Malgré cette image de chanteur de ces dames, Sacha Distel est avant tout un guitariste très technique, maintes fois salué pour son talent.
La famille de Sacha Distel est issu d'une famille immigrée d'origine russe, ayant rejeté le changement de régime après la révolution mettant fin au tsarisme.
Sa mère est une grande pianiste et son oncle, Raymond, dit Ray Donovan, est l'une des plus grandes figures du jazz en France. Très tôt, Sacha s'aventure de clubs en bals et forme son oreille grâce au Collégiens, la troupe de Ray. Avant de travailler la guitare, le très jeune Sacha s'attèle à l'apprentissage rigoureux du piano classique.
C'est au côté d'un certain Henri Salvador que le futur crooner s'initie à la guitare, jusqu'à ce qu'un concert de Dizzy Gillespie face son effet sur le jeune homme. Sacha fera du jazz, à la française. Il part alors pour New York, pour s'inspirer des mélodies qu'il n'entend que trop peu à Paris. Par la suite, il retourne à la capitale et enregistre en 1955 "French New Sound" avec Lionel Hampton, éminent pianiste et batteur de jazz.
L'année d'après, les lecteurs de Jazz Hot, un magazine de musique de l'époque, désigne Sacha Distel meilleur guitariste amateur de jazz français, et ce, pendant sept ans. Il croise par ailleurs la route d'une blonde incendiaire, la belle Brigitte Bardot. Ils ont une liaison et les projecteurs se braquent naturellement sur le talentueux Sacha. C'est en 1958 que le guitariste fait sa transition vers la chanson et interprète à Alger Scoubidou, mélodie que tout le monde adore. C'est le prestigieux présentateur de talk-show américain Ed Sullivan qui désigne Sacha Distel comme le French Frank Sinatra, grâce à sa voix grave de velours.
En 1960, Distel reconnaît un potentiel pour les chanteurs de variété grâce à la télévision. Il fait transiter l'émission Guitares et Copains en Sacha Show (de Maritie et Gilbert Carpentier), largement inspirée du programme que pouvait présenter un autre talentueux chanteur de charme, Dean Martin aux Etats-Unis. Parmi ses fameux copains, le danseur, chanteur et tout aussi jazzy papa de Vincent, Jean-Pierre Cassel ou encore Pétula Clark. Les années 1960 sont bénies pour Distel qui devient une véritable icône en France, auréolée de succès. La belle vie, enregistrée en 1964 devient un standard repris par Tony Bennett, puis arrive en 1970, Toute la pluie tombe sur moi, version française de Rain Drops Keep Falling On My Head de B.J. Thomas, l'un des titres les plus incontournables de Distel.
Les Etats-Unis n'ont jamais boudé celui qui n'a jamais imité les Américains, mais qui a su leur rendre hommage à sa manière. Sacha Distel enchaîne les tournées outre-Atlantique, honorant show sur show entre New York et la Californie. Il retrouve par ailleurs à cette époque, son ancienne compagne, Brigitte Bardot, pour la chanson Tu es le soleil de ma vie.
Très courtisé en Europe, surtout au Royaume-Uni, Sacha Distel s'est déjà produit lors de la Royal Performance devant la reine Elizabeth II, durant sa période anglaise. Sans nul doute, Sacha Distel par sa capacité d'adaptation et son talent immense, tant au niveau du chant que sa technique de guitariste, n'a que très peu connu de creux de vague, sachant rapidement changer une amusette en standard et contribuant à l'essor du jazz dans l'Hexagone, alors encore mal considéré par la vieille France d'après-guerre.
En 2001, il campe le protagoniste principal de la comédie musicale "Chicago" à Londres et trois ans après, il rend son dernier souffle des suites d'une maladie.
Homme à femmes, Sacha Distel a eu beaucoup de liaisons, entre Jeanne Moreau à Juliette Gréco, mais il épouse Francine en 1963 avec qui il a deux fils.
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Sacha Distel : trois cancer dont un de la peau
Le chanteur et guitariste Sacha Distel est décédé le 22 juillet 2004 des suites d'un cancer. Auparavant, il avait survécu à deux reprises à la maladie. En effet, l'interprète de Toute la pluie tombe sur moi avait déjà été touché par un cancer de la glande thyroïde et par un cancer de la peau (plus précisément un mélanome).
Sacha Distel au Festival du Film de Cabourg, en juin 1997.
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