Philippe Martinez

Philippe Martinez évolue dans un foyer militant issu de l'immigration espagnole : son père était ouvrier et sa mère aide-ménagère. Animé par le débat politique et la conscience des classes, il s'inscrit très jeune au Parti communiste français.
En 1982, il deviendra technicien chez Renault à Billancourt et se rapproche de la CGT peu de temps après, en 1984. Philippe Martinez profite de ses années chez le constructeur automobile français pour comprendre et analyser les rouages de l'entreprise, son architecture et bien sûr ses failles. Il rend sa carte du Parti communiste en 2002, mais dirige la Fédération CGT (2008-2015) de la métallurgie et développe des qualités de négociateurs, prompt au dialogue.
Après avoir vu sa candidature au poste éconduite le 13 janvier 2015, c'est un mois après, le 3 février 2015, que Philippe Martinez entame son entrée dans les hautes eaux du syndicalisme français en devenant secrétaire général de la Confédération générale du travail (CGT). Il recueillera 93,4 % des voix du comité confédéral national, un score excellent.
Encore relativement inconnu dans le monde syndical, il remplace alors aux bureaux de Montreuil Thierry Lepaon, poussé à la démission après un scandale financier causé par des dépenses personnelles peu modestes. Ce dernier avait lui-même remplacé le très charismatique Bernard Thibault qui fut quant à lui, le secrétaire de la CGT de 1999 à 2013.
Il devient alors avec Jean-Claude Mailly (Force Ouvrière) et Laurent Berger (Confédération française démocratique du travail) une figure emblématique du syndicalisme des années 2000 en France.
Philippe Martinez se met rapidement au travail et agite déjà le petit monde de l'entreprise en exigeant la réduction du temps de travail à 32 heures. Très anti-libéral, il a ... participé le 26 janvier 2015 à une manifestation contre la loi Macron.
Même si la presse l'attaque souvent sur ses méthodes "implacables" ou interprétées comme autoritaires, Philippe Martinez ne s'est jamais délesté de ses qualités premières : le travail, la rigueur et le dialogue. Ces valeurs sont d'ailleurs très chères au mouvement cégétiste, comme le précise l'historien du syndicalisme René Mouriaux dans son ouvrage Le Bien public.
Le 22 avril 2016, Philippe Martinez a été réélu à son poste de secrétaire général au congrès de Marseille.

C'est au mois de mai que Philippe Martinez va devenir peu à peu la figure de proue contestataire du projet de la loi travail, porté - entre autres - par la ministre socialiste Myriam El-Khomri.
Il se révèle alors indomptable et exige le retrait pur et simple du texte. Sa dextérité est mise en avant par les médias, ainsi que ses méthodes drastiques : le combat social total. Il est associé aux grèves et blocages, manifestations et mises à l'arrêt de certaines centrales nucléaires.
Souvent désigné dans les journaux comme celui qui désire "bloquer le territoire", il incarne surtout le symbole d'un syndicalisme sans concession. Philippe Martinez a pu de ce fait renforcer le pouvoir de la CGT, toujours premier syndicat de France mais qui a rencontré une certaine perte de vitesse lors de ces dernières années.
En outre, Philippe Martinez s'est démarqué, dès le début de son mandat de secrétaire général, comme un fervent défenseur de la parité hommes-femmes dans les syndicats. Pour appuyer son propos, il a dernièrement édité un guide d'une quarantaine de pages consultable en ligne sur le site du syndicat, intitulé Réussir l'égalité femmes-hommes dans la CGT.