Le bac en poche à tout juste 15 ans, Sylvie Grassi, de son nom de jeune fille, étudie d'abord le droit à l'Université d'Aix-en-Provence. Sa licence obtenue, elle décide de rejoindre la capitale pour poursuivre sa formation à Sciences Po, puis l'ENA, d'où elle ressort diplômée en 1989. La jeune femme débute alors sa carrière au sein de la direction des affaires juridiques du ministère des Affaires étrangères, où elle se spécialise déjà sur l'Europe, planchant notamment sur les négociations pour l'unification de l'Allemagne.
Après un passage de quatre ans au Conseil d'État, et un retour aux Affaires étrangères, celle qui prend le nom de son mari, le conseiller d'État Guillaume Goulard avec qui elle aura trois filles, devient en 2001 conseillère politique de Romano Prodi, président de la Commission européenne. Alors qu'elle occupera cette fonction pendant trois ans, la politicienne se veut également chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales, et par la suite enseignante à Sciences Po et au Collège d'Europe à Bruges, entre 2005 et 2009.
Cette année-là, Sylvie Goulard accède au Parlement européen, en tant que députée de l'Ouest de la France. Siégeant au sein du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe, cette polyglotte - outre le français, elle parle l'anglais, l'allemand et l'italien - parvient à se faire réélire en 2014, mais dans la circonscription du Sud-Est cette fois.
Forte de son parcours, comme de ses relations - elle est notamment à l'origine de la rencontre entre Emmanuel Macron et Angela Merkel, juste avant l'élection présidentielle de 2017 -, lorsque le candidat d'En marche ! accède à l'Élysée, Sylvie Goulard se voit nommée ministre des Armées au sein du premier gouvernement d'Édouard Philippe. Elle n'y fait toutefois pas long feu... Impliquée dans une affaire d'emplois ficitifs qui vise le MoDem au Parlement européen, elle quitte en effet le gouvernement à l'occasion du premier remaniement effectué au lendemain des élections législatives de juin 2017.
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Sylvie Goulard voit sa candidature rejetée
La candidature de la Française Sylvie Goulard au poste de commissaire européen a été largement rejetée, jeudi 10 octobre, par les eurodéputés (82 voix contre, 29 pour et une abstention). L'ancienne ministre des Armées n'est pas parvenue à convaincre l'auditoire de son intégrité au terme d'une seconde audition, la première ayant eu lieu le 2 octobre. Après ce revers, Emmanuel Macron va donc devoir lui trouver un remplaçant.
Sylvie Goulard, ministre des Armées, lors d'un conseil restreint de défense au Palais de l'Élysée, à Paris, le 24 mai 2017.
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