Pénélope Bagieu
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Véritable star de la bande dessinée française, Pénélope Bagieu, sourire en coin et crinière rousse, est l'une des illustratrices incontournable de ces dix dernières années. Mariant avec malice humour et engagement, elle met dans ses ouvrages les femmes au premier plan, dépassant la littérature pour poulettes (ce que les anglo-saxons appellent la " chik lit ").
Depuis
l'âge
où
elle
sait
tenir
un
crayon
dans
sa
main,
Pénélope
Bagieu
dessine.
Pas
vraiment
motivée
pour
prendre
des
cours
de
dessin,
elle
reste
la
fille
du
lycée
qui
dessine
bien
mais
ça
ne
va
pas
plus
loin.
Son
baccalauréat
économique
et
social
en
poche,
elle
prend
une
année
sabbatique
pour
réfléchir
à
la
voie
qui
lui
correspondrait
le
mieux.
De
retour
dans
les
rangs,
elle
tâtonne
une
année
en
classe
préparatoire
à
l'ESAT
Paris
avant
de
réaliser
qu'elle
se
sentirait
plus
à
sa
place
dans
un
métier
artistique.
La
parisienne,
née
le
22
janvier
1982
dans
le
14ème
arrondissement,
s'oriente
alors
dubitativement
sans
grande
connaissance
de
l'Histoire
de
l'art
vers
l'Ecole
nationale
Supérieure
des
Arts
Décoratifs.
Elle
s'y
forge
une
solide
culture
artistique,
touche
au
bois,
à
la
peinture,
mais
surtout
au
dessin,
le
crayon
n'ayant
jamais
vraiment
quitté
ses
doigts.
Mais
qu'est-ce
qu'elle
pourrait
bien
faire
avec
ce
fameux
crayon
?
Peut-on
vraiment
gagner
sa
vie
en
dessinant
?
Toutes
ces
questions
lui
passent
par
la
tête
si
bien
qu'une
fois
diplômée,
en
2006
avec
la
plus
mauvaise
note
de
sa
promotion,
elle
se
fagote
un
book
et
se
met
en
quête
d'un
job
dans
l'illustration
après
un
passage
au
Central
Saint
Martins
College
of
Art
and
Design
de
Londres
où
elle
y
a
expérimenté
l'animation.
Arpentant
le
Tout-Paris
dans
le
but
de
dénicher
une
collaboration
quelconque
avec
un
magazine
ou
une
maison
d'édition
de
la
région,
elle
sème
ses
dessins
scolaires
et
gribouillis
personnels
mais
ne
récolte
que
des
refus.
C'est
sa
rencontre
avec
un
agent
qui
va
la
lancer
sur
le
marché,
mais
un
marché
vite
lassant,
qui
ne
lui
ressemble
pas
:
celui
de
la
publicité.
D'abord
pour
Le
Crédit
Agricole,
suivi
d'entreprises
généralement
spécialisées
dans
l'aide
à
la
personne
et
de
la
marque
de
surgelés
Marie.
À
cette
époque,
Pénélope
Bagieu
regrette
le
temps
où,
étudiante,
elle
expérimentait
différents
supports
et
faisait
réellement
travailler
son
imagination.
N'ayant
plus
vraiment
le
temps
de
dessiner
pour
elle,
elle
y
remédie
en
se
lançant
dans
la
blogosphère
au
début
de
l'année
2007.
À
cette
période,
encore
peu
d'illustrateurs,
et
encore
moins
d'illustratrices,
crayonnent
sur
la
Toile.
Baptisée
"Ma
vie
est
tout
à
fait
fascinante",
le
blog
reprend
un
personnage
qu'elle
a
créé
peu
de
temps
auparavant
pour
les
besoins
d'un
magazine
suisse,
le
premier
à
lui
avoir
fait
confiance.
Chaque
semaine,
l'auteure
et
dessinatrice
leur
faisait
parvenir
les
aventures
de
son
héroïne,
Joséphine,
une
trentenaire
très
fleur
bleue
qui
ne
désespère
pas
de
trouver
l'amour.
Son
anti-soi
en
quelque
sorte.
