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Wes Anderson
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Avec son allure un peu dégingandée, son carré de cheveux roux, son look retro, on croirait que Wes Anderson vient d'un quartier branché de Londres. Mais c'est bel et bien à Houston qu'il naît le 1er mai 1969. Wesley Anderson est le fils d'un publicitaire et d'une archéologue qui divorcent très tôt, séparation brutale, violente, qui amène Wes à devenir un élève peu consciencieux, un peu turbulent. Il canalise néanmoins cette énergie en réalisant de petits films avec une caméra Super 8, mettant en scène son frère et sa soeur.
Wes s'inscrit à l'université de sa ville et étudie la philosophie et l'Anglais. Le jeune homme fait alors une rencontre majeure qui sera un tournant dans sa carrière, une rencontre qui deviendra peu à peu son ami le plus proche. C'est un camarade de classe très blond et plein de bagout qui attire son attention. Il s'agit d' Owen Wilson, un gamin, future star d'Hollywood, qui aspire lui aussi à une carrière artistique et à de l'écriture. Les deux ne se quittent pas et imaginent quelques histoires ensemble. Tous deux sont un peu marginaux, se tiennent parfois à l'écart des autres étudiants ; ils scellent une amitié indéfectible.
Après avoir obtenu son diplôme de philosophie en 1991, Wes met en scène son premier film : "Bottle Rocket". Owen, participe au scénario et passe devant la caméra qui l'adopte d'ailleurs parfaitement... Luke et Andrew Wilson, ses deux frères, font également partie du casting. D'abord présenté sous forme de court-métrage, un cinéaste et un producteur ont adoré la forme soumise par Wes et encouragent le jeune cinéaste à présenter "Bottle Rocket" au Festival de Sundance, festival créé par Robert Redford. Le film est très bien accueilli, dorénavant bien financé, et Anderson connaît ses premiers éloges critiques, premiers d'une très longue série.
Wes Anderson lance peu à peu sa carrière et planche déjà sur un nouveau film : "Rushmore". Owen Wilson, qui prend également sa carrière d'acteur au sérieux, ne délaisse pas son ami pour autant et donne aussi du coeur à l'ouvrage pour le scénario. Les comparses imaginent l'histoire d'un jeune garçon, Max Fischer, incroyablement doué pour créer des clubs dans son école : de lecture, d'échecs, de sports divers et variés mais incapable de décrocher une seule bonne note. Le jeune Max, menacé d'expulsion tombe amoureux d'une institutrice de maternelle...
Pour cette comédie, il fait appel à un jeune acteur encore peu connu, Jason Schwartzman. Un géant de la comédie américaine fait également partie de l'aventure, lui-même désireux de découvrir l'univers Anderson, il s'agit de Bill Murray. L'acteur du Saturday Night Live se passionne tellement pour le scénario qu'il envisageait de travailler gratuitement. Wes et Bill posent ensemble la première pierre d'une riche collaboration. Les critiques sont une nouvelle fois dithyrambiques mais le succès public laisse encore à désirer... Anderson apparaît encore comme un ovni dans le cinéma américain.
Mais en 2001, c'est le tournant : il réalise "La Famille Tenenbaum", réunissant un casting éblouissant. Il fait appel à Ben Stiller, Luke et Owen Wilson, Anjelica Huston, Gene Hackman ou encore Gwyneth Paltrow. Ce récit de trois enfants surdoués, en proie au doute à cause d'un père qui leur fait croire qu'il va mourir, fait un carton au box-office et signe le vrai grand succès public de Wes Anderson, sans compter des critiques élogieuses. Dès lors, le cinéaste scelle également ses collaborations avec ses acteurs qu'il retrouve constamment au fil de ses films, comme des portes-bonheur : les frères Wilson, Anjelica Houston, Bill Murray... "La Famille Tenenbaum" reçoit par ailleurs une nomination à l'Oscar du meilleur scénario.
Owen Wilson devient lui un acteur à part entière, très demandé à Hollywood, ce qui contraint Wes à se trouver un nouveau co-scénariste. Il fait appel à Noah Baumbach avec qui il co-écrit "The Life Aquatic with Steve Zissou", parodie inspirée de la vie de Cousteau avec Bill Murray dans la peau d'un capitaine de bateau, un océanographe carrément excentrique. Le film mêle animation ou encore du live action.
