Peter Tosh
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Celui qui aura fait ses débuts auprès de Bob Marley au sein des Wailers, avant d'acquérir en solo sa propre réputation comme l'un des artistes reggae les plus engagés de Jamaïque, naît sous le nom de Winston Hubert McIntosh le 19 octobre 1944 à Grange Hill, dans la paroisse de Westmoreland.
Peter
Tosh,
qui
grandit
au
son
de
la
musique
traditionnelle
jamaïcaine
comme
au
rythm
and
blues
exporté
par
les
grandes
ondes
américaines,
montre
tout
jeune
un
talent
pour
la
chanson
et
la
guitare,
à
laquelle
il
se
forme
en
autodidacte.
Lorsque
son
père
délaisse
le
foyer
au
début
des
années
1960,
sa
mère
et
lui
se
voient
contraints
par
souci
financier
de
quitter
leur
milieu
rural
paisible
pour
rejoindre
Trench
Town.
C'est
alors
adolescent
qu'il
se
met
à
errer
dans
le
quartier
défavorisé
de
Kingston.
En
passant
un
jour
dans
la
Troisième
rue,
il
tombe
sur
le
musicien
Joe
Higgs
qui
joue
entouré
d'autres
jeunes.
Le
gamin
d'une
quinzaine
d'années
se
joint
à
eux
pour
les
accompagner
à
la
guitare
:
c'est
ainsi
qu'il
rencontre
Robert
Nesta
dit
"Bob"
Marley
et
Neville
O'Riley
Livingston,
qui
se
fera
plus
tard
appelé
Bunny
Wailer.
Impressionnés
par
son
talent,
tant
sur
l'instrument
qu'au
chant
grâce
à
sa
voix
de
baryton,
les
deux
amis
intègrent
alors
Peter
Tosh
dans
leur
cercle.
Le
trio,
qui
se
donne
comme
nom
de
scène
The
Wailing
Wailers,
continue
de
s'entraîner
auprès
de
Joe
Higgs
et
ne
tarde
pas
à
prendre
le
chemin
des
studios.
Ils
diffusent
en
1964
un
premier
single,
Simmer
Down,
déjà
un
tube
sur
l'île
caribéenne,
suivi
deux
ans
plus
tard
de
l'album
éponyme
du
groupe
qui
lance
définitivement
sa
carrière.
Mais
alors
qu'il
enchaîne
les
hits,
comme
Rude
Boy
et
une
première
version
de
One
Love,
le
trio
ne
récupère
pas
grand-chose
des
profits
générés
et
se
sépare
en
1966.
Seulement
quelques
mois
s'écoulent
toutefois
avant
que
Bob
Marley,
Bunny
Wailer
et
Peter
Tosh
ne
se
retrouvent
finalement
pour
reconstituer
la
formation,
sous
le
simple
nom
des
Wailers.
Depuis
convertis
au
Rastafarisme,
les
trois
camarades
évoluent
dans
leur
musique,
jusque-là
largement
influencée
par
le
ska,
pour
s'approprier
le
tempo
du
rocksteady
avec
le
message
de
paix
inhérent
à
leur
religion
et
ainsi
développer
un
genre
qui
deviendra
bientôt
le
reggae.
Le
groupe
s'associe
un
temps
avec
le
producteur
Leslie
Kong.
Lequel,
remarquant
la
fougue
de
Peter
Tosh,
le
met
en
avant
sur
des
titres
comme
Stop
That
Train
et
Soon
Come.
Mais
alors
que
le
trio
connaît
un
succès
grandissant,
c'est
progressivement
Bob
Marley
qui
prend
la
place
sous
les
feux
des
projecteurs.
La
notoriété
des
Wailers
ne
cesse
de
grandir
dans
les
années
1970,
grâce
à
des
hits
comme
Stir
It
Up
qui
leur
ouvre
en
1973
la
porte
des
États-Unis,
où
le
groupe
est
notamment
invité
en
première
partie
de
Bruce
Springsteen.
Le
titre
I
Shot
The
Sheriff,
tiré
de
l'album
"Burnin'",
est
ensuite
popularisé
par
une
reprise
d'Eric
Clapton
en
1974.
C'est
par
ailleurs
sur
cet
opus
que
figure
pour
la
première
fois
la
chanson
Get
Up,
Stand
Up,
coécrite
par
Bob
Marley
et
Peter
Tosh.
