Pascale Clark

Pascale Clark a ce que l'on appelle en école de journalisme une voix de radio. Celle que l'on peut écouter en boucle sans jamais s'en lasser, celle qui peut vous faire pleurer quand elle tremble, vous réveiller en douceur et vous bercer avant le coucher. Passée brièvement dans les années 1980 par RTH Radio Trans Helium, Ouï FM, Europe 2, France Info ou encore Europe 1, c'est à France Inter que la Parisienne trouvera les bons échos pour sa voix rauque.

D'abord dans la rubriques Question A+B, puis aux éditions du matin, de 7h à 9h, succédant à Nicolas Poincaré jusqu'en juin 2001. Cette année-là, elle décroche sa propre émission, Tam tam, etc., qu'elle anime pendant trois ans jusqu'à l'arrivée de Jean-Luc Hees, avec qui elle entre en conflit.

Elle quitte alors la maison ronde de Radio France pour RTL, sur les ondes de laquelle elle anime jusqu'en juin 2006 l'émission de débats On refait le monde avant de prendre les commandes de la revue de presse À la une de la presse et du net.

Cette parenthèse France Inter lui permet de voler de ses propres ailes et même de faire une incursion de sept ans à la télévision, sur Canal+, pour y présenter le samedi après-midi En aparté, émission au cours de laquelle elle dialogue en voix-off avec un invité qu'elle mène à la voix et à l'oeil et Un café, l'addition, une revue de l'actualité de la semaine avec, toujours en voix-off, l'animatrice qui interroge cette fois-ci des polémistes sur les grands sujets qui font débat.

À la rentrée 2009, Jean-Luc Hees n'étant plus à la tête de la Maison Ronde, Pascale Clark reprend ses droits sur France Inter avec l'émission matinale Comme on nous parle, diffusée de 9h à 10h. Programme culturel enrichit de ses entretiens posés avec des artistes, elle y révèle la ... chroniqueuse Charline Vanhoenacker et le duo des Kids, Medhi et Badrou.

Les chaises musicales sont un jeu très courant à la radio. Constamment sur un siège éjectable, les journalistes ne sont jamais en mesure de savoir si leur émission sera prolongée la saison suivante. Lors de l'arrivée de Laurence Bloch à la direction de France Inter et de Mathieu Gallet à celle de Radio France, les programmations bougent, sont rognées quand elles ne sont pas annulées.

C'est le cas de Comme on nous parle, non reconduite en septembre 2013. Fini la case matinale pour la journaliste, qui investit en 2014 le créneau de 21h avec A'live. Véritable petite fabrique de créativité et carrefour de toutes les rencontres musicales, l'émission nocturne est produite par Clark en personne, qui y prône l'instantanéité et l'artisanal.

Le 9 mars 2015, c'est un coup de théâtre à l'antenne : elle annonce que la CCIJP n'a pas renouvelée sa carte de presse, prétextant qu'avec A'live, elle exerçait davantage un rôle de productrice que de journaliste. France Inter n'apprécie guère ce scandale à l'antenne et annule son émission deux mois plus tard. Les relations sont de plus en plus compliquées entre l'animatrice et ses dirigeants. Une mésentente qui conquit à l'arrêt, le 18 juin 2016, de sa dernière émission en date, Making Of, au bout d'une seule saison. La voix de Pascale Clark ne résonnera donc plus sur France Inter.

Pour entendre de nouveau sa voix rauque, direction BoxSOns, un projet numérique payant qui traitera dès la fin de l'année 2016 de l'actualité par le son. Aux côtés d'autres journalistes radio, elle y explique leur but à Télérama : "Nous voulons écouter ce pays, qui n'est pas comme on nous dit qu'il est. Nous voulons donner la parole aux gens autrement que dans des moments hystériques, où ils s'expriment, peut-être, mais ne parlent pas vraiment d'eux."