C'est dans le cadre de son projet de fin d'études, en tant qu'étudiante en audiovisuel à l'Université de Beyrouth, que Nadine Labaki réalise à 23 ans son premier petit film, "11 rue Pasteur" (1997). Très remarqué, ce dernier remporte le Prix du meilleur court-métrage à la Biennale des cinémas arabes de l'Institut du Monde Arabe à Paris. Son diplôme en poche, la jeune femme entame sa carrière de cinéaste en dirigeant des clips publicitaires et musicaux au Moyen-Orient, puis rejoint l'Hexagone en 2004 au sein du programme de la Résidence du Festival de Cannes.
Elle y développe son premier long-métrage, "Caramel", comédie romantique contant le quotidien de cinq femmes à Beyrouth, dans laquelle elle se donne aussi le premier rôle. Dévoilé trois ans plus tard dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs de la Croisette, le film, largement acclamé, devient bientôt le plus gros succès international du cinéma libanais.
Trois ans plus tard, Nadine Labaki revient dans les salles obscures avec son deuxième essai en tant que réalisatrice et scénariste, "Et maintenant on va où ?". Encore présenté à Cannes, le film à nouveau centré sur quelques femmes libanaises, tentant d'apaiser les tensions entre chrétiens et musulmans dans leur village, ressort du festival avec deux prix. Il remporte également le prix du public au festival de Toronto.
Outre ses propres longs-métrages, la cinéaste tourne en parallèle pour quelques autres réalisateurs. On la retrouve ainsi dans le film franco-marocain "Rock the Casbah" (2013) de Laïla Marrakchi, aux côtés de Vincent Lindon et Gilles Lellouche dans le thriller "Mea Culpa" (2014) de Fred Cavayé, face à Benoît Poelvoorde et Roschdy Zem dans la comédie dramatique "La rançon de la gloire" (2014) de Xavier Beauvois, puis au sein du casting du drame palestinien "The Idol" (2015) de Hany Abu-Assad.
Après être déjà retournée derrière la caméra pour participer au film à sketches brésilien "Rio, Eu Te Amo" en 2014, Nadine Labaki sort en 2018 "Capharnaüm". Le film, présenté à Cannes en sélection officielle, est une fois de plus salué par la critique.
En 2019, Nadine Labaki préside le jury Un certain regard lors du Festival de Cannes.
Filmographie :
Réalisatrice :
2018 : Capharnaüm
2014 : Rio, Eu Te Amo (segment "O Milagre")
2011 : Et maintenant on va où?
2007 : Caramel
Actrice :
2015 : The Idol, de Hany Abu-Assad
2014 : La rançon de la gloire, de Xavier Beauvois
2014 : Mea culpa, de Fred Cavayé
2013 : Rock the Casbah, de Laïla Marrakchi
2011 : Et maintenant on va où?, de Nadine Labaki
2010 : Il padre e lo straniero, de Ricky Tognazzi
2010 : Balle perdue, de Georges Hachem
2007 : Caramel, de Nadine Labaki
2005 : Bosta l'autobus, de Philippe Aractingi
© BestImage, Giancarlo Gorassini
Nadine Labaki choisie pour présider le jury d'Un certain regard
Le Festival de Cannes a annoncé le 26 mars l'identité de la présidente du jury de la section Un certain regard. Il s'agit de la réalisatrice libanaise Nadine Labaki, une habituée de l'événement puisqu'elle est déjà venue y présenter ses films "Caramel", "Et maintenant on va où ?" et "Capharnaüm". "J'ai hâte de découvrir les films de la Sélection. J'ai hâte de débattre, d'échanger, d'être secouée, de trouver l'inspiration dans la découverte du travail d'autres artistes", a déclaré, dans un communiqué, celle qui succède à Benicio Del Toro dans ce rôle.
Nadine Labaki lors de la cérémonie de clôture du Festival de Cannes, le 19 mai 2018.
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