Voué depuis tout petit à faire rire un public, Pierre Palmade monte à Paris au milieu des années 1980, après s'être fait remarqué lors de La Nuit du Théâtre à Bordeaux, organisée sur la scène du Théâtre La Lucarne. À son arrivée dans la capitale, le jeune humoriste contacte le directeur du Point-Virgule, à qui il apporte une lettre de recommandation de son ami Jean-Pierre Terracol, le directeur artistique de La Lucarne.
De fil en aiguille, le Bordelais plein d'audace se retrouve invité en 1987 à l'émission de Fabrice, La Classe. Diffusé sur FR3, le programme donne la parole à des graines d'humoristes, qui jouent des sketchs dans le but de se faire connaître du grand public. Il y fait entre autres la connaissance de Michèle Laroque, Jean-Marie Bigard ou encore Muriel Robin, pour qui il écrit en 1988 son premier one-woman-show, Les majorettes se cachent pour mourir.
En 1989, tandis qu'il joue son premier spectacle, Ma mère aime beaucoup ce que je fais, mis en scène par son idole Sylvie Joly, Pierre Palmade prête sa plume à de nombreux artistes (Jacqueline Maillan, Jean-Marie Bigard, Mimie Mathy, Guy Bedos). À l'instar de sa grande complicité tissée avec Muriel Robin, il trouve son pendant féminin en la personne de Michèle Laroque, avec qui il partage la scène pour les pièces Ils s'aiment (1996) et Ils se sont aimés (2001).
Dans les années 1990, tout en continuant de monter sur les planches (On se connaît ?, One man show Pierre Palmade, Mon spectacle s'appelle revient, Vous m'avez manqué), il épouse la chanteuse Véronique Sanson, avec qui il vit six ans, avant de divorcer en 2001, puis met les pieds au cinéma.
Auteur des dialogues de la comédie (1996), il joue chez Pierre Richard dans On peut toujours rêver, dans le Oui d'Alexandre Jardin ou encore dans Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi. Le touche à tout cumule les projets professionnels.
De Laurent Ruquier (Si c'était à refaire) à Pierre Richard (Pierre et fils), le petit monde du théâtre fait régulièrement appel à lui pour l'écriture de spectacles, pouvant compter sur sa plume à fois tendre et mordante.
À l'origine de la pièce Les Fugueuses en 2007, avec Line Renaud et son acolyte Muriel Robin, il remonte ensuite seul sur scène (J'ai jamais été aussi vieux) après dix ans d'absence, tout en donnant un coup de pouce à de jeunes humoristes (Delphine Baril, Noémie De Lattre, Jean Leduc, Arnaud Tsamere, etc.) via le spectacle Le Comique (2008), dans lequel il revient sur ses anciens démons et les soirées arrosées qu'il a pu fréquenter.
Toujours actif au théâtre (L'Amour sur un plateau, Le Fils du comique), le trublion n'est jamais bien loin des plateaux de cinéma. Il a fait quelques apparitions sur le grand écran ces dernières années, notamment dans Au secours,j'ai 30 ans !, de Marie-Anne Chazel, et chez Diane Kurys (L'Anniversaire, Sagan).
Filmographie :
1991 : On peut toujours rêver de Pierre Richard
1994 : Ma soeur est un chic type de Mathias Ledoux
1994 : Je t'aime quand même de Nina Companeez
1996 : Oui d'Alexandre Jardin
1999 : Astérix et Obélix contre César de Claude Zidi
2004 : Au secours, j'ai 30 ans ! de Marie-Anne Chazel
2005 : L'Anniversaire de Diane Kurys
2006 : Astérix et les Vikings de Stefan Fjeldmark et Jesper Møller
2008 : Sagan de Diane Kurys
2008 : Le Plaisir de chanter d'Ilan Duran Cohen
2009 : Incognito d'Éric Lavaine
Discographie :
2013 : Interdit aux moins de 30 ans
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Pierre Palmade lutte encore contre de nombreux démons
Victime de nombreuses addictions, encore aujourd'hui, Pierre Palmade ne cache pas ses côtés sombres et en parle même régulièrement. "À jeun je voulais être hétéro à tout prix. Avec l'alcool et la drogue, j'ai eu la liberté d'être homo, je ne me jugeais plus, m'éclatais. Humoriste bien propre sur lui la journée, la nuit je courais les boîtes gays sans me rendre compte que je devenais dépendant à la cocaïne. J'ai cru que c'était un médicament, alors que c'était un poison. Je veux en parler comme d'une maladie, pas d'une désinvolture. Quand on est dépendant à la cocaïne, on est piégé, comme avec l'alcool ou le sexe... J'étais dépendant aux trois, ça a gâché ma vie privée. À 40 ans, j'ai compris que je n'étais plus un épicurien mais un alcoolique cocaïnomane. Depuis un an je prends véritablement les choses en main et fais tout pour arrêter cette saloperie de cocaïne. La toxicomanie est une maladie, illégale en plus, c'est difficile d'en parler. Je le fais là, ensuite je redeviendrai discret, je veux qu'on parle de moi comme artiste, pas seulement comme mec à problèmes...", confiait-il au Parisien en 2019.
Pierre Palmade lors de la présentation de la nouvelle revue "Paris Merveilles" au Lido à Paris, le 8 avril 2015.
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