Salif Keita
- En bref
- news
- 4 vidéos
- photos
- Filmographie
- Discographie

Considéré comme l'une des plus grandes voix malienne, Salif Keïta sème depuis la fin des années 1980 une musique nourrie de ses origines mandingues et de son militantisme envers son continent et les albinos. Issu d'une dynastie princière, il voit le jour le 25 août 1949 à Djoliba sous le nom de Salifou Salik Keïta.
"Je
suis
un
noir
/
Ma
peau
est
blanche
/
Et
moi
j'aime
bien
ça.
(...)
Je
suis
un
blanc
/
Mon
sang
est
noir
/
Et
moi
j'adore
ça".
Les
paroles
de
La
Différence,
morceau
issu
de
son
album
du
même
nom
sorti
en
2009,
rappelle
la
particularité
physique
du
chanteur,
qui
n'a
pas
toujours
clamé
haut
et
fort
son
albinisme.
Bébé
blanc
né
de
parents
noirs,
Salifou
fait
tâche
dans
cette
société
mandingue
qui
lui
prête
des
pouvoirs
maléfiques,
considérant
l'albinisme
comme
un
mauvais
présage.
Son
père
hésitera
même
à
les
répudier,
lui
et
sa
mère,
sa
différence
étant
difficilement
acceptable
pour
ce
descendant
du
fondateur
de
l'Empire
au
XIIIe
siècle.
Sur
les
bancs
de
l'école,
même
chose,
les
enfants
ne
comprennent
pas
–
et
ne
veulent
pas
comprendre
–
cette
particularité
génétique
héréditaire
affectant
la
pigmentation
de
la
peau.
L'enfance
de
Salif
n'est
donc
pas
une
partie
de
plaisir,
bercé
entre
les
railleries
de
ses
camarades
de
classe
et
un
père
qui
ne
lui
adressera
pas
la
parole
pendant
de
longues
années.
Solitaire
et
mal-aimé,
le
jeune
Malien
va
trouver
refuge
dans
les
études.
Étudiant
brillant,
il
se
rêve
instituteur
mais
sa
vue
déficiente
fait
de
lui
un
candidat
inapte
à
cette
profession.
Nouveau
coup
dur
pour
Salifou,
qui
va
alors
s'adonner
jour
et
nuit
à
la
musique,
qui
l'a
jusqu'ici
accompagné
dans
les
bons
comme
les
mauvais
moments.
Fasciné
par
la
musique,
qu'il
découvre
en
écoutant
les
griots,
sorte
de
poètes-chanteurs-conteurs
récitant
les
épopées
familiales
et
royales
dans
la
pure
tradition
orale
africaine,
il
travaille
sa
voix
dans
les
champs
cultivés
par
son
père.
Agriculteur,
ce
père
tyrannique
l'envoie
en
effet
régulièrement
sur
les
terrains,
où
il
crie
et
vocifère
après
les
singes
et
oiseaux
pilleurs
de
maïs.
Jusqu'à
ce
qu'il
prenne
son
destin
en
main,
enfreignant
les
règles
du
Mali,
en
quittant
le
foyer
familial
pour
rejoindre
Bamako
en
1967.
Là-bas,
il
pourra
exister
en
tant
que
Salif
Keïta,
chanteur
malien,
ce
statut
étant
uniquement
réservé
au
Mali
aux
griots,
caste
de
musiciens
de
père
en
fils.
Dans
les
cafés,
sur
les
places
de
marché,
Salif
Keïta
hausse
sa
voix
claire
et
puissante
au
côté
de
l'un
de
ses
frères.
Repéré
un
beau
matin
par
le
saxophoniste
Tidiane
Koné,
ce
dernier
lui
fait
rejoindre
son
groupe
en
1969,
le
Rail
Band,
célèbre
à
Bamako
pour
animer
les
soirées
de
l'hôtel-restaurant
de
la
gare.
Le
chanteur
trouve
vite
sa
place
dans
ce
répertoire
de
mélodies
traditionnelles
interprétées
de
façon
moderne
et
tisse
des
liens
avec
les
autres
membres,
dont
le
guitariste
guinéen
Kanté
Manfila,
qui
devient
son
ami.
Au
côté
de
ce
dernier,
Keïta
s'installe
en
1973
au
motel
de
Bamako
avant
de
rejoindre
Abidjan,
ville
musicalement
plus
active
et
techniquement
mieux
équipée.
Ce
nouveau
départ
est
marqué
par
les
Ambassadeurs
Internationaux,
une
formation
musicale
qu'il
cofonde
et
qui
lui
permet
de
fusionner
la
musique
mandingue
à
d'autres
influences
(maliennes,
cubaines,
zaïroises...)
Devenu
un
orchestre
malien
populaire
avec
un
premier
album,
Mandjou,
les
Ambassadeurs
permet
à
l'artiste
de
recevoir
en
1977
la
prestigieuse
médaille
de
l'Ordre
National
de
Guinée
des
mains
du
président
Ahmed
Sekou
Touré.
Trois
ans
plus
tard,
il
enregistre
avec
Manfila
deux
disques,
Primpin
et
Tounkan,
lors
de
son
court
passage
de
trois
mois
aux
Etats-Unis.
Il
n'y
a
d'ailleurs
pas
qu'outre-Atlantique
que
la
musique
du
malien
va
plaire,
la
France
ne
tardant
pas
à
l'adopter
dès
1984
et
sa
participation
au
Festival
des
Musiques
Métisses
d'Angoulême,
qui
fait
de
lui
un
étendard
de
la
musique
africaine.
Il
s'installera
d'ailleurs
à
Montreuil,
en
banlieue
parisienne,
au
vu
de
sa
renommée
dans
l'Hexagone.
C'est
donc
tout
naturellement
qu'il
sort
tardivement
en
1984
son
premier
album,
"Soro",
en
France.
Produit
par
le
jeune
sénégalais
Ibrahim
Sylla,
pape
de
la
diaspora
musicale
africaine,
et
arrangé
par
les
Français
François
Bréant
et
Jean-Philippe
Rykiel,
il
y
chante
