Elle est la cadette d'une famille de quatre enfants, née de parents juifs non pratiquants.
L'adolescence de Simone Veil est tragique : pendant la seconde guerre mondiale, elle est déportée à Auschwitz alors qu'elle n'a que 17 ans. Elle y perdra sa mère et ne reverra jamais son père ni son frère, déportés en Lituanie. À la libération, Simone et ses deux soeurs sont les seules survivantes de la famille.
Elle commence ensuite des études de droit à Paris où elle rencontre Antoine Veil, qui deviendra son mari et avec qui elle aura trois enfants. En 1956, elle passe avec succès le concours de la magistrature, et travaille notamment dans l'administration pénitentiaire au ministère de la Justice, qu'elle délaisse en 1970 pour devenir secrétaire générale du Conseil Supérieur de la Magistrature.
Nommée ministre de la Santé sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing en 1974, elle est chargée, à peine arrivée, de préparer la loi pour l'interruption volontaire de grossesse. Le projet divise la classe politique et donnera lieu à 25 heures de débat passionnés au sein de l'Assemblée Nationale. Le texte légalisant l'avortement est finalement adopté dans l'hémicycle, et la loi entre en vigueur en 1975. Ce combat pour les femmes rendra Simone Veil très populaire dans l'opinion, même si à l'époque elle reçoit de nombreuses menaces de la part de l'extrême-droite et d'une partie de son propre camp.
En 1979, Simone Veil quitte ses fonctions de ministre et devient la première présidente du Parlement européen. Elle y représente le parti centriste UDF de 1979 à 1982, faisant de la construction européenne une de ses priorités.
En 1993, elle est à nouveau nommée ministre de la Santé par le Premier ministre d'alors, Édouard Balladur, qu'elle soutiendra ensuite lors de la présidentielle de 1995.
De 1998 à 2007, elle siège au Conseil Constitutionnel et sort de son devoir de réserve pour appeler à voter au "oui" lors du référendum sur la constitution européenne en 2005.
Femme de conviction, elle prend souvent des positions proches de la gauche sur les sujets sociétaux lors de ses différentes fonctions politiques, mais soutient - parfois de façon critique - Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 2007.
En 2008, elle est élue membre de l'Académie française, devenant la sixième femme à rejoindre la prestigieuse institution.
Elle est aussi reconnue pour son combat en faveur du devoir de mémoire et préside, à ce titre, la Fondation pour la mémoire de la Shoah de 2000 à 2007, et en deviendra ensuite la présidente d'honneur.
Retirée de la vie politique depuis 2007, Simone Veil reste pourtant une des personnalités préférées des Français.
Le 30 juin 2016, Simone Veil s'éteint dans son appartement du VIIe arrondissement parisien, à 89 ans.
© Abaca, Abd Rabbo-Mousse-Orban
La capitale rend hommage à Simone Veil
À Paris, Simone Veil a désormais sa station de métro. Mardi, la station Europe a été renommée "Europe-Simone Veil" en hommage à cette icône du droit des femmes qui avait fait de l'Europe son cheval de bataille. "Baptiser cette place et cette station de métro à votre nom, c'est transmettre votre message, c'est dire oui à la paix, c'est dire oui à notre communauté", a déclaré Valérie Pécresse lors de la cérémonie.
Simone Veil à l'Élysée à Paris, le 10 mars 2008.
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