Tori Amos
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Très fortement marquée par son éducation religieuse auprès d'un père révérend, mais aussi par les violences faites aux femmes et plus globalement le regard que les hommes portent sur elle(s), Tori Amos a fait de ces deux angles d'attaque une riche discographie, sinueuse et parfois dérangeante, mais toujours sincère et pétrie d'émotions. L'écorchée vive naît le 22 août 1963 à Newton sous le nom de Myra Ellen Amos.
Véritable
enfant
prodige,
Myra
Ellen
Amos
voit
le
jour
avec
l'oreille
absolue.
Ce
don,
la
petite
fille
de
Caroline
du
Nord
va
l'exploiter
très
tôt,
dès
ses
quatre
ans,
en
s'installant
derrière
un
piano
et
en
chantant
au
sein
de
la
chorale
de
l'église
paternelle
du
Maryland,
où
les
Amos
ont
établi
résidence
à
la
fin
des
années
1960.
Le
Révérend
Edison
prendra
par
la
suite
beaucoup
de
place
dans
la
vie
musicale
de
sa
fille.
Un
peu
trop,
même,
à
son
goût.
Dès
1967,
elle
intègre
le
conservatoire
Peabody
de
la
John
Hopkins
University
de
Baltimore
pour
parfaire
son
éducation
musicale
déjà
très
développée
pour
son
âge.
Mais
sept
ans
plus
tard,
Myra
a
grandi
et
ne
se
sent
plus
en
phase
avec
les
oeuvres
classiques
qu'on
lui
enseigne.
Cette
soif
d'indépendance
va
se
faire
fortement
ressentir
et
le
Conservatoire
va
se
contenter
de
la
renvoyer
de
son
établissement,
lassé
de
l'entendre
dire
qu'elle
préférerait
jouer
ses
propres
compositions
ou
même
juste
des
chansons
des
Beatles
!
Bouleversés
par
la
nouvelle,
les
parents
de
la
petite
fille
de
onze
ans
cherchent
une
solution
pour
lui
redonner
goût
aux
études.
En
vain.
C'est
alors
que
son
père
décide
de
prendre
les
rênes
de
sa
carrière
en
devenant
son
manager.
Le
révérend
laisse
de
côté
la
Bible
et
court
les
clubs
de
la
banlieue
de
Baltimore
pour
y
glisser
les
démos
de
sa
fille.
L'initiative
ne
porte
pas
vraiment
ses
fruits
et
Myra
décroche
tout
juste
quelques
contrats
pour
se
produire
dans
des
bars
du
coin,
sous
le
nom
de
scène
de
Tori
Amos.
Reste
que,
très
vite,
l'artiste
qu'elle
est
déjà
devenue
étouffe
sous
la
direction
de
son
père,
figure
autoritaire
aussi
bien
personnelle
que
professionnelle.
Le
seul
moyen
pour
elle
de
rompre
cette
collaboration
est
de
quitter
la
ville.
Nous
sommes
en
1984
et
Tori
Amos
gagne
Los
Angeles,
riche
vivier
d'artistes
en
devenir.
Là-bas,
les
contrats
ne
sont
pas
mieux
et
c'est
de
nouveau
les
scènes
de
bars
et
de
clubs
qu'elle
écume.
Néanmoins,
elle
parvient
à
décrocher
quelques
apparitions
dans
des
publicités.
Ne
lâchant
pas
pour
autant
son
rêve
de
devenir
une
artiste
accomplie,
elle
fonde
le
groupe
Y
Kant
Tori
Read
en
1985,
qui
va
lui
permettre
de
signer
auprès
d'Atlantic
Records
deux
ans
plus
tard.
En
juillet
1988,
le
premier
album
de
la
formation,
sur
six
prévus
dans
le
contrat,
sort
aux
États-Unis.
Mélange
de
pop
rock
et
de
métal,
le
disque
est
un
flop
commercial
monumental
et
n'aura
pas
de
frères
et
soeurs.
Ni
même
bientôt
plus
de
mère,
Tori
Amos
reniant
totalement
le
projet
et
rejetant
la
faute
sur
la
maison
de
disque
qui
aurait
trop
voulu
véhiculer
d'elle
une
fausse
image
de
bimbo.
Après
ce
disque
orphelin,
la
chanteuse
vit
un
grand
moment
de
solitude
et
remet
en
question
sa
façon
de
faire
de
la
musique.
C'est
finalement
le
piano
qui
lui
fera
remonter
vers
la
surface.
Ce
cher
piano
qui
l'accompagne
depuis
ses
quatre
ans
et
qu'elle
avait
délaissé
à
son
arrivée
dans
la
Cité
des
Anges.
Désormais
accompagnée,
à
la
fois
de
son
instrument
fétiche
et
de
son
nouveau
petit
copain,
le
producteur
Eric
Rosse,
Tori
Amos
écrit
"Little
Earthquakes",
qui
deviendra
son
premier
album
en
1992.
Mais
avant
sa
sortie,
l'opus
se
frotte
à
quelques
obstacles
dont
un
refus
de
la
maison
de
disque
Atlantic
Records,
qui
ne
veut
pas
miser
sur
une
énième
midinette
et
ses
morceaux
piano-voix,
et
l'envoie
alors
à
sa
branche
londonienne,
East
West.
La
collaboration
est
fructueuse
puisque
la
chanteuse
a
enfin
pu
livrer
un
disque
dont
elle
est
fière.
