Rag'n'Bone Man

Rag'n'Bone Man©BestImage, Agence

Rory Graham, de son vrai nom, grandit dans une petite ville du Sussex dénommée Uckfield, juste en dehors de Brighton. Nourri depuis tout petit au blues qu'écoutent ses parents, il développe une véritable obsession pour les rythmes d'artistes américains comme John Lee Hooker , J. J. Cale, Muddy Waters, et bien sûr B. B. King. Alors qu'il découvrira aussi la soul et la funk - qu'il ira jusqu'à graver sur les phalanges de ses mains - le gamin se prend également de passion pour le hip-hop dès ses 13 ans. À 16 ans, il s'essaie à la jungle, l'ancêtre de la drum'n'bass, organisant déjà des soirées dans son quartier. Déterminé à poursuivre une voie musicale, il finit par rejoindre, à 18 ans, la scène bouillonnante hip-hop de Brighton.

Celui qui se fait appeler Rag'n'Bone Man - un clin d'oeil à son grand-père, avec qui il aimait passer du temps bambin - intègre alors le collectif balbutiant d'un ami, le rappeur Gizmo, dénommé Rum Committee. "Au début, il s'agissait plutôt de faire du freestyle. Puis j'ai commencé à chanter sur les beats. Et je me suis rendu compte que peut-être j'étais un rappeur pas trop mauvais, et que les gens semblaient trouver ça pas mal, mais quand je chantais je sentais une vraie différence. De voir la réaction des gens, je me suis dit : 'Je crois qu'il faut que je fasse ça'", raconte-t-il à NME. Alors le jeune homme revient naturellement à ses premières amours : le blues. "Il vous attire parce que c'est le prototype de la musique, de tout, même de la pop que l'on entend dans les charts. Donc ce n'est pas étonnant que les gens y reviennent", reflète-t-il d'ailleurs auprès du Guardian. Et de poursuivre : "Mais je voulais aussi créer quelque chose de nouveau."

Après ses services rendus au sein de Run Committee, Rag'n'Bone Man se décide à voler en solo et diffuse en 2012 un premier EP intitulé naturellement "Bluestown". Certains titres de blues pur et dur, notamment Die Easy... et St. James, transportent l'auditeur le long du Mississippi. Mais déjà ressent-on la volonté de l'artiste - qui joue également de la guitare et de l'harmonica - à mélanger les genres, avec quelques notes de jazz par-ci par-là et notamment un featuring du rappeur Ceezlin sur Daylight. L'année suivante, il collabore d'ailleurs avec un autre MC dénommé Leaf Dog pour diffuser l'EP "Dog'n'Bone". C'est ensuite au côté d'un ami d'enfance, le producteur Mark Crew, qui a notamment travaillé auprès du groupe Bastille, que Rag'n'Bone Man développe davantage sa signature musicale, mêlant donc blues mais aussi soul, funk ou encore électro pour donner un second souffle au hip-hop.

Avec un nouvel EP, "Wolves", dans les bacs en 2014, le chanteur commence doucement à faire parler de lui outre-Manche. Il attise notamment l'attention des médias avec une reprise, en featuring avec le rappeur Stig of the Dump, à la fois étonnante et réussie de House of the Rising Sun - ce classique folk rendu célèbre par The Animals et, en France, par un certain Johnny Hallyday (Le pénitencier). Il lui faut alors attendre deux petites années pour connaître la consécration. Son single Human, sorti en juillet 2016, fait en effet fureur autour du globe, s'installant notamment dans une confortable deuxième place des charts britanniques et dans nombreuses pôles positions en Europe. L'album du même nom, révélé en février 2017, rencontre un accueil tout aussi chaleureux, ne cessant de grimper dans le classement au Royaume-Uni.

Alors qu'Elton John himself le félicite dans un simple coup de téléphone, le chanteur de Brighton se voit par ailleurs nommé aux Brit Awards 2017, dans la catégorie Meilleur nouveau talent britannique face à Anne-Marie, Skepta, Blossoms et Stormzy. À savoir qu'il a d'ores et déjà remporté le Choix des critiques, prix remis en amont de la cérémonie aux nouveaux espoirs d'outre-Manche. Parmi les précédents vainqueurs : Adele, Sam Smith, Ellie Goulding, Florence and the Machine... Autant dire que Rag'n'Bone Man semble promis à un bel avenir musical.

Discographie :

2017 : Human

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