Michael Cimino

En 1972, il signe le scénario de Silent running, un film de science-fiction signé Douglas Trumbull suivi de Magnum Force, réalisé par Ted Post. L'année suivante, il réalise grâce à l'aide de Clint Eastwood, à qui il confie la tête d'affiche secondé par un jeune acteur en la personne de Jeff Bridges, son premier long-métrage : le buddy-movie Le Canardeur.
Quatre ans plus tard, à l'âge de 28 ans, il se lance dans la mise en scène d'une saga intimiste et mythique sur la Guerre du Vietnam avec Voyage au bout de l'enfer. Il y suit trois amis, interprétés par Robert De Niro, Christopher Walken et John Savage, avant, pendant et après cette Guerre. Le succès est immédiat et le film remporte les Oscars du Meilleur Film et Meilleur Réalisateur. Michael Cimino entre dans l'histoire du cinéma américain par la grande porte.
Le studio indépendant The United Artist décide alors, au vu de sa soudaine notoriété, de lui confier un budget de 40 millions de dollars, colossal pour l'époque, afin de réaliser La Porte du Paradis(1980), un western épique, ambitieux et démesuré. Mais cette fois, le film - amputé de 50 minutes à sa sortie - est un échec commercial et critique, le public n'adhérant ni à sa vision de l'ouest ni à sa relecture du western classique. Ce désastre entraînera d'ailleurs la faillite du studio.
La porte du Paradis devient celle de l'enfer pour Cimino. Le film, considéré comme maudit, lui vaut la réputation d'être le fossoyeur du cinéma d'auteur spectaculaire américain. Il sera le bouc émissaire de ces réalisateurs impérieux dans les années 70 qui verront leur prestige jeté aux oubliettes pour revenir dans le rang commercial des majors : c'est l'avènement du blockbuster ouvert par Steven Spielberg (Les dents de la mer) et Georges Lucas (Star Wars).
Michael Cimino revient derrière ... la caméra en 1985 avec L'année du Dragon, un thriller urbain violent, produit par Dino de Laurentis et écrit par Oliver Stone. Porté par Mickey Rourke le film permet à Cimino de renouer avec un certain succès, et une reconnaissance en Europe.
Le cinéaste réalisera ensuite trois films en commençant par Le Sicilien (1987), avec Christophe Lambert, qui raconte l'histoire du paysan, bandit et indépendantiste sicilien Salvatoré Giuliano. Suivront La Maison des Otages (1990), une commande d'un remake de William Wyler et The Sunchaser (1996) avec Woody Harrelson, son dernier film basé sur un ancien projet sur la culture indienne. On y retrouve l'intérêt de Michael Cimino pour les grands espaces américains et la solitude des personnages.
Lassé des conflits sans cesse générés par ses films, Michael Cimino a pris ses distances avec le cinéma et s'est tourné vers une carrière d'écrivain : ses romans Big Jane, Conversations en miroir et Hundred Océans sont la somme de ses réflexions aigries sur sa carrière et sur les personnes qu'il a croisé.
Le 2 juillet 2016, le cinéaste s'éteint à Los Angeles à l'âge de 77 ans.
Filmographie :
1996 : The Sunchaser
1990 : La Maison des otages
1987 : Le Sicilien
1985 : L'Année du dragon
1980 : La Porte du paradis
1978 : Voyage au bout de l'enfer
1974 : Le Canardeur
Récompenses :
2001 : Chevalier des Arts et des Lettres
2001 : Prix littéraire Lucien Barrière pour Big Jane
1979 : Oscar du meilleur réalisateur pour Voyage au bout de l'enfer
1979 : Hōchi Film Awards du meilleur film étranger pour Voyage au bout de l'enfer
1979 : Golden Globe du meilleur réalisateur pour Voyage au bout de l'enfer
1978 : Directors Guild of America Awards du meilleur film pour Voyage au bout de l'enfer