Au-delà de la qualité de ses histoires qui appellent plus au rêve et à l'évasion qu'au réalisme, Wes Anderson se démarque de ses pairs par un style très affirmé, une esthétique précise, enjouée et très pop. Bourrées de références, ses réalisations ne sont pas de simples longs-métrages mais de véritables créations uniques, reconnaissables au moindre coup d'oeil. Ses fans aiment le cinéma Andersonien pour le look de ses protagonistes : culottes courtes, lunettes de soleil, couleurs et motifs parfois kitsch. Les bandes originales sont également soigneusement élaborées. Fou de chanson française, le réalisateur n'hésite jamais à ponctuer ses scènes avec le répertoire de Joe Dassin ou encore Françoise Hardy.
Les succès s'enchaînent pour Wes Anderson qui part explorer l'Inde à bord de son "Darjeeling Limited" (2007), mettant en scène ses deux plus fidèles acteurs, Jason Schwarztman et Owen Wilson, et accueille par la même occasion un nouveau partenaire artistique, Adrien Brody. Il se tourne alors vers l'animation avec l'adaptation du livre de Roald Dahl, "Fantastic Mr.Fox" en 2009, et demande à George Clooney et Meryl Streep de prêter leur voix aux héros.
Au début des années 2010, la réputation de Wes Anderson n'est plus à faire et chaque sortie de film est un véritable évènement. "Moonrise Kingdom" fait d'ailleurs l'ouverture du 65e Festival de Cannes, un choix défendu par son délégué général, Thierry Frémaux qui compare le cinéaste texan à un "homme brillant et inventif (...) sensible et indépendant". Rare pour un film d'ouverture, il est en compétition pour la Palme d'Or, le Grand Prix et le Prix du Jury, entre autres. L'engouement pour ce récit d'enfants amoureux sur une île perdue des Etats-Unis nourrie encore plus de fascination pour le cinéaste, habile dans la comédie mais aussi la poésie.
Souvent ignoré par les Oscars, c'est en grand gagnant qu'il en repart en 2015 grâce au "Grand Budapest Hotel", conte trépidant sur fond de guerre avec Ralph Fiennes, Adrien Brody, Willem Dafoe ou encore Jeff Goldblum. La consécration arrive enfin après plus de quinze ans de carrière.
Wes Anderson est également passé derrière la caméra pour réaliser de nombreuses publicités, pour Prada, Ikea, Hyundai, Stella Artois ou American Express. En 2008, il met en scène un spot destiné à promouvoir une compagnie de télécom japonaise. Il réunit pour l'occasion des anonymes français et une star, Brad Pitt, ainsi qu'une petite nouvelle qui ne tarde pas à devenir une vedette, Camille Cottin.
Jamais à court d'idées, le cinéaste est attendu prochainement avec "L'Or de Naple ", série de petites histoires sur la ville italienne et un autre film, "My Best Friend Project".
Filmographie :
2014 : The Grand Budapest Hotel
2013 : Castello Cavalcanti
2012 : Moonrise Kingdom
2010 : Fantastic Mr. Fox
2007 : Hôtel Chevalier
2007 : À bord du Darjeeling Limited (The Darjeeling Limited)
2004 : La Vie aquatique (The Life Aquatic with Steve Zissou)
2001 : La Famille Tenenbaum (The Royal Tenenbaums)
1998 : Rushmore
1996 : Bottle Rocket (long-métrage)
1994 : Bottle Rocket (court-métrage)
Récompenses :
2015 : Oscar des meilleurs costumes pour The Grand Budapest Hotel
2015 : Oscar du meilleur maquillage pour The Grand Budapest Hotel
2015 : Oscar de la meilleure musique pour The Grand Budapest Hotel
2015 : Oscar de la meilleure production design pour The Grand Budapest Hotel
2015 : BAFTA du meilleur scénario pour The Grand Budapest Hotel
© Sipa, LILO
Royal Tenenbaum dans "La Famille Tenenbaum" de Wes Anderson (2001)
Fidèle à ses obsessions, Wes Anderson explore ici les relations complexes à l'oeuvre dans le cercle familial. Tout commence lorsque Royal Tenenbaum (Gene Hackman), patriarche excentrique mais émotionnellement distant, annonce à sa famille que lui et sa femme, Etheline (Anjelica Huston) se séparent sans divorcer. 22 ans plus tard, alors que son ex-compagne veut se remarier et que leurs trois enfants connaissent à leur tour des difficultés avec leur progéniture ou leur conjoint, Royal décide de se faire passer pour malade afin de ressouder la fratrie et gagner peut-être enfin son affection. Gene Hackman dans "La Famille Tenenbaum" de Wes Anderson (2001).
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