Comme tous les gamins de son âge, Thomas Ngijol rêve de devenir footballeur. Que ce soit à l'école ou à la maison, le cadet de la famille Ngijol ne s'affirme pas comme un leader, plus comme un observateur du monde qui l'entoure. Fils d'un sociologue et d'une infirmière, lorsqu'il choisit de devenir enseignant, ses parents ne protestent pas. Il en sera tout autre quant au métier d'humoriste.
Au début des années 2000, alors qu'il travaille comme animateur, son premier métier, il commence à prendre la plume, en catimini à la bibliothèque pour ne pas que ses parents le surprennent, et écrit ses premiers sketchs. Jusqu'à ce que l'écriture devienne une urgence. Ses parents ne le prennent pas au sérieux lorsqu'il leur confie vouloir se laisser un an et mettre entre parenthèses le concours pour devenir professeur d'école afin de pouvoir monter sur scène, mais il fonce quand même.
Direction les cours du théâtre de la Main d'Or et les représentations dans les cafés-théâtres de Paris, sa ville natale où il a vu le jour le 30 octobre 1978, située à une dizaine de kilomètres de Maisons-Alfort. En 2006, Thomas Ngijol se fait remarquer alors qu'il joue sur la scène du festival Juste pour rire à Nantes. Kader Adoun, le producteur de Jamel Debbouze, le prend alors sous son aile et l'accompagne pour la sortie de son premier one-man-show, Bienvenue. Joué dans plusieurs salles parisiennes, le spectacle lui ouvre les portes du Jamel Comedy Club qu'il rejoint en 2006.
Année visiblement intense pour l'humoriste, il est choisi à cette époque pour animer une rubrique quotidienne, en direct, sur le plateau du Grand Journal de Michel Denisot. Pendant deux ans, les téléspectateurs de Canal+ jouent des zygomatiques devant ses sketchs restés célèbres ("Le Superman noir !", "Les jeux olympiques d'hiver ?", "Le Bac", "Mon retour du Cameroun !"...). Beaucoup voit en lui la relève de la scène comique, avec ses railleries incisives, son rire communicatif et son talent pour peindre la comédie humaine.
En 2008, année où il quitte la chaîne cryptée, Thomas Ngijol passe devant la caméra en apparaissant dans le court-métrage "Les Abyssiens", réalisé par Alex Alabaz du collectif Kourtrajmé. Il était déjà apparu l'année précédente dans la comédie "Vilaine", où il campait Innocent, un employé timide et illettré du restaurant où travaillait Marilou Berry. Sa verve comique et sa télégénie évidente l'amènent sur les plateaux de télé, à la présentation de l'émission Ils se foot du monde sur la chaîne Comédie !. Il anime également en 2008 l'émission Le Fou du roi avec Stéphane Bern sur France Inter.
Mais c'est véritablement sur le grand écran que le grand public va le découvrir. Et pas plus tard qu'en 2010, un an après avoir présenté son premier spectacle de stand-up officiel, "A block". Cette année-là, il écrit et coréalise avec son acolyte du Jamel Comedy Club, Fabrice Eboué, le film "Case départ", au côté duquel il interprète également l'un des rôles principaux. Dans cette comédie décomplexée et engagée, ils campent deux demi-frères que tout oppose et qui vont se retrouver catapultés à l'époque de l'esclavage. Lauréat du Trophée du Film français en 2012, le film dépasse le million d'entrées (1 799 957) dans l'Hexagone.
En 2013, après avoir campé le capitaine Bobo Babimbi, un dictateur narcissique, naïf et assoiffé de pouvoir dans "Le Crocodile du Botswanga" (réalisé par Eboué), il repasse derrière la caméra pour "Fastlife". Mais cette fois-ci en solo. Il y narre ici, toujours sur le ton de l'humour et avec en filigrane des questions identitaires, l'histoire de Franklin Ébagué, un ancien vice-champion du monde camerounais du 100 mètres qui décide, à 34 ans, de revenir dans la lumière en se qualifiant pour les Jeux Olympiques.
Depuis, tout en préparant son prochain long-métrage, "Black Snake" (2017), l'histoire du premier super-héros africain surentraîné aux arts-martiaux, coréalisée avec son épouse, l'actrice Karole Rocher, le touche-à-tout a joué son deuxième spectacle, "Thomas Ngijol 2". Mis en scène par sa compagne et mère de sa fille, Angelina, née en juin 2014, le spectacle est à l'affiche du Théâtre Déjazet pendant six mois en 2015. Le succès est tel qu'il poursuit les représentations au début de l'année 2016 au Théâtre du Châtelet.
Filmographie :
Réalisateur
2017 : Black Snake
2013 : Fastlife
2010 : Case départ
Acteur
2017 : Black Snake
2016 : Zootopie
2013 : Fastlife
2012 : Le Crocodile du Botswanga
2011 : La Chance de ma vie
2010 : Case départ
2007 : Vilaine
© BestImage, Veeren
Thomas Ngijol : une passion qui ne l'a pas quitté
"Mon envie première était d'être footballeur. Je n'avais pas un niveau exceptionnel mais je jouais assez bien pour y croire", révélait l'humoriste de 39 ans vu dans "Le Crocodile du Botswanga" au magazine Paris Match en 2014. D'ailleurs à l'occasion de la sortie de ce film, Thomas Ngijol, avec la complicité du Toulouse Football Club et de son acolyte Fabrice Eboué, avait organisé une fausse conférence de presse filmée annonçant son transfert dans le club en question. Preuve que ce rêve ne l'a jamais vraiment quitté.
Thomas N'Gijol à la soirée des 30 ans de Canal + au Palais de Tokyo à Paris, le 4 novembre 2014.
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