méconnu.
Il rencontre après deux divorces sa troisième femme Tarita, une Tahitienne qui joue le personnage féminin des "Révoltés du Bounty" tourné en 1962. Marlon achète pour le couple l'île de Tetiaroa et ils auront ensemble quatre enfants dont Teihotu et Cheyenne. On ne sait toujours pas combien d'enfants l'acteur a eu exactement durant sa vie, probablement une quinzaine.
Elizabeth Taylor lui donne la réplique dans "Reflet dans un oeil d'or" en 1967 chez John Huston. Pour la première fois dans le cinéma américain, un acteur montre à l'écran les difficultés d'un homme à assumer son homosexualité, enfouie dans un mariage malheureux. La bisexualité de l'acteur fut évoquée quelques années plus tard, bisexualité qu'il n'a jamais niée, notamment dans la presse.
En parallèle à sa carrière d'acteur, Marlon Brando s'est engagé toute sa vie pour les Américains natifs, les Indiens, la cause des droits civiques pour les Noirs, l'écologie. L'acteur rivalisait de subterfuges pour permettre aux représentants de ces communautés de pouvoir s'exprimer aux différentes antennes télévisées, chose quasiment impossible à cette époque.
Pour beaucoup, le meilleur de Brando est derrière lui et l'acteur est "fini". Cependant un jeune réalisateur croit encore en lui et veut faire appel à lui pour son nouveau film : Francis Ford Coppola. Après d'âpres batailles avec les studios et les producteurs qui craignent les humeurs et les caprices de l'ange noir Brando, le pari est réussi. Don Corleone, impitoyable mais serein chef de famille mafieuse est incarné par l'acteur dans "Le Parrain", saga culte sur le crime mafieux aux Etats-Unis. Cette interprétation désarmante de naturel alliée à une mise en scène brillante vaut à l'acteur l'Oscar du meilleur acteur en 1975. L'acteur refuse la récompense et permet à une Indienne de venir sur scène à sa place pour lancer un appel fort pour la cause. Il retrouve le réalisateur quatre ans plus tard pour chausser les rangers du colonel Kurtz dans "Apocalypse Now" qui reçoit la Palme d'or à Cannes.
Marlon Brando se tient par la suite loin des plateaux, se perd parfois dans des partitions douteuses comme "Superman", "The Brave" de Johnny Depp. Sa vie personnelle est ravagée par les drames, les procès, les conflits avec la presse. L'évènement le plus marquant reste la mort de sa fille Cheyenne qui met fin à ses jours en 1995 après que son frère Christian ait assassiné son fiancé. Son fils ira en prison pour ce meurtre.
L'acteur rend son dernier souffle en 2004 après de très difficiles années ponctuées de problèmes de poids et de santé. Après sa mort, son ami fidèle Jack Nicholson écrit pour le magazine Rolling Stone : "Il est aujourd'hui difficile pour les gens de réaliser l'impact que Brando avait sur les spectateurs (...) il demeure le Saint patron des acteurs."
Filmographie :
2006 : Superman Returns, de Bryan Singer (images d'archives)
2001 : The Score, de Frank Oz
2001 : You Rock My World, de Michael Jackson (Clip vidéo)
1998 : Free Money, d'Yves Simoneau
1997 : The Brave, de Johnny Depp
1996 : L'Île du docteur Moreau (The Island of Dr. Moreau), de John Frankenheimer
1995 : Don Juan Demarco, de Jeremy Leven
1992 : Christophe Colomb : La découverte : Tomas de Torquemada, de John Glen
1990 : Premiers pas dans la mafia (The Freshman), d'Andrew Bergman
1989 : Une saison blanche et sèche (A Dry White Season), d'Euzhan Palcy
1980 : La Formule (The Formula), de John G. Avildsen
1979 : Apocalypse Now, de Francis Ford Coppola
1978 : Superman, de Richard Donner
1977 : Le Parrain,, de Francis Ford Coppola (TV)
1976 : Missouri Break, d'Arthur Penn
1972 : Le Corrupteur (The Nightcomers), de Michael Winner
1972 : Le Parrain (The Godfather), de Francis Ford Coppola
1972 : Le Dernier Tango à Paris (Ultimo tango a Parigi), de Bernardo Bertolucci
1969 : Queimada, de Gillo Pontecorvo
1968 : Candy, de Christian Marquand
1968 : La Nuit du lendemain (The Night of the Following Day), d'Hubert Cornfield et Richard Boone
1967 : La Comtesse de Hong-Kong (A Countess From Hong Kong), de Charlie Chaplin
1967 : Reflet dans un oeil d'or (Reflections In A Golden Eye), de John Huston
1966 : La Poursuite impitoyable (The Chase), d'Arthur Penn
1966 : L'Homme de la Sierra (The Appaloosa), de Sidney J. Furie
1965 : Morituri (Morituri), de Bernhard Wicki
1964 : Les Séducteurs (Bedtime Story), de Ralph Levy
1963 : Le Vilain Américain (The Ugly American), de George Englund
1962 : Les Révoltés du Bounty (Mutiny on the Bounty), de Lewis Milestone
1961 : La Vengeance aux deux visages
1959 : L'Homme à la peau de serpent (The Fugitive Kind), de Sidney Lumet
1957 : Sayonara, de Joshua Logan
1957 : Le Bal des maudits (The Young Lions), d'Edward Dmytryk
1956 : La Petite Maison de thé (The Tea House of the August Moon), de Daniel Mann
1955 : Blanches colombes et vilains messieurs (Guys and Dolls), de Joseph Mankiewicz
1954 : Sur les quais (On The Waterfront), d'Elia Kazan
1954 : Désirée, d'Henry Koster
1953 : L'Équipée sauvage (The Wild One), de László Benedek
1953 : Jules César, de Joseph Mankiewicz
1952 : Viva Zapata!, d'Elia Kazan
1951 : Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire), d'Elia Kazan
1950 : C'étaient des hommes (The Men), de Fred Zinnemann
Récompenses :
1973 : Oscar du meilleur acteur pour Le Parrain
1973 : Golden Globe du meilleur acteur pour Le Parrain
1960 : Etoile reçue sur le Hollywood Walk of Fame
1955 : Oscar du meilleur acteur pour Sur les quais
1955 : Golden Globe du meilleur acteur pour Sur les quais
1955 : BAFTA du meilleur acteur étranger pour Sur les quais
1954 : BAFTA du meilleur acteur étranger pour Jules César
1953 : BAFTA du meilleur acteur étranger pour Viva Zapata !
1952 : Prix d'interprétation au Festival de Cannes pour Viva Zapata !
© Sipa, INTERFOTO USA
Marlon Brando : 2 Oscars et 8 nominations
Le 15 mars 2022, "Le Parrain" fêtait ses 50 ans. Un film qui a confirmé le talent de Marlon Brando, qui nommé huit fois aux Oscars reçoit pour le film celui du meilleur acteur en 1973. Un prix qu'il refusera et fera monter une jeune actrice apache pour souligner son combat contre la discrimination dans le monde du cinéma. Mais quelques années plus tôt, Marlon Brando a pu fièrement porter la statuette, qu'il a reçu pour la même catégorie pour le film "Sur les quais" d'Elia Kazan en 1955.
Marlon Brando sur une scène du film "Sur les quais" dirigé par Elia Kazan en 1954.
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