malinké,
cette
langue
parlée
au
Mali,
en
Côte
d'Ivoire,
au
Sénégal
et
en
Guinée.
Le
succès
est
international.
Même
chose
pour
son
deuxième
opus,
"Ko-Yan"
("Quelque
chose
se
passe
ici"),
plus
orienté
jazz
et
évoquant
de
front
les
problèmes
d'immigration,
qui
sort
dans
les
bacs
en
1989,
soit
un
an
après
sa
participation
à
la
bande
originale
du
film
"Yeelen",
réalisé
par
le
Malien
Souleymane
Cissé.
La
star
de
la
musique
malienne
signe
un
troisième
acte
français
avec
l'album
"Amen"
(1991),
...
Habituellement édité par le label Island Records, ce dernier va décliner son album suivant, "Sosie" (1998), trop à l'opposé de ce que Keïta a eu l'habitude de livrer à son public. Le projet est pour le moins singulier puisque composé uniquement de reprises de chanteur à textes français, de Maxime Le Forestier à Serge Gainsbourg , en passant par Michel Berger et Jacques Higelin. Interprété avec des instruments peu connus (le balafon et la kora), il trouve preneur au Danemark avec le label Night & Day.
Suivra l'album "Papa" (1999), édité sur le label Capitol Records deux ans après la mort de son père à qui il rend hommage ici. Résolument tourné vers le rock, le disque est produit par le guitariste de Linving Colour, Vernon Reid et inclus un duo décapant avec Grace Jones. Enregistré entre Bamako, New York et Paris, le titre éponyme de l'album sera repris sur la bande originale du film "Ali" de Michael Mann, avec Will Smith dans la peau du légendaire boxeur.
La décennie suivante marque son premier disque d'or en France avec l'album "Moffou", sorti en 2002. Ce nom fait d'abord référence au studio et au club dont Keïta est propriétaire, mais aussi à l'instrument, sorte de flûte percée d'un seul trou dont il se servait enfant. Plus dépouillé que le précédent opus, avec ses mélodies acoustiques et son ambiance apaisante, il se vend à plus de 100 000 exemplaires en France et 150 000 à l'international, prouvant que le Malien n'a rien perdu de sa superbe. Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, les Nations Unies le nomment deux ans plus tard Ambassadeur pour le Sport et la Musique. Une belle victoire pour l'artiste militant, célèbre autant pour sa musique que pour ses gestes caritatifs.
Rentré vivre au Mali, il organise à Bamako en novembre 2004 une journée de réflexion sur le thème "Le développement du secteur musical africain et son impact sur la lutte contre la pauvreté, le Sida et les autres pandémies du continent", avant de participer en qualité de parrain au festival Africa Fête de Dakar, qui sensibilise aux problématiques de production phonographique et de piraterie en Afrique. Il s'est également présenté aux élections législatives maliennes en 2007 avec comme leitmotiv de campagne la fin de la corruption. Également très engagé pour la cause des albinos, il a créé en 1990 l'association SOS Albinos et en 2001 la fondation Salif Keita pour les albinos.
Depuis, ce père de onze enfants surnommé le Domingo de la chanson africaine en référence à son homonyme footballeur, a sorti trois albums : l'acoustique et métissé "M'Bemba" (2005), enregistré dans son studio Wanda et dans lequel il évoque l'histoire du Mali et ses origines princières, l'oriental "La Différence" (2010), lauréat d'une victoire de la musique du Meilleur album de musiques du monde et "Talé" (2012). Dernier album en date, avec "Talé" Keïta expérimente des mariages sur le papier improbables – les rythmes africains et l'électro – mais qui s'avère percutant à l'écoute. Encore une collaboration de choix pour le Malien, qui s'est accompagné ici de Philippe Cohen-Solel de Gotan Project.
Dans ses dernières déclarations, l'artiste confie vouloir arrêter la musique pour devenir agriculteur comme son père. Il aurait acheté des terres pour les cultiver au Mali.
Discographie :
2012 : Talé
2009 : La Différence
2005 : M'Bemba
2002 : Moffou
1999 : Papa
1998 : Sosie
1997 : Seydou Bathili
1995 : Folon
1993 : L'Enfant lion (Bande originale)
1991 : Amen
1989 : Ko-Yan
1988 : Yeelen (Bande originale)
1987 : Soro
Récompense :
2010 : Victoire de la musique du Meilleur album de musiques du monde pour "La Différence"
Ses dernières vidéos
Toutes ses vidéos
Du Mali au Mississippi - bande annonce - VOST - (2004)

11'09''01 - September 11 - Extrait 3 - VF - (2002)

11'09''01 - September 11 - Extrait 4 - VO - (2002)