Joséphine
passe
donc
du
papier
à
l'écran
et
commence
à
séduire
toute
une
poignée
d'internautes
qui
se
retrouvent
dans
ce
personnage
maladroit
qui
enchaîne
les
plans
foireux.
Vraiment
très
attachée
à
son
héroïne,
encouragée
par
ses
milliers
de
vues
sur
Internet
et
la
publication
d'extraits
de
son
blog
en
2008
par
l'éditeur
Jean-Claude
Gawsewitch,
elle
entreprend
de
lui
consacrer
un
album
entier.
Voilà
comment
la
trentenaire
à
lunette
et
son
chat
Brad
Pitt
s'est
retrouvée
dans
les
rayons
des
librairies.
Véritable
succès,
ce
coup
d'essai
aura
deux
frères
:
"Joséphine
tome
2
:
Même
pas
mal"
(2011)
et
"Joséphine
change
de
camp"
(2012).
L'année
suivante,
la
réalisatrice
Agnès
Obadia
s'en
empare
...
Conjointement à ses albums "Joséphine", Pénélope Bagieu réalise une quarantaine d'illustrations pour le livre "Vie de Merde" (2008), participe en 2011 au Festival de Cannes en tant que chroniqueuse pour la chaîne Arte et se voit décorer de l'insigne de Chevalier des Arts et des Lettres lors du 40e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême qui lui consacre une exposition. Sa visibilité croît également grâce à ses chroniques régulières sur le site de Madmoizelle.com, magazine féministe sur lequel elle évoque ses coups de coeur en matière de bandes dessinées. Le 9e art ne sera d'ailleurs pas en reste puisqu'elle se montre en parallèle très productive : elle signe son premier one shot "Cadavre Exquis" (2011), histoire d'amour et d'ambition, dessine et colorie "La Page Blanche" (2012), quête d'identité d'une jeune femme amnésique scénarisée par Boulet, et nous embarque même dans les rues de New York en sa compagnie avec le guide Cartoville (2014).
Globe-trotteuse dans l'âme - elle dessine ses voyages dès les débuts de son blog - elle profite également de sa notoriété pour alerter ses lecteurs. Comme en novembre 2013 via son post "Prends cinq minutes, et signe, copain" dans lequel elle dénonçait le chalutage industriel. Plus d'un million d'internautes avaient signé la pétition. Également militante pour l'égalité des droits des femmes, celle qui se revendique ouvertement féministe et fière de l'être rejoint entre autres en 2015 le collectif des créatrices de bandes dessinées contre le sexisme suivi de la campagne du planning familial Ceci n'est pas un cintre pour le droit à l'avortement.
Les femmes ont d'ailleurs depuis toujours leur place dans son oeuvre, davantage ces dernières années d'ailleurs comme en témoigne sa bande dessinée "California Dreamin", réalisée en 2015 uniquement au crayon à papier (28 au total et 2 ans de travail !) et en noir et blanc. Elle y met en scène une biographie fantasmée et romancée de Mama Cass, icône des années 1970 et chanteuse du groupe The Mamas and the Papas. Solaire et charismatique, elle imagine la vie qu'aurait pu avoir cette petite fille juive ayant grandi à Baltimore avant de se lancer dans le genre de la comédie musicale alors que la mode était au folk.
L'année suivante, elle rend hommage à quinze femmes d'exception dans le premier tome d'un dyptique intitulé "Culottées". Clémente Delait, femme à barbe, Agnodice, gynécologue de l'Antiquité, Margaret Hamilton, l'actrice terrifiante du Magicien d'OZ... ces femmes audacieuses ont toute la particularité d'avoir pris en main leur destin. Prépubliée sur un blog du Monde en amont de sa publication sur papier, cette galerie de personnages culottés lui a été inspirée par la volcanologue française Katia Krafft à qui elle voulait à l'origine consacrer une BD complète.
Aujourd'hui installée aux Etats-Unis avec mari et enfants, Pénélope Bagieu travaille toujours avec son éditeur français Gallimard et peut sans nul doute dire que sa vie est tout à fait fascinante.