Théo Angelopoulos
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Né
le
27
avril
1935
à
Athènes,
Théo
Angelopoulos
commence
par
étudier
le
droit
en
Grèce
avant
de
s'installer
à
Paris
et
de
suivre
des
cours
à
l'IDHEC,
où
il
rencontre
Jean
Rouch.
De
retour
en
Grèce,
il
est
embauché
comme
critique
de
cinéma
par
le
quotidien
Allagi,
qui
est
suspendu
par
la
junte
militaire.
En
1965,
il
commence
à
travailler
sur
un
long
métrage,
FORMINX
STORY,
autour
d'un
groupe
pop.
Le
film
n'a
jamais
été
terminé.
En
1968
il
tourne
le
court
métrage
BROADCAST
(Ekpompbi).
En
1970,
il
achève
le
tournage
de
RECONSTITUTION
(Anaparastassi),
son
premier
long
métrage.
Jean-Loup
Passek
écrit
:
"écrit
comme
un
thriller
-
un
immigrant
de
retour
d'Allemagne
est
assassiné
par
son
épouse
et
l'amant
de
celle-ci
-
le
film,
de
par
son
style
et
l'idéologie
qu'il
véhicule
se
situe
loin
du
conformisme
du
cinéma
grec
de
cette
époque.
Le
crime
en
luimême
est
bien
moins
intéressant
pour
le
cinéaste
que
les
tenants
et
les
aboutissants
de
l'enquête,
tout
comme
ses
répercussions
individuelles
et
collectives."
Le
film
remporte
un
prix
au
Festival
d'Hyères
et
est
remarqué
à
Berlin,
suscitant
l'intérêt
de
la
critique
mondiale.
Les
trois
films
suivants
du
cinéaste
constituent
une
trilogie
sur
l'histoire
de
la
Grèce
contemporaine.
JOURS
DE
36
(Meres
tou
'36),
se
situe
juste
avant
l'élection
qui
voit
le
Général
Metaxas
imposer
sa
dictature.
Le
film
évoque
la
séquestration
d'un
membre
réactionnaire
du
Parlement.
Le
gouvernement
hésite
à
plusieurs
reprises
mais
le
preneur
d'otage
est
finalement
assassiné
et
son
meurtre
annonce
la
répression
encore
plus
sévère
qui
va
suivre.
LE
VOYAGE
DES
COMEDIENS
(O
Thiassos,
1975),
présenté
à
la
Quinzaine
des
Réalisateurs
au
Festival
de
Cannes
reçoit
le
Prix
de
la
Critique
Internationale.
Considéré
comme
un
chef
d'oeuvre
du
cinéma
moderne,
le
film
raconte
l'histoire
d'une
troupe
de
comédiens
dans
la
Grèce
des
années
1939
à
1952.
Il
fonctionne
sur
le
principe
de
la
"mémoire
collective",
et
ignore
délibérément
les
principes
de
la
chronologie,
naviguant
à
l'envie
dans
un
passé
récent
et
dramatique,
qui
comprend
la
dictature
de
Metaxas,
l'occupation
nazie,
la
résistance
grecque
et
ses
tendances
diverses,
la
victoire
de
la
monarchie,
la
guerre
civile,
la
défaite
des
communistes
en
1949
et
les
élections
de
1952.
Les
membres
de
la
troupe
se
racontent
à
plusieurs
niveaux
–
tout
comme
les
personnages
qu'ils
incarnent
dans
l'histoire
populaire
qu'ils
tentent
d'interpréter
–
à
travers
la
psychologie
de
leur
personnage
;
et
au
niveau
historique,
à
travers
la
relation
qu'ils
entretiennent
avec
la
Grèce
et
son
évolution.
Ils
portent
les
noms
illustres
des
Atrides.
"Pour
la
première
fois,
dans
la
brève
histoire
du
cinéma
grec",
explique
Tassos
Goudelis,
"un
film
tente
de
relater
les
épreuves
que
traverse
la
Grèce
contemporaine.
Les
allusions
aux
Atrides
donnent
des
pistes
au
spectateur,
et
l'invitent
à
passer
en
revue
l'histoire
récente
de
la
Grèce
-
d'un
point
de
vue
politique
et
social
-
à
la
lumière
d'un
destin
plus
global,
qui
prend
ses
racines
dans
l'antiquité.