Une
oeuvre
tout
en
pudeur
dans
laquelle
elle
dénonce
les
violences
faites
aux
femmes
-
elle
a
été
peu
de
temps
auparavant
violée
par
un
fan
à
la
sortie
de
l'un
de
ses
concerts
et
le
raconte
a
Capella
dans
Me
and
a
gun
-
mais
aussi
la
religionnotamment
dans
Crucify,
son
titre
(le
seul
?)
le
plus
connu
en
France.
Sorte
de
journal
intime
musical
au
coeur
duquel
elle
glisse
des
paroles
crues
mais
poétiques,
de
sa
voix
douce
et
empreinte
d'émotions,
"Little
Earthquakes"
ne
fait
pas
trembler
la
terre
mais
retentit
néanmoins
aux
États-Unis,
où
elle
enchaîne
une
tournée.
Sa
première.
Pour
le
suivant,
"Under
the
Pink"
(littéralement
"Sous
la
chair"),
sorti
en
1996
et
enregistré
entre
Los
Angeles
et
le
Nouveau
Mexique,
l'Américaine
fait
ressentir
à
ses
nouveaux
fans
les
impacts
de
sa
rupture
avec
Éric
Rosse.
L'opus
s'inspire
en
effet
des
peintures
de
Georgia
O'Keefe
et
des
...
En 1996, après une tournée harassante de dix mois autour du globe, Tori Amos signe "Boys for Pele", né de son voyage initiatique à Hawaï où elle a découvert les légendes de la déesse du feu Pele, déesse des volcans, vengeresse, qui fut exilée par les autres dieux d'Haïti vers l'archipel américain. Tout sauf calibré pour une diffusion radio, en raison de son inaccessibilité, l'album marque une vraie rupture avec son univers poétique. Étrange et expérimental - sûrement car il s'agit du premier produit par la chanteuse elle-même - le disque intègre du clavecin, des morceaux acoustiques ou encore des arrangements de jazz band (Way Down) mais ne convainc pas grand monde, qui décroche après la première écoute. Cette année-là, Tori Amos fête également son union avec l'ingénieur du son Mark Hawley, un mariage célébré par... le Révérend Amos en personne.
Après cette parenthèse stylistique, les années 1990 made by Tori Amos se poursuivent avec deux nouveaux opus. "From The Choirgirl Hotel" (1998), un disque sombre et violent dans lequel le piano se fait plus discret au profit de guitares électriques hurlantes, de batteries et de percussions. Puis le double album "To Venus and Back", qui rassemble onze titres originaux et un premier live et qui fait suite à une tournée aux États-Unis avec Alanis Morissette, intitulée "5 ½", au profit de l'association qu'Amos a créée en 1994, RAINN (Rape, Abuse and Incest National) en soutient aux victimes de viol.
Se déclarant ouvertement féministe, l'artiste frappe un coup fort dans le terrier des clichés en reprenant dans "Strange Little Girls" (2001) douze titres écrits par des hommes (les Beatles, Depeche Mode, Eminem, Neil Young, Lou Reed...) sur le vaste sujet des femmes et de la féminité, mais en inversant le procédé. L'album devient alors un objet rock underground qui renforce son engagement en tant que femme et artiste. Véritable éponge émotive face aux évènements de sa vie personnelle, Tori Amos l'est aussi quand il s'agit d'évènements mondiaux comme les attentats du 11 Septembre, qui influenceront fortement l'album suivant, "Scarlet's Walk" (2002), sorte de périple historique à travers l'Amérique. Il marque par ailleurs le début de sa collaboration avec le label Epic / Sony.
Sous celui-ci, Tori Amos publiera pour ses fans - qu'elle appelle "Ears with feet", soit "les oreilles avec des pieds" -, "The Beekeeper" (2005), qui comprend notamment un duo avec Damien Rice, mais aussi "American Doll Pose" (2007) ainsi que les compilations "Original Bootlegs" et "A Piano : The Collection" en 2005 et 2006. Elle quitte ensuite Epic / Sony pour sortir son dixième album, "Abnormally Attracted to Sin", chez Universal Republic Records. La chanteuse y décline ses thèmes de prédilection : la dualité entre le Bien et le Pêché et les figures masculines chrétiennes que sont Dieu, Jésus et ses Apôtres, à sa vision féminine.
Comme d'autres avant elle, Tori Amos succombe ensuite aux traditionnels albums de noël ("Midwinter Gaces", 2009) et signe "Night of Hunters" (2011), une variation d'oeuvres classiques pour le label Deutsche Grammophon. En 2012, elle célèbre les vingt ans de "Little Earthquake" en revisitant quatorze titres de sa carrière avec le Metropole Orchestra dans "Gold Dust". Deux ans après cette parenthèse classique, elle propose un album pop rock intimiste, "Unrepentant Geraldines", qui se voit salué par la critique. L'année suivante, elle participe à la bande originale du spectacle "The Light Princess", d'après un conte de George MacDonald.
Discographie :
2014 : Unrepentant Geraldines
2012 : Gold Dust
2011 : Night of Hunters
2009 : Midwinter Graces
2009 : Abnormally Attracted to Sin
2007 : American Doll Posse
2005 : The Beekeeper
2002 : Scarlet's Walk
2001 : Strange Little Girls
1999 : To Venus and Back
1998 : From The Choirgirl Hotel
1996 : Boys For Pele
1994 : Under the Pink
1992 : Little Earthquakes