- En bref
- 10 news
- 2 vidéos
- 2 photos
- Filmographie
- Discographie
Pablo Picasso
- info
- photos
Né à la fin du XIXe siècle à Malaga en Espagne, Pablo Diego José Francisco de Paula Juan Nepomuceno Marría de los Remedios Cipriano de la Santísima Trinidad Ruiz y Picasso voit le jour au sein d'une famille aisée. Le futur peintre voit le jour en 1881 en Andalousie, région brûlante de la Péninsule, qu'il n'abandonnera jamais à travers sa peinture.
Un génie né sous le soleil d'Andalousie
Ses parents sont des bourgeois qui résident dans la vieille ville et Pablo, l'aîné de ses deux soeurs, est au centre de toutes les attentions, gâté et choyé comme s'il était enfant unique. Cette manière d'être scruté par les autres, il s'en servira toute sa vie, étant lui-même un être fier, confiant et parfois vantard. Son père est peintre, celui-ci l'initie à tout et le petit Pablo sait déjà pertinemment que son seul but est de devenir un artiste, un peintre, un dessinateur, un sculpteur. Il apprend de son père certes, mais il cherche surtout à le dépasser en tout point.
C'est en forgeant que l'on devient forgeron et Pablo ne le sait que trop bien. S'il veut devenir l'artiste célébré qu'il espère, il doit travailler dur et c'est ce qu'il entreprend sans tarder. Armé de son carnet de croquis ou même de son cahier d'écolier, il observe, scrute, travaille son regard et adapte son tracé en veillant sur le monde qui l'entoure. La ville, les gens il dessine tout ou à peu près tout, ce qui influera sur ses différentes "périodes". L'Espagne, son pays, est un vivier pour nourrir toute créativité... La tauromachie, notamment, le fascinera toute son existence, il peindra taureaux et matadors pendant une très longue période de son apprentissage.
C'est sans appel, Pablo Picasso est un enfant surdoué. A l'âge de 14 ans, son père qui est enseignant aux Beaux-Arts de Barcelone, lui fait passer le concours d'entrée, un cas rarissime à l'époque, voire encore de nos jours. Il le réussit évidemment haut la main et une fois en formation, il s'avère que Pablo est curieux de toutes les matières, couleurs, manières de faire et il sait déjà se montrer très professionnel. En avance sur ses camarades, Pablo part à Madrid pour ses 16 ans et cette fois, intègre la non moins prestigieuse Académie Royale, et en ressort encore meilleur qu'avant. La chose est certaine, Pablo Picasso n'a jamais été un singe savant, mais bel et bien malgré son jeune âge, un enfant sûr de son talent qu'il a su maîtriser.
Paris, cubisme et la Génération perdue (1904-1936)
En France, le Paris de l'avant Grande Guerre est le lieu de tous les possibles pour les artistes. Le Moulin Rouge notamment, abrite lors de ses enivrantes soirées, les artistes qui deviendront des génies, Toulouse-Lautrec, Paul Gauguin... Pablo quitte Madrid et se décide à pénétrer ce Paris à la fois lumineux et interlope, où la permissivité permet à l'inspiration de prendre corps et de peindre. Le jeune Pablo habite alors dans l'épicentre artistique de la capitale, à Montmartre, vibrant milieu où il fait ses premières rencontres majeures, là où la pauvreté côtoie les talents, aussi littéraires que philosophiques. Il y croise ses futurs amis comme Max Jacob, son principal allié, ou Braque, qui s'impose par la suite comme le chef de file des cubistes.
Dans les années 1920, il fréquente de près ou de loin les Américains de la Génération perdue, terme trouvé par Gertrude Stein, écrivain. Ces personnages majeurs de la littérature comme Ernest Hemingway ou encore Ezra Pound, T.S. Eliot ou Francis Scott Fitzgerald, sont les enfants lumineux d'une Amérique en proie à la crise et sont venus faire battre leur veine artistique en Europe. Pablo Picasso quitte occasionnellement Paris pour se rendre dans le sud de la France, terre qu'il chérira toute sa vie et où il finira ses jours. A Paris, alors que d'autres montrent la face brillante de la Belle Epoque, ses progrès et ses bals, Picasso se tourne vers l'âme lugubre de la ville : ses prisons, ses prostitués que l'on cache aux yeux du beau monde, sa misère sociale. Sa peinture est franche, sombre et surtout bleue, sa période majeure. Il rencontre alors Fernande au Bateau-Lavoir, son modèle et les deux tombent passionnément amoureux.
Picasso ou l'homme de toutes les femmes
A cette époque, il se lance dans l'une de ses plus belles oeuvres, les Demoiselles d'Avignon, prostitués d'un lupanar du sud. Le tableau est exposé en 1916 pour la première fois et c'est évidemment un scandale. Sa façon de déstructurer, de remettre en question les lignes de fuite ou les angles, permettent de faire apparaître un nouveau genre en peinture, nous sommes alors en plein cubisme (1906-1914) et Picasso développe son style, absolument unique et révolutionnaire.
L'Andalou s'ouvre également à la danse et aux arts du spectacle et conçoit les costumes de Parade, un ballet dont le livret est écrit par Jean Cocteau et mis en musique par Erik Satie. Encore une fois, l'audace de cette création divise, mais surtout passionne et rend Picasso encore plus intéressant aux yeux du public. Le peintre est en marge de ses collègues peintres. Olga Khokhlova, danseuse ukrainienne droite et rigoureuse, devient alors à ce moment la première femme du peintre.
