Gordon Sumner grandit à Newcastle en Angleterre avec ses parents, son père étant livreur de lait et sa mère coiffeuse, son frère et ses deux soeurs. Passionné par la musique, il commence à pratiquer la guitare au début des années 1960, et s'essaie également au piano, à la mandoline, au saxophone, à l'harmonica et à la flûte de Pan.
Il devient d'abord instituteur de 1974 à 1976, jouant parallèlement les soirs de semaine et le week-end dans des groupes de jazz. Son surnom de Sting (dard en anglais) lui est donné après un concert d'un de ses groupes les Phoenix Jazzmen, parce qu'il portait un pull noir à rayures jaunes, le faisant ainsi ressembler à une guêpe.
En 1977, contrebassiste et chanteur du groupe de jazz fusion Last Exit, il est sollicité par Stewart Copeland pour intégrer avec Henry Padovani, bientôt remplacé par Andy Summers, le groupe The Police. Après seulement deux albums, et notamment grâce au titre Roxanne, le groupe connaît un succès mondial.
En 1979, Sting intègre le casting de l'adaptation cinématographique de l'opéra-rock Quadrophenia, de The Who. Rencontrant de vives tensions avec les autres membres de The Police, il décide de quitter le groupe en 1983 afin de poursuivre une carrière solo. Le groupe ne sortira plus d'albums et ne se reformera que le temps d'une tournée en 2007.
Engagé politiquement, le premier album solo de Sting The Dream of the Blue Turtles, plus jazzy, évoque la guerre froide. Il réalise ensuite une tournée, accompagné des musiciens Kenny Kirkland aux claviers, Daryl Jones à la basse, Brandford Marsalis aux vents et Omar Hakim à la batterie. Son second disque ...Nothing Like The Sun, davantage tourné vers le rock, sort en 1987. Il comprend le tube Englishman in New York, depuis maintes fois repris. Toujours aussi engagé, il dénonce le régime de Pinochet, et collabore pour la première fois avec son fils Andy. The Soul Cages, soutenu par les titres If I Ever Lose My Faith In You, Fields of Gold et Shape of my Hearth, est marqué par le décès de son père.
Il est suivi ensuite des albums Mercury Falling en 1996, Brand New Day en 1999 et Sacred Love en 2003, avant un virage majeur dans la discographie du musicien, qui publie en 2006 l'album de musique baroque Songs From the Labyrinth, reprenant les chansons de John Dowland, accompagné au luth. En 2009, If on a Winter's Night comporte des chants religieux et des comptines traditionnelles, tandis que The Last Ship, publié en 2013, rend hommage aux anciens chantiers navals de Newcastle. Ce thème est cher à Sting, puisque c'est comme ouvrier au sein d'un chantier naval que son père a débuté sa vie professionnelle. L'année suivante, il produit la comédie musicale adaptée de l'album.
En 2015, Sting sort le duo Stolen Car interprété avec Mylène Farmer, reprise d'un morceau de son album solo Sacred Love.
Parallèlement, le musicien est le père de Joseph, chanteur du groupe Fiction Plane, d'Eliot Pauline, surnommée Coco et chanteuse du groupe I Blame Coco, ainsi que de quatre autres enfants.
Discographie :
1985 : The Dream of the Blue Turtles
1987 : ...Nothing Like the Sun
1991 : The Soul Cages
1993 : Ten Summoner's Tales
1996 : Mercury Falling
1999 : Brand New Day
2003 : Sacred Love
2006 : Songs from the Labyrinth
2009 : If on a Winter's Night...
2010 : Symphonicities
2013 : The Last Ship
Récompenses :
1984 : Grammy Award de la meilleure performance instrumentale rock pour Brimstone and Treacle.
1987 : Grammy Award de la meilleure vidéo long format pour Bring on the Night
1988 : Grammy Award de la meilleure performance vocale pop pour Bring on the Night
1992 : Grammy Award de la meilleure chanson rock pour The Soul Cages
1994 : Grammy Award de la meilleure performance vocale pop masculine pour If I Ever Lose My Faith In You
1994 : Grammy Award de la meilleure vidéo musicale long format et du meilleur enregistrement non classique pour Ten Summoner's Tales
2000 : Grammy Award de la meilleure performance vocale pop masculine et du meilleur album pop à voix pour Brand New Day
2004 : Grammy Award de la meilleure collaboration pop avec voix pour Whenever I Say Your Name, partagée avec Mary J. Blige.
© Abaca, Hahn Lionel
Sting, un déshéritage bienveillant
Père de six enfants, le chanteur Sting ne leur laissera rien après sa mort. Mais il a une bonne excuse. "Je ne veux certainement pas leur laisser un héritage qui risque d'être un fardeau pour eux", confiait-il au Daily Mail en 2014. Et de poursuivre : "L'argent qui entre, nous le dépensons et il ne reste pas grand-chose".
Sting à New York, le 27 janvier 2018.
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