La petite Sylvia grandit au Pays-Bas dans les années 1950. Enfant très douée, elle saute quatre classes durant sa scolarité : certains disent qu'elle détenait un Q.I de 160. Elle sort à 22 ans d'une éducation très stricte, calviniste et austère, puis elle devient Miss TV Europe, ce qui lui permet d'être repérée par le petit monde du cinéma.
En 1975, elle est propulsée sous le feu des projecteurs dans le film érotique le plus connu des cinéphiles, "Emmanuelle" (1974), film du photographe et sculpteur Just Jaeckin, adapté du roman d'Emmanuelle Arsan. "Emmanuelle" est son trophée et son fardeau qui va la mener jusqu'au désespoir. Liée à jamais à ce rôle mythique, elle représente les années de la libération sexuelle, de l'exacerbation des moeurs sous la fin Pompidou, début Giscard. Il faut retenir que le succès du film fut énorme. "Emmanuelle" restera même plus de dix ans à l'affiche du cinéma Triomphe, qui trônait aux Champs-Elysées !
En parallèle, Sylvia Kristel tente une percée dans le cinéma dit traditionnel, mais pas classique, puisqu'elle tourne avec les réalisateurs les plus ambitieux de leur époque comme Jean-Pierre Mocky ("Un linceul n'a pas de poches"), Roger Vadim ("Une femme infidèle") ou encore Claude Chabrol ("Alice ou la dernière fugue"). Alors que sa carrière atteint des limites dans l'esprit du public, elle retrouve le réalisateur qui l'a révélée pour "L'Amant de Lady Chatterley" (1981).
Mais son rôle le plus mémorable lui colle à la peau. "Emmanuelle" va alors devenir une vraie franchise dans les années 1990, dont chaque épisode est principalement mis en scène par Francis Leroi, des volets et des épisodes à la qualité de plus en plus douteuse, ce qui va encore plus isoler l'actrice.
La même année, elle s'envole vers les Etats-Unis pour "Leçons très particulières" (1981) puis remporte le rôle principal de "Mata Hari" (1985) où elle incarne la célèbre espionne, rôle toujours anglé vers l'érotique. Le temps passe et la popularité de Sylvia décline. Epuisée de n'être vue comme une actrice uniquement cantonnée dans l'érotique, elle succombe à la drogue et à l'alcool, ce qui a concouru à sa chute, entraînant une dépression dont elle ne se relève que très difficilement.
Quasi-absente des écrans, elle se reconvertit dans la peinture avant de publier en 2006 une autobiographie, "Nue", où elle revient en détails sur son existence, ses échecs, ses addictions. Soignée pour un cancer de la gorge en 2004, elle est victime d'un accident cardio-vasculaire en juin 2012. Quatre mois plus tard, elle décède des suites de son cancer du poumon et de la gorge à l'âge de 60 ans.
Filmographie :
2010 : Les demoiselles du swing, de Maurizio Zaccaro
2010 : Two Sunny Days, d'Pgnjen Svilicic
2009 : Le plus beau métier du monde,
2001 : Sexy Boys, de Stéphane Kazandjian
1999 : Film 1, de Willem Wallyn
1999 : Lijmen / Het Been, de Robbe de Hert
1997 : Die Sexfalle, de Michael Keusche
1997 : Gaston's War, de Robert de Hert
1996 : In the shadow of the Sandcastle, de Philippe Blot
1996 : Onderweg naar morgen (Série TV)
1996 : De eenzame oorlog van Koos Taak (Série TV)
1993 : Le parfum d'Emmanuelle, de Francis Leroi
1993 : Magique Emmanuelle, de Francis Leroi
1993 : Emmanuelle à Venise, de Francis Leroi
1993 : L'amour d'Emmanuelle, de Francis Leroi
1993 : La revanche d'Emmanuelle, de Francis Leroi
1993 : Eternelle Emmanuelle, de Francis Leroi
1993 : Beauty School, d'Ernest G. Sauer
1993 : Emmanuelle au septième ciel, de Francis Leroi
1990 : Hot Blood, de Philippe Blot
1988 : Dracula's Widow, de Christopher Coppola
1987 : Casanova, de Simon Langton
1985 : Mata Hari, de Curtis Harrington
1984 : Emmanuelle 4, de Francis Leroi
1981 : L'Amant de Lady Chatterley, de Just Jaeckin
1980 : Le plus secret des agents secrets, de Clive Donner
1979 : Airport 80 Concorde, de David Lowell Rich
1978 : Les Monstresses, de Luigi Zampa
1977 : Goodbye Emmanuelle, de François Leterrier
1976 : Alice ou la dernière fugue, de Claude Chabrol
1976 : La Marge, de Walerian Borowczyk
1976 : René la Canne, de Francis Girod
1976 : Une femme fidèle, de Roger Vadim
1975 : Emmanuelle : L'antivierge, de Francis Giacobetti
1975 : Le jeu avec le feu , d'Alain Robbe-Grillet
1974 : Emmanuelle, de Just Jaeckin
1974 : Julia et les hommes, de Sigi Rothemund
1974 : Un linceul n'a pas de poches, de Jean-Pierre Mocky
1973 : Lilly, de Frans Weisz
1973 : Because of the cats, de Fons Radermakers
1973 : Scènes de la vie amoureuse d'un couple, de Pim de la Parra