Pendant son enfance, il vit entouré de sa famille, composée de son père Luigi et sa mère Isolina et ses trois frères et soeurs à Vergaio en Toscane. Dans les années 1960, il entreprend des études de commerce tout en nourissant sa passion pour les arts du spectacle. Roberto Benigni atteint une certaine notoriété pour avoir chanté une chanson "osée" dans une émission très connue en Italie.
Avec sa personnalité débordante d'énergie, c'est au théâtre qu'il décide de se former. A Rome, il pratique le théâtre expérimental, très à la mode dans les années 1970. Giuseppe Bertolucci écrit alors pour lui un monologue théâtral, narrant l'histoire d'un paysan italien. Taillé pour Benigni, il peut exprimer toute la palette d'expressions qu'on lui connaît...
En 1978, il apparaît dans le film Chiedo asilo de Marco Ferreri et il retrouve Bertolucci dix ans après pour un nouveau spectacle appelé Tuttobenigni.
Sa vraie carrière cinématographique commence en tant qu'acteur avec Clair de femme de Costa-Gavras en 1979 puis chez Jim Jarmusch avec Down by Law en 1986. Il est alors apprécié par de grands réalisateurs pour sa personnalité entière, drôle mais parfois controversée. Le grand Federico Fellini fera même appel à lui pour La Voce Della Luna en 1990. Roberto fait aussi un détour chez Blake Edwards, incarnant le fils de Jacques Clouseau dans Le Fils de la Panthère Rose.
Roberto Benigni est depuis toujours son propre scénariste, mais il passe cependant derrière la caméra en 1983 avec Tu mi Turbi. En 1994, il met en scène Il Mostro et travaille à un nouveau projet qui sera le succès de sa carrière.
Il imagine un film de guerre où le personnage principal serait juif. Préoccupé par le souci de protéger son jeune fils pendant leur déportation, il lui fait croire que le camp d'extermination où ils sont détenus n'est qu'un immense terrain de jeu. La Vie est Belle (La vita è bella) voit le jour en 1999 et c'est un triomphe planétaire.
Encore et toujours reconnu comme l'un des plus grands films jamais réalisé, cette véritable histoire d'humanité, sensible et tragique est offerte au public par Roberto Benigni. Le film reçoit une pluie de récompenses dont le Grand Prix au Festival de Cannes pour la beauté de sa réalisation, l'intensité des personnages et le scénario unique en son genre. Pour l'anecdote, Robert Benigni sera tellement fou de joie à l'annonce de son nom qu'il n'hésitera pas à prendre dans ses bras l'autre metteur en scène d'origine italienne qui lui remet le prix, Martin Scorsese, alors président du Jury.
Le film a reçu d'autres distinctions très prestigieuses : Trois Oscars aux Etats-Unis, un People's Choice à Toronto, un BAFTA, un César, un Goya, un European Film Award, un SAG Award, et neuf Donatello (dont ceux du Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleur Acteur et Meilleur Scénario).
Roberto provoque alors une véritable "Benignimania"... Il participe au film de Claude Zidi Astérix et Obélix contre César. Il retourne peu après à la réalisation avec Pinocchio (2002) - qui est le film le plus cher de l'histoire du cinéma italien - et Le Tigre et la Neige (2004). Aucun de ces films ne rencontre la gloire de La Vie est Belle.
C'est un retour sur les planches pour Benigni entre 2006 et 2007, il sillonne l'Italie avec son spectacle Tutto Dante, qui mêle des extraits de La divine comédie de Dante avec l'humour décapant de l'artiste. En 2009, il fait découvrir ce spectacle aux Etats-Unis.
En 2012, il joue dans To Rome with Love de Woody Allen.
Roberto Benigni est le compagnon de l'actrice Nicoletta Braschi qui joue très fréquemment à ses côtés dans ses films.
Filmographie :
2012 : To Rome With Love, de Woody Allen
2005 : Le Tigre et la Neige
2003 : Coffee and Cigarettes, de Jim Jarmusch
2002 : Pinocchio
1998 : Astérix et Obélix contre César, de Claude Zidi
1997 : La vie est belle
1994 : Le Monstre
1993 : Le Fils de la panthère rose, de Blake Edwards
1991 : Johnny Stecchino
1991 : Night on Earth, de Jim Jarmusch
1990 : La Voce della luna, de Federico Fellini
1988 : Le Petit Diable
1986 : Down by Law, de Jim Jarmusch
1986 : Cinématon n°801, de Gérard Courant (Caméo)
1985 : Non ci resta che piangere
1983 : Tu mi turbi
1980 : Pipicacadodo, de Marco Ferreri
1979 : La Luna, de Bernardo Bertolucci
1979 : Clair de femme, de Costa-Gavras
1978 : Les Monstresses, de Luigi Zampa
1977 : Berlinguer ti voglio bene, de Giuseppe Bertolucci
Récompenses :
2008 : César d'honneur à la 33e cérémonie des César
2005 : Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne
2000 : Prix du cinéma européen European Award d'honneur pour sa contribution européenne au cinéma mondial
1999 : Oscar du meilleur film en langue étrangère pour La Vie est Belle
1999 : Oscar du meilleur acteur pour La Vie est Belle
1999 : Oscar du meilleur scénario pour La Vie est Belle
1998 : Grand Prix du Festival de Cannes pour La Vie est Belle
© Sipa, Interfoto USA
"La Vie est belle" de Roberto Benigni (1997)
En gardant son éternel sourire plein d'espoir, Roberto Benigni met en images le pire de l'humanité. Malgré son histoire mortuaire, l'artiste intitule son film "La Vie est belle" et le qualifie de "fable". Toujours d'humeur joviale, un Italien juif est déporté avec son fils dans un camp de contrentation et sa femme, qui monte dans un des trains de la mort hitlériens pour ne pas être séparée d'eux. Pour son enfant, Guido décide de ne pas perdre son énergie positive. Il raconte au petit Giosué que ce séjour au camp n'est qu'un jeu et que chaque tâche accomplie rapporte des points. L'inoubliable tendresse du trio Guido / Dora / Giosué au milieu de toute cette abomination sera récompensée de 63 prix à travers le monde.
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