The Jesus and Mary Chain
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Groupe majeur du mouvement shoegaze/post-punk, The Jesus And Mary Chain, la formation musicale écossaise des frères Reid, a fait autant parler de lui dans les années 1980 pour ses disques sulfureux que pour ses performances provocantes. En mars 2017, soit près de dix-sept ans après leur dernier album en date, "Munki" (1998), le groupe revient sur le devant de la scène avec un nouvel album édité chez Warner.
Formé
en
1984
par
William
(à
la
guitare)
et
Jim
Reid
(au
chant),
deux
frères
nés
à
East
Kilbride,
dans
la
banlieue
de
Glasgow,
dans
une
famille
ouvrière,
The
Jesus
and
Mary
Chain
est
mis
sur
pied
dans
l'urgence.
L'urgence
de
s'occuper
l'esprit.
Nous
sommes
au
début
des
années
1980
et
la
crise
économique
sévit
en
Grande-Bretagne.
Alors
au
chômage
tous
les
deux,
William
et
Jim
se
mettent
à
écrire
des
chansons
dans
le
style
des
Shangri-Las,
ce
groupe
vocal
féminin
des
années
1960.
Pour
la
musique,
qu'ils
veulent
proche
du
groupe
allemand
de
musique
expérimentale,
Einstürzende
Neubauten,
la
fratrie
recrute
deux
connaissances
de
leur
quartier,
le
bassiste
Douglas
Hart
et
le
batteur
Murray
Galglish.
Très
vite,
le
quatuor
enregistre
sa
première
bande
démo,
qu'il
parvienne
à
mettre
dans
les
mains
d'Alan
McGee,
directeur
de
création
et
manager
américain
du
label
Creation
Records
(My
Bloody
Valentine,
Oasis).
Ce
dernier,
conquis
par
le
groupe
dès
ses
balances,
n'attend
pas
la
fin
de
leur
concert,
qu'il
avait
programmé
dans
une
petite
salle
londonienne,
pour
les
signer.
Vite
remplacé
par
Bobby
Gillespie,
le
batteur
Murray
Galgish
ne
participera
pas
au
premier
single
des
Jesus
and
Mary
Chain,
Upside
Down.
Acclamé
par
la
presse
musicale
spécialisée,
le
titre
est
extrait
de
leur
premier
album,
"Psychocandy",
édité
en
1985
sur
le
label
Blanco
y
Negro,
une
filiale
de
WEA.
Pourquoi
pas
chez
Creation
?
Alan
McGee
préféra
récupérer
20%
sur
toute
vente
future
d'album
en
tant
que
manager.
Sur
scène
-
on
les
découvre
en
France
à
la
MJC
Claudel
de
Reims
et
aux
Bains-Douches
de
Paris
-
les
prestations
du
quatuor
frôlent
la
provocation
(destruction
de
matériel,
émeutes
du
public).
Une
émeute
porte
même
leur
nom.
Qualifié
de
shoegaze
parce
que
ses
musiciens
jouent
sur
scène
en
regardant
leurs
pieds
(comme
My
Bloody
Valentine,
The
House
of
Love
ou
encore
Ride),
le
groupe
réveille
à
l'époque
une
Grande-Bretagne
du
milieu
des
années
1980
un
peu
trop
abonnée
aux
productions
lisses
d'une
pop
synthétique.
Avec
les
Ecossais,
elle
retrouve
un
rock
vénéneux
et
une
pop
candide,
entre
les
Velvet
Underground
et
les
Beach
Boys.
Le
mouvement
noisy
pop
est
né.
Comprendre
une
musique
faite
de
sons
perce-tympans
et
grinçants,
à
base
de
larsens
et
de
distorsions.
Bref,
un
brouhaha
légendaire
boosté
par
des
amphétamines.
Amphétamines
justement
retrouvées
dans
les
affaires
des
frères
Reid
un
soir
de
concert
en
Allemagne,
ce
qui
leur
vaut
d'être
renvoyés
par
leur
label,
qui
refuse
de
produire
le
single
You
Trip
Me
Up,
qu'il
juge
comme
obscène.