Après
une
tournée
américaine
flamboyante,
ce
dernier
décide
néanmoins
de
quitter
le
groupe
-
à
l'instar
d'ailleurs
de
Bunny
Wailer,
qui
préfère
rester
en
Jamaïque.
Mais
pas
pour
les
mêmes
raisons
:
lui
ne
supporte
plus
de
voir
la
future
légende
du
reggae
prendre
autant
de
place
sur
les
devants
de
la
scène.
Alors
Peter
Tosh
commence
à
composer
sa
propre
musique.
Par
ailleurs
de
plus
en
plus
impliqué
dans
la
politique
de
son
pays,
il
reçoit
durant
cette
période
un
passage
à
tabac
-
qui
ne
sera
pas
le
dernier
-
par
les
forces
de
l'ordre
jamaïcaine.
Pour
cause,
sa
consommation
quelque
peu
provocatrice
de
marijuana
et
son
utilisation
à
outrance
du
terme
"shit-stem",
un
mot-valise
combinant
les
mots
"merde"
et
"système"
pour
évoquer
l'injustice
politique
...
Ce dernier attire l'attention des Rolling Stones, qui le signent sur leur label éponyme en 1978. L'artiste jamaïcain est dès lors régulièrement invité en première partie du célèbre groupe de rock britannique. Il accueille même Mick Jagger en invité d'exception sur son album "Bush Doctor" (1978) pour la reprise d'une chanson des Temptations, (You've Got to Walk and) Don't Look Back, qu'ils rendent largement populaire. Les deux chanteront le titre côte-à-côte à maintes reprises, notamment sur le plateau de l'émission culte Saturday Night Live. De quoi exposer Peter Tosh à un large public.
Ce dernier profite alors de sa notoriété pour défier les autorités dans sa Jamaïque natale. Lors du One Love Peace Concert organisé à Kingston le 22 avril 1978, le chanteur se lance dans un discours passionné, remettant en question les valeurs politiques et économiques du gouvernement, et provocant directement les forces de l'ordre en allumant un joint sur scène. Alors que le monde se souviendra de l'événement pour le message de paix que Bob Marley a préféré véhiculer, en orchestrant une poignée de main historique entre les opposants Michael Manley et Edward Seaga, Peter Tosh portera à vie les cicatrices que lui vaudront son acte de défiance ce soir-là.
Mais les répressions policières n'auront pas raison de lui. L'artiste continue au contraire de faire passer ses messages révoltés dans ses prochains albums, "Mystic Man" (1979) et "Wanted : Dread or Alive" (1981). Alors qu'il assiste non sans jalousie au succès phénoménal que Bob Marley rencontre autour du globe, Peter Tosh revient aux sources au début des années 1980 en se tournant vers l'Afrique. Il diffuse en 1983 l'album "Mama Africa" puis s'exile sur le continent noir, pour apprendre la médecine traditionnelle d'une part, mais aussi tenter d'empêcher (en vain) la diffusion de ses oeuvres en Afrique du Sud, dont il dénonce l'apartheid.
Peu après la sortie de son dernier album, "Nuclear War", Peter Tosh est tragiquement abattu à l'âge de 42 ans. Le soir du 11 septembre 1987, alors qu'il recevait quelques convives avec sa femme Andrea Marlene Brown, des hommes armés font irruption dans sa maison de St. Andrew en Jamaïque. L'attaque, menée pour des raisons inconnues - certains diront pour cambriolage, d'autres par revanche voire une affaire de drogues -, fait cinq blessés et deux morts, dont le chanteur. Les autorités jamaïcaines, qu'il critiquait pourtant tant de son vivant, lui organisent alors un enterrement national.
S'il n'a jamais su atteindre le niveau de notoriété de son camarade Bob Marley, Peter Tosh laisse néanmoins un grand héritage derrière lui. Avec des chansons aussi connues que Stepping Razor, Equal Rights ou encore I Am That I Am, le plus militant des Wailers est à jamais immortalisé à travers sa musique, comme un des plus grands piliers du reggae.
Discographie :
1987 : No Nuclear War
1983 : Mama Africa
1981 : Wanted : Dread and Alive
1979 : Mystic Man
1978 : Bush Doctor
1977 : Equal Rights
1976 : Legalize It
Avec les Wailers :
1973 : Burnin'
1972 : Catch A Fire
1971 : Soul Revolution Part II
1970 : Soul Rebels
1966 : The Wailing Wailers