En 1967, il monte dans la Capitale pour y suivre des études au cours Littré, puis à l'IDHEC, l'ancêtre de la Fémis. Ses premiers courts-métrages, Le laboratoire de l'angoisse et La Famille heureuse révèlent ses compétences mais c'est surtout en tant que dessinateur de bandes-dessinées au journal Pilote qu'il fait parler de lui entre 1970 et 1975.
C'est finalement en adaptant des personnages de Gotlib qu'il réalise son premier long-métrage, Les Vécés étaient fermés de l'intérieur, avec Coluche et Jean Rochefort. Ce film est un bide et le réalisateur se dit alors qu'il devrait se réorienter dans la publicité.
Mais Patrice Leconte va faire une rencontre décisive, celle avec la troupe du Spendid (Michel Blanc, Thierry Lhermitte, Christian Clavier...), grâce à qui il signera son plus gros succès populaire, Les Bronzés (1978), qui sera suivi d'un autre grand classique du rire l'année suivante, Les Bronzés font du ski.
Les années 1980 sont fastes pour le réalisateur, qui continue de sillonner le genre de la comédie et de scénariser la plupart de ses films, quand il ne les cadre pas. Il forme le duo culte Michel Blanc /Bernard Giraudeau dans Viens chez moi, j'habite chez une copine (1980), avant de faire enfiler à Jacques Villeret et Michel Blanc les costumes d'inspecteurs dans Circulez y'a rien à voir (1983).
Il s'essaie également à d'autres genres : le film de braquage (Les Spécialistes en 1985), le drame intimiste (Tandem, avec Gérard Jugnot et Jean Rochefort) ou encore le thriller avec Monsieur Hire (1989) qui marque sa sixième collaboration avec Michel Blanc.
Les années 1990 sont marquées par un grand succès commercial et critique avec Ridicule (1996), dans lequel il met en scène les moeurs de la cour du Roi de France, qui lui permet de remporter le César du meilleur réalisateur et du meilleur film. Trois ans plus tard, il s'essaie à un film en noir et blanc avec Vanessa paradis et Daniel Auteuil baptisé La fille sur le pont.
Depuis, Patrice Leconte fait en sorte d'être là où on ne l'attend pas, comme avec le documentaire Dogora - Ouvrons les yeux (2004) ou le film d'animation Le Magasin des suicides (2012), adaptation du roman de Jean Teulé.
Il clôt en 2006 les aventures de ses complices du Splendid avec Les Bronzés 3 : Amis pour la vie, suivi des comédies La Guerre des miss, avec Benoît Poelvoorde, avant de faire en 2014 un doublé gagnant en réalisant Une heure de tranquillité, adaptée de la pièce de théâtre homonyme de Florian Zeller, et Une promesse, basé sur la nouvelle Le Voyage dans le passé écrite par Stefan Zweig.
Filmographie :
2014 : Une promesse
2014 : Une heure de tranquillité
2012 : Le Magasin des suicides
2011 : Voir la mer
2008 : La Guerre des miss
2006 : Mon meilleur ami
2006 : Les Bronzés 3 : Amis pour la vie
2004 : Confidences trop intimes
2004 : Dogora : Ouvrons les yeux
2002 : Rue des plaisirs
2002 : L'Homme du train
2001 : Félix et Lola
2000 : La Veuve de Saint-Pierre
1999 : La Fille sur le pont
1998 : Une chance sur deux
1996 : Ridicule
1996 : Les Grands Ducs
1995 : Lumière et Compagnie (film collectif)
1994 : Le Parfum d'Yvonne
1993 : Tango
1991 : Contre l'oubli (film collectif)
1990 : Le Mari de la coiffeuse
1989 : Monsieur Hire
1987 : Tandem
1985 : Les Spécialistes
1983 : Circulez y a rien à voir
1982 : Ma femme s'appelle reviens
1981 : Viens chez moi, j'habite chez une copine
1979 : Les bronzés font du ski
1978 : Les Bronzés
1976 : Les Vécés étaient fermés de l'intérieur
Récompenses :
2015 : Globe de Cristal de la meilleure mise en scène pour Ouh Ouh
2011 : Swann d'or du meilleur réalisateur au Festival du film de Cabourg pour Voir la mer
1997 : BAFA du meilleur film en langue étrangère pour Ridicule
1996 : César du meilleur réalisateur pour Ridicule
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Michel Blanc a piégé Patrice Leconte
Toujours lors de son interview à AlloCiné en janvier dernier, Patrice Leconte s'est remémoré une sympathique anecdote : le jour où Michel Blanc lui a fait croire qu'il quittait le projet. "Je (le) vois débouler dans le bar, le T-Shirt arraché, ensanglanté, le nez ouvert, me disant : 'Patrice, je reste pas une minute de plus, je prends mon billet d'avion, je rentre ce soir à Paris !'", raconte-t-il, et de poursuivre : "Quand il a vu que j'étais tout blême, parce que je me disais que mon film était à l'eau, ils sont tous sortis de derrière les buissons et il a retiré son postiche de faux nez éclaté."
Josiane Balasko et Michel Blanc à la première du film "Demi-Soeur" à l'UGC Ciné Cité Bercy à Paris, le 3 juin 2013.
5/5