Déprogrammé
de
plusieurs
salles
de
concert,
les
Jesus
and
Mary
Chain
se
voit
considéré
à
cette
époque,
davantage
comme
une
attraction
visuelle
qu'un
groupe
de
musique
rock.
En
1987,
le
single
Some
Candy
Talking,
extrait
de
leur
deuxième
album,
"Darklands",
est
banni
de
toutes
les
radios
du
Royaume-Uni
car
évoquant
l'usage
d'héroïne.
Suite
à
cette
polémique,
le
batteur
Bobby
Gillespie
quitte
le
groupe
pour
devenir
le
leader
de
Primal
Scream.
John
Moore
le
remplace
mais
quittera
aussi
à
son
tour
la
formation
lors
de
la
sortie
du
second
album.
Il
formera
le
groupe
Black
Box
Recorder.
Pour
accompagner
le
trio
jusqu'à
la
fin
des
années
1980,
les
frères
Reid
et
le
bassiste
Douglas
Hart
...
En 1990, soit un an après la sortie de leur troisième opus, "Automatic", c'est le batteur Steve Monti qui les rejoint. Entre deux changements de batteurs, les concerts agités se poursuivent. Les fans du groupe se souviennent notamment de cette date au RPM de Toronto en novembre 1987. Ce soir-là Jim Reid a frappé avec son support de micro deux fans qui lui auraient craché dessus. Le chanteur a passé une nuit en prison et donné 500 livres à l'Armée du salut.
Mais revenons à "Automatic" et à ses basses synthétiques et claviers en tous genres. Pas aussi bien reçu que les précédents, il comporte les singles Head On et Blues From a Gun. Ici point de violence et d'agressivité. Le groupe semble s'être calmé. Mais pas pour longtemps ! Au début des années 1990, The Jesus and Mary Chain propose le single Reverence, morceau punk rock censuré à la radio et à la télévision pour cause de paroles jugées offensantes ("Je veux mourir comme J.F.K., je veux mourir aux U.S.A."). Il est extrait de l'album "Honey's Dead" (1992), opus qui marque un retour en force du groupe, avec ses bruits assourdissants couplés aux influences de la scène dance britannique du moment.
Deux ans plus tard, après avoir sorti une compilation de morceaux rares, "The Sound of Speed", le quatuor regagne les studios d'enregistrement et livre "Stoned & Dethroned", un album acoustique et leur dernier à sortir sur le label Blanco y Negro. En effet, pour leur disque suivant, "Munki" (1998), le groupe signe avec le label indé américain Sub Pop. Confectionné dans une ambiance des plus chaotiques, les frères ne se parlent plus à l'époque et fréquente à tour de rôle le studio, l'album divise la critique et le public. Sans grande surprise, The Jesus and Mary Chain éteint le micro cette année-là, le 12 septembre 1998 après un nouveau coup d'éclat en plein concert, cette fois-ci au célèbre House of Blues de Los Angeles. Ce soir-là le public, qui vient d'assister à une dispute sur scène entre Jim et William, au départ de ce dernier et aux élucubrations ivres des membres restants, se fait rembourser sa place de concert.
Depuis, les membres ont chacun débuté une carrière solo (William Reid a fondé Lazycame et Jim Reid Freeheat) et créé la surprise avec un concert historique à Coachella en 2007, avant d'annoncer en 2015 avoir repris le chemin des studios. L'année suivante, le groupe confirme qu'un nouvel album devrait voir le jour en mars 2017 chez Warner après dix-huit ans d'absence. En attendant, il est possible de réviser ses classiques noisy pop devant le planant "Lost in Translation" (2003) de Sofia Coppola, parcouru du début à la fin par leur tube Juste Like Honey.
Discographie :
1998 : Munki
1994 : Stoned & Dethroned
1992 : Honey's Dead
1989 : Automatic
1987 : Darklands
1985 : Psychocandy