Pablo s'est fait un nom, il est connu voire reconnu et surtout il travaille d'arrache-pied pour améliorer son style, surprendre la galerie si l'on peut dire. Chose qu'il martèle tout au long de sa vie, notamment grâce à cette célèbre phrase : "Les autres parlent, moi je travaille". Ce genre de petites pensées piquantes en disent long sur la confiance en soi de l'artiste. Il peint beaucoup son épouse et retourne d'ailleurs à un style plus épuré, simple et accessible, il élabore des portraits et notamment de sa famille car il devient père pour la première fois, Paul.
Il quitte de temps en temps cependant ce foyer stable qui nuit à sa créativité, lui qui a besoin de passion et de fièvre et rencontre Marie-Thérèse Walter, une Suédoise qui devient sa nouvelle compagne, elle aussi étant devenue son modèle à 17 ans... Séducteur insatiable, Pablo Picasso est effectivement admirateur de toutes les femmes, et n'aura de cesse d'en conquérir encore et encore. Il devient papa d'une petite fille cette fois, Maya qu'il ne cessera de peindre. Mais Picasso ne sait pas se contenter d'une femme et rencontre Dora Maar, celle qui deviendra l'un des tableaux majeurs de l'artiste "La femme qui pleure au chapeau rouge". Dora avec qui il s'installe est presque l'égale de Picasso, fière, passionnée et orgueilleuse.
Naissance de Guernica et années de guerre
Dora Maar réveille également la conscience politique de Pablo Picasso, devenu un peu oisif, et vit avec lui - de loin - la tragique Guerre d'Espagne. Guernica, ville du pays basque Espagnol est bombardée par les Allemands et sa population en est la principale victime. Nous sommes en 1936 et le sort de Guernica déclenche le plus gros conflit civil de la péninsule Ibérique. Pablo saisit une toile, immense (7,5 m sur 3m), l'installe en bas de sa maison et entreprend une fresque grandiose, humblement baptisée "Guernica", témoignage de l'horreur de cette guerre en noir et blanc, certainement la réalisation la plus emblématique du peintre, exposée plus tard au MoMA de New York, en 1939. Ce tableau gigantesque est probablement le plus grand chef-d'oeuvre de Pablo Picasso.
Les Nazis quant à eux occupent la France et rejette en bloc l'art de Picasso qu'ils considèrent comme un art dégénéré, et souhaite mettre fin à sa production. Néanmoins dans les années 1940, l'artiste espagnol est au sommet de sa notoriété et jouit d'une protection naturelle de la part des artistes et des intellectuels. Aucun Nazi n'arrêtera jamais le maître de travailler... Il entre d'ailleurs dans une période osbcure faites de couleurs noires et sombres. Picasso dénonce encore et toujours, notamment le génocide Juif et pose sur toile un charnier, comme ceux que l'on découvrait dans les camps.
L'artiste célébré, la France, Françoise et la part sombre de l'homme
Au lendemain de la guerre il rencontre Françoise une jeune femme française, dont il tombe amoureux. Françoise reste synonyme de retour à la vie, la fin des années noires de la guerre et des conflits avec Dora. Françoise devient "La Femme fleur" pour un tableau de Picasso, les deux ne se quittent plus et partent alors vivre sous le soleil d'Antibes et Vallauris où Claude et Paloma, ses deux derniers enfants, naissent.
Toujours très créatif, il continue de peindre, mais construit aussi, fabrique des jouets pour ses enfants par exemple. Dans les années 1950, encarté au Parti Communiste, il dessine la fameuse colombe qui devient le symbole international de la paix dans le monde, sûrement un hommage également à sa petite fille Paloma.
Cependant, Françoise le quitte en prenant les enfants. Pablo Picasso est un homme dur, parfois trop complexe, jusqu'au-boutiste, ce qui mène souvent ses relations amoureuses à des échecs, car il est difficile à supporter. Il finit donc sa vie avec Jacqueline à Mougins, où il s'éteint en 1973, au sommet d'une carrière artistique monumentale.
Encore aujourd'hui, la légende noire du génie est longuement discutée dans la presse au travers des témoignages de ses enfants et petits-enfants, tantôt fiers de leur patronyme mais également effrayés par cet héritage immense, même blessés par l'homme qui aurait fait souffrir certains des siens au fil des années. "Arrogant", "pingre" ou encore "tyrannique", des adjectifs relativement sombres noircissent le tableau de la personne de Picasso. Autour de sa mort, les différents héritiers du peintre se déchirent, même Marie-Thérèse Walters et sa fille Maya n'ont pu approcher le corps de leur défunt compagnon et père.
L'héritage de ce monstre sacré reste certainement le cadeau empoisonné d'une famille qui n'a guère eu le temps de réellement se connaître, partagés par cet homme qui finalement appartenait à tout le monde...
© DR, Succession Picasso / Eleonora Strano 2020
Musée national Pablo Picasso à Vallauris
À Vallauris, le peintre Pablo Picasso est initié par un couple de potiers à la pratique de la céramique. Conquis, l'artiste choisit de s'y installer dès 1948, créant un boum de notoriété pour la ville. Il y reste jusqu'en 1955 et produit notamment le tableau "Guerre et Paix". Sa demeure est maintenant un musée qui accueille également des expositions temporaires comme "Mon heure préférée est une heure de la nuit" de Mounira Al Solh, jusqu'au 2 novembre 2020. "Paper Speaker" de Mounira Al Solh au Musée national Pablo Picasso de Vallauris.
Site officiel : http://musees-nationaux-alpesmaritimes.fr/picasso/
2/2