La
dimension
tragique
des
personnages
est
explorée
à
travers
le
conflit
qui
les
oppose
au
pouvoir
politique
dominant."
Avec
cette
fresque
de
quatre
heures,
puis
avec
LES
CHASSEURS
(I
Kynighi,
1977)
qui
commence
par
la
découverte
que
font
six
chasseurs
du
cadavre
d'un
soldat
de
la
résistance
(et
qui
présente
l'histoire
politique
de
la
Grèce
de
1949
à
1977),
quelques-uns
des
thèmes
et
des
styles
qui
sont
des
constantes
de
l'oeuvre
d'Angelopoulos
sont
posés
-
poids
de
l'histoire,
examen
clinique
du
pouvoir,
théâtralisation
brechtienne
où
l'individu
n'a
pas
d'importance
par
rapport
au
groupe,
rejet
de
la
narration
conventionnelle
au
bénéfice
d'une
narration
intentionnellement
décousue,
dans
laquelle
une
caméra
fixe
et
des
plans
séquences
créent
la
notion
d'un
temps
alternatif.
Le
pouvoir
est
encore
à
l'honneur
...
L'APICULTEUR (O Melissokomos, 1986), dernier voyage d'un vieil homme qui a quitté sa famille, puis PAYSAGE DANS LE BROUILLARD (Topio Stin Omichli, 1988), voyage de deux enfants à la recherche d'un père imaginaire, poursuivent l'étude d'un monde sans âme et sans repère. Dans ce dernier, qui a remporté le Lion d'Or à la Mostra de Venise, Théo Angelopoulos fait référence au VOYAGE DES COMEDIENS de façon explicite, à travers le personnage d'Oreste, qui rencontre les deux héros du film. LE PAS SUSPENDU DE LA CIGOGNE (To Meteoro vima tou pelargou, 1991), son film suivant, est situé à la frontière de deux pays imaginaires, au coeur d'un village débordant de réfugiés. Un journaliste pense avoir reconnu un politicien qui avait mystérieusement disparu. Avec ce film, Angelopoulos commence sa réflexion amère sur la perte des repères dans le monde depuis la chute du mur de Berlin. En 1994, il commence le tournage du REGARD D'ULYSSE (To vlema tou Odyssea), à travers les Balkans.
Andrew Horton écrit, à propos du film, dont Harvey Keitel interprétait le rôle principal : "LE REGARD D'ULYSSE est une odyssée triple. Sur un premier plan, c'est une quête des racines du cinéma balkanique, et, de fait, du cinéma tout court. C'est aussi un voyage à travers l'histoire, qui mène à et qui intègre la tragédie actuelle de la Bosnie. Pour finir, c'est le voyage individuel d'un homme, à travers le parcours de sa vie, de ses amours et de ses pertes." LE REGARD D'ULYSSE a remporté le Prix du Jury et le Prix de la Critique Internationale au Festival de Cannes, et il a été qualifié de "film européen de l'année" par la critique. Avec son film suivant, L'ETERNITE ET UN JOUR (Mia eoniotita kai mia mera), Theo Angelopoulos remporte la Palme d'Or du Festival de Cannes, et le film représente la Grèce à la cérémonie des Oscars. Michael Wilmington a dit du film qu'il était "un étude visuellement envoûtante du voyage d'un écrivain vieillissant à travers le présent et le passé". David Stratton (Variety) a écrit quant à lui "Avec L'ETERNITE ET UN JOUR, Angelopoulos affine encore ses thèmes et son style. A l'instar d'autres grands cinéastes du passé qui ont exploré des thèmes similaires à plusieurs reprises, Angelopoulos nous propose un de ses voyages les plus lucides et les plus forts."
Il réalise ensuite Eleni (2003), premier volet d'une trilogie sur le XXè siècle, suivi de La Poussière du temps (2007), un drame porté par Willem Dafoe et Bruno Ganz. Il décède le 24 janvier 2012 à l'âge de 76 ans alors qu'il travaillait sur un projet de film centré sur la faillite de l'Europe.
PJ
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La Poussière du temps - Bande annonce 1 - VO - (